JO 2018 : Lucas Chanavat, le ski de fond chevillé au cœur
L’histoire de Lucas Chanavat est belle, et elle pourrait devenir très belle. En septembre 2014, le natif du Grand-Bornand est opéré d’une hernie et d’une sciatique. Contraint à une inactivité totale et prolongée, le jeune homme enchaîne plusieurs séjours de trois semaines dans des centres de rééducation avant de remettre les skis en janvier 2015. Depuis, il a découvert la coupe du monde et montré l’étendue de son talent.
En effet, le Haut-Savoyard est passé d’un statut d’anonyme à celui de véritable challenger au titre olympique. Un statut acquis grâce à ses trois podiums décrochés cette saison. A commencer par celui de Lenzerheide fin décembre, où il termine troisième derrière Sergey Ustiugov et Federico Pellegrino. Puis celui de Dresde avec une nouvelle 3e place, avant de terminer 2e à Seefeld, où il est battu par le prodige norvégien de la discipline, Johannes Klaebo.
"Je n’ai jamais connu les Jeux, mais j’essaie de les aborder sereinement, sans m’en faire une montagne."
Des performances récompensées par une première participation aux Jeux Olympiques. Et une première que le plus jeune de l’équipe de France de sprint (23ans) aborde avec maturité et sagesse : "Je n’ai jamais connu les Jeux, mais je pense qu’en faire une obsession n’est pas la meilleure façon de se préparer, explique-t-il dans une interview pour Tout le sport. Je ne ressens pas de pression particulière du fait que ce soit mes premiers Jeux. Je ne vais pas dire que c’est comme une étape de Coupe du monde car ce serait exagéré. Mais j’essaie de les aborder sereinement, sans m’en faire une montagne."
Une maturité qui ne surprend pas les membres de son entourage. "C’est quelqu’un qui est très réfléchit, qui construit les choses, affirme Cyril Burdet, l'entraîneur de l'équipe de France de sprint. Il apprend assez vite, mais il a besoin de comprendre les choses pour progresser."
Créateur du « no limit »
Ambitieux et travailleur, le Français ne nourrit aucun complexe face à la concurrence. Quand il est arrivé dans le groupe de sprint en 2015, Lucas Chanavat a tout de suite apporté sa patte. Il a parlé à ses coéquipiers d’un concept qu’il a appelé le « no limit ». Il s’agissait de ne pas fixer de limites à ses ambitions et de ne pas avoir peur des autres nations, notamment des Scandinaves. Et lorsqu’on lui demande si sa confiance provient de sa belle forme actuelle ? Il botte en touche. "Mes résultats n’ont pas changé mon ambition sur ces Jeux. Cela a accru ma confiance, et cela laisse augurer de possibles belles choses. Même si je sais que tout repart à zéro à chaque course."
Sur les traces de Roddy Daragon
"J’ai choisi de faire du ski de fond depuis tout petit (...) Je me suis assez vite dit que j’allais en faire mon métier. J’ai ça en tête depuis le collège et même un peu avant." Plus qu’en faire un métier, le natif du Grand-Bornand pourrait en écrire l’histoire. Car en cas de podium ce matin (9h30), Lucas Chanavat remporterait la deuxième médaille en individuel de l’histoire du ski de fond français aux Jeux Olympiques, après Roddy Daragon en 2006, lui aussi originaire du Grand-Bornand.
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