La démonstration française
Il était venu pour se faire plaisir en individuel, mais surtout enfin par équipes ou en duo. Au final, Jason Lamy Chappuis aura réussi à satisfaire tout le monde aux Mondiaux de combiné nordique de Val di Fiemme. En or au petit tremplin et en bronze sur le grand tremplin en individuel, il avait enfin conquis un métal – et le plus précieux – par équipes. Samedi, il a bouclé sa moisson avec un titre lors de la poursuite par équipes avec son comparse de Bois d'Amont, Sébastien Lacroix.
Après un concours de saut honnête ponctué d'une 4e place, les deux Français ont démontré toute leur supériorité sur des skis qui auront été préparés de manière impressionnante par les farteurs de l'équipe de France toute la semaine. Car Lamy Chappuis et Lacroix ont littéralement survolé les 10 tours de piste de Tesero.
Les Français survolent le fond
Parti avec 43 secondes de retard sur l'Allemagne d'Eric Frenzel et Tino Edelmann, les deux Bois d'Amonier grappillaient rapidement les secondes les séparant de la tête de course. Repoussée à 31 secondes après le premier relais, 25 après le 2e et plus que 11 à l'issue du 4e tour, la France prenait même la tête de la course à mi-parcours. Et la machine passait la vitesse supérieure. Lacroix et Lamy Chappuis au fil de relais éliminaient leurs rivaux les uns après les autres. Rapidement, le podium se dessinait avec l'Autriche de Gruber et Denifl toujours dans le coup aux côtés de l'Allemagne et la France.
Facile sur les skis comme lors de la première épreuve individuelle et par équipes, Lamy Chappuis creusait inéluctablement l'écart. Sous pression, Tino Edelmann finissait par craquer, commettant une faute de carre qui le faisait chuter et laisser filer la victoire. Denifl, sur les talons de Lacroix, n'y croyait plus vraiment et assurait la médaille d'argent. L'affaire était pliée avant le dernier relais. Lacroix lançait Jez pour le dernier relais avec onze secondes d'avance. La France s'impose avec 16 secondes d'avance sur l'Autriche et 43 sur l'Allemagne qui arrache le bronze grâce au sprint final de Frenzel.
Sur le podium de tous les team sprints organisés en Coupe du monde depuis deux ans, la France est logiquement sacrée. "Faire un podium avec quelqu'un qu'on connaît bien, c'est quelque chose de super, explique Lamy Chappuis qui a toujours clamé son admiration pour son aîné. Quand il était junior, Seb gagnait beaucoup de courses, c'était le modèle à suivre, J'ai suivi sa trace, je me suis retrouvé en Coupe du monde avec lui, il a un peu stagné. Mais cet hiver, il a trouvé de la régularité et réalise sa meilleure saison".
Lamy Chappuis dans l'histoire
Un hommage que Lacroix sait aussi rendre au champion français. "Jason a été très présent après Liberec et Vancouver, dans les moments difficiles, confie-t-il. C'est génial d'avoir un mec comme cela. Sans lui, on n'aurait pas progressé comme on l'a fait, on se serait peut-être contenté de faire des 10e places". Et Lacroix sait aussi qui il doit remercier pour les deux médailles d'or qu'il ramène d'Italie.
Une troisième médaille d'or en une semaine qui permet à Lamy Chappuis d'entrer un peu plus dans l'histoire du combiné nordique. "Je ne cours pas après les records, je cours après les sensations", clame-t-il. Reste que, depuis l'instauration d'une 4e épreuve aux Mondiaux, aucun combiné n'avait réussi à ramener une médaille par épreuve. Le quadruple vainqueur de la Coupe du monde totalise désormais sept médailles mondiales, le 4e rang du classement des combinés les plus récompensés derrière l'Allemand Ronny Ackermann (10), le Finlandais Samppa Lajunen et le Norvégien Bjarte Engen Vik (8 chacun). Avec ses quatre couronnes, il n'est plus qu'à deux longueurs de Vik (6).
Classement final
1. France 35:37.9 (4e du saut)
(Jason Lamy-Chappuis/Sébastien Lacroix)
2. Autriche à 16.6 (3e)
(Wilhelm Denifl/Bernhard Gruber)
3. Allemagne 43.9 (1er)
(Tino Edelmann/Eric Frenzel)
4. Japon 44.5 (2e)
5. Norvège 1:03.3 (5e)
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