Coupe du monde de ski de fond : quatre choses à savoir sur Richard Jouve, encore sur le podium du sprint à Davos
Troisième du sprint libre à Davos ce samedi, le Français Richard Jouve s'affirme de plus en plus comme une vraie chance de médaille aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin.
C'est ce que l'on appelle avoir le sens du timing. Le fondeur français Richard Jouve a signé un nouveau podium samedi en terminant troisième sur le sprint libre de Davos, en Suisse. Samedi, Jouve a été devancé par le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo, leader du classement général, et par le Russe Sergey Ustiugov, pendant que Lucas Chanavat terminait au 6e rang. Le Français de 27 ans monte en puissance et signe son meilleur début de saison en carrière, à un peu moins de deux mois des Jeux olympiques d'hiver à Pékin. Voici quatre choses à savoir sur Richard Jouve.
Nouveau podium pour @Richardjouve !
— FFS - Fédération Française de Ski (@FedFranceSki) December 11, 2021
du Sprint de Davos !@ChanavatLucas est 6️⃣#Allezlesbleus
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Troisième place providentielle
Richard Jouve est un récidiviste. Le Tricolore a signé ce samedi, son deuxième podium sur un sprint libre en huit jours (son 11e en Coupe du monde), après celle acquise à Lillehammer le 3 décembre dernier. Sur une belle dynamique, Jouve n'a jamais fait pire que quatrième cette saison sur cet exercice particulier du sprint libre. "Les courses sont extrêmement difficiles en ce moment, il faut que je continue de donner le meilleur de moi-même avec la forme que j’ai, parce qu’elle est vraiment très bonne", assurait-il à Nordic Magazine après son premier podium de la saison en Norvège il y a huit jours.
Cette troisième place lui colle aux skis, lui qui a déjà ces dernières années signé quelques résultats de choix et deux médailles sur les grands rendez-vous (en relais sprint aux JO de Pyeongchang en 2018, et en relais 4x10km aux Mondiaux 2019), à chaque fois en bronze. Celle glanée à Seefeld il y a deux ans avait une saveur assez particulière, lui qui avait emmené le relais français vers la boîte, en étant le dernier relayeur tricolore. Objectif désormais, décrocher une médaille en individuel lors des JO de Pékin… et troquer le bronze pour l'or. "J’ai envie de connaître ce sentiment, tout en ayant conscience de la difficulté d’atteindre cet objectif" clamait-il en décembre 2019 pour Nordic Magazine.
Un profil atypique…
Sur les sentiers de la gloire et du cirque blanc, Richard Jouve étonne à plus d'un titre. Rares sont les membres des équipes de France de sports d'hiver métis, lui dont la mère est une ancienne sportive originaire de Djibouti. "À Östersund, des Norvégiens et des Suédois sont venus féliciter le clan français par rapport à ma performance car j’étais métis, et que ça changeait des autres" expliquait-il à Ski Chrono pour revenir sur ses premiers points marqués en Coupe du monde, en 2015.
Jouve, c'est un parcours, mais aussi un physique qui détonne par rapport aux canons de son sport. Le natif de Briançon possède des caractéristiques athlétiques plus proches de celle d'un basketteur, voire d'un rugbyman. "Quand il est rentré en cadet au comité régional, il venait challenger les plus anciens comme moi, s'est souvenu pour Nordic Mag Cyril Burdet, aujourd'hui entraîneur de l'équipe de France. En vitesse pure, il était déjà très impressionnant. Sa capacité à accélérer subitement est hors-norme : sur ce point, il figure dans les tout meilleurs du monde."
… un style qui l'est tout autant
Richard Jouve, un pur sprinteur, alors ? L'étiquette est trompeuse si on en croit Thibault Chène, entraîneur de l'équipe de France femmes, qui comparait le fondeur au double champion du monde de cyclisme Julian Alaphilippe. "Il est l’archétype du fondeur moderne et polyvalent : il aime le classique et le skate, il est très bon en sprint comme en distance" décryptait-il à Nordic Magazine.
S'il brille depuis le début de saison sur l'épreuve du sprint libre, Jouve est un touche-à-tout, en témoigne sa quatrième place du classement général de la Coupe OPA, la Coupe d'Europe de ski de fond, en 2015.Le pensionnaire du club de Montgenèvre vise désormais un titre olympique, auquel il ne songeait pas pour autant à l'origine à un succès sur le sprint qui lui réussit tant dernièrement. "Mon rêve de gamin, c’est gagner un 50 km aux Mondiaux ou aux JO" avançait-il à Ski Chrono en janvier 2017.
Des racines alpines
L'homme n'en est pas à une surprise près. Il cherche la brillance dorée à Pékin, alors qu'il chérit au quotidien le calme de sa montagne et d'une discipline relativement peu exposée. Bien moins que le ski alpin, le sport par lequel il a débuté enfant, avant de basculer sur le fond à l'âge de 12 ans.
Ce grand timide, qui aime cultiver le secret disent ses proches, dévale désormais les pistes à l'occasion comme un échappatoire. "L’alpin me permet de faire autre chose une ou deux fois dans la saison quand je commence à être fatigué ou à en avoir un peu marre. C’est un moyen de me ressourcer." Jouve ne semble en tout cas pas lassé par la réussite. Il pointe actuellement à la septième place du classement de la Coupe du monde, et surtout troisième du sprint.
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