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La carrière de Jean-Baptiste Grange en cinq moments marquants

A 36 ans, Jean-Baptiste Grange a annoncé vendredi 5 mars qu’il raccrochait les skis à l'issue de la saison. En 18 ans de carrière, le skieur de Valloire aura garni son palmarès au tournant des années 2010 avec deux titres de champion du monde de slalom, 18 podiums en Coupe du Monde dont 9 victoires et le globe de cristal de slalom en 2009.
Article rédigé par Théo Gicquel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Jean-Baptiste Grange lors de sa victoire aux Championnats du monde 2015. (FABRICE COFFRINI / AFP)

• Åre 2007 :  l’entrée par la grande porte

L’année 2007 n’est pas celle de la révélation pour Jean-Baptiste Grange. Sur le circuit principal depuis 2003, le skieur de Valloire s’était déjà fait un (petit) nom. D'abord en 2005-2006 sur le super-combiné de Val d’Isère lors du slalom spécial de Kitzbühel en Coupe du monde, puis en participant à ses premiers JO en 2006 à Turin, à 21 ans. Mais c’est en 2007 que Jean-Baptiste Grange se fait définitivement un nom parmi ceux qui comptent, tout en brisant au passage une piteuse série de disette pour l’équipe de France.

Alors que les Bleus se cherchent un nouveau visage après la retraite de Jean-Pierre Vidal et la blessure de Stéphane Tissot, Grange décide de sortir du bois lors des Championnats du monde à Åre (Suède). En progression constante en slalom, il parvient – à seulement 22 ans – à monter sur la boîte en slalom derrière l'Autrichien Mario Matt et l'Italien Manfred Mölgg. Une sensation qui met fin à six ans de mutisme pour les Bleus aux Championnats du monde (depuis Frédéric Covili en bronze en slalom géant).

• Coupe du monde 2009 : le petit globe de cristal en slalom

En 2009, Jean-Baptiste Grange s’approche du sommet de son art entre les piquets. Huitième de la Coupe du monde l’année précédente (son meilleur classement à ce moment-là), le skieur de Valloire est dépossédé en toute fin de saison du globe de cristal en slalom par Manfred Mölgg. De quoi revenir en 2009 le couteau entre les dents. Preuve en est : le Français tape très fort d’entrée en s’adjugeant le premier slalom de la saison à Levi devant Bode Miller et Mario Matt. 

S’il ne remporte qu’un seul autre slalom cette année-là (à Zagreb en février), Grange ne quitte jamais son maillot rouge de leader de la spécialité jusqu’à sa troisième place lors de l’ultime slalom de la saison à Åre (Suède). La consécration de la régularité pour un pur spécialiste de la discipline. A seulement 24 ans, il efface la frustration de l’année précédente et ambitionne déjà une médaille olympique moins d’un an plus tard à Vancouver.

• La grave blessure avant les JO 2010 : une histoire contrariée avec les Jeux

Pourtant, le destin vient balayer son doux rêve de médaille olympique. Lors du slalom géant de Beaver Creek en décembre 2009, Grange est victime d’une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit. Lorsque le diagnostic tombe, il le sait : la meilleure chance tricolore de médaille d’or aux Jeux Olympiques de Vancouver (Canada) part en fumée en un instant. "Dimanche, il a accusé le coup, mais peu après, on l'a trouvé hyper positif comme d'habitude. Il préfère pouvoir ainsi reskier en fin de saison, et se projeter déjà dans la prochaine", expliquait à l’époque sa mère Annick Grange, qui fut, elle-aussi, skieuse de haut niveau.

Encore trop vert à Turin en 2006, blessé donc à Vancouver en 2010, fautif à Sotchi en 2014 (il était 5e de la première manche du slalom avant de sortir dans la seconde) puis à Pyeongchang en 2018 (sorti en première manche), Grange aura toujours connu une histoire contrariée avec les Jeux. "C'est frustrant quand tu attends cette course depuis un petit moment et que c'est fini au bout de vingt portes. Les Jeux ne seront pas tombés aux bons moments de ma carrière. Je me suis blessé quand j'étais au sommet en 2010, j'étais un peu en retrait en 2014 et là, ça vient encore quatre ans plus tard", s’attristait-il dans L'Equipe après son échec en Corée du Sud.

• Championnats du monde 2011 : l’avènement mondial

S’il n’a pas connu la réussite aux JO, Grange a su répondre plus que présent lors de la messe biannuelle : les Championnats du monde. Déjà bronzé en 2007 pour sa première participation, Jean-Baptiste Grange prend en 2011 sa revanche sur son rendez-vous raté avec les Jeux l’année précédente. 

A Garmisch-Partenkirchen (Allemagne), il entre dans l’histoire du ski français en devenant champion du monde de slalom devant Jens Byggmark et Manfred Mölgg. Cela fait 19 ans et la victoire de Michel Vion en 1982 qu’un Français n’avait plus inscrit son nom au palmarès des mondiaux. Il est le cinquième Français à devenir champion du monde de slalom après Emile Allais (1937), Charles Bozon (1962), Jean-Claude Killy (1968) et Jean-Noël Augert (1970).

• Beaver Creek 2015 : le dernier coup d'éclat

Ce sera donc le dernier fait d’armes de la carrière Jean-Baptiste Grange, qui s’est arrêtée à 36 ans. Aux Mondiaux de Beaver Creek (USA) en 2015, Jean-Baptiste Grange a désormais un épouvantail face à lui : Marcel Hirscher. Seulement 12e du slalom à Schladming lors des Mondiaux 2013, Grange tente un nouveau come-back, pour faire mentir ses détracteurs et les blessures à répétition qui le font souffrir.

Cinquième à 88 centièmes de l’Autrichien après la première manche, Grange n’a d’autre choix que de fuser entre les piquets s’il veut arracher un deuxième titre mondial. Le skieur de Valloire fait encore mieux : malgré d’importantes chutes de neige, il relègue son premier adversaire Fritz Dopfer à 35 centièmes avant le dernier partant. Hirscher peut s’assurer un deuxième titre mondial en slalom consécutif, mais il part à la faute dans le mur et offre son deuxième titre mondial à Grange. A ce jour, Jean-Baptiste Grange est encore le seul Français double champion du monde de slalom.

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