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Violences sexuelles dans le patinage : À Nice, une ex-entraîneure visée par une information judiciaire pour "harcèlement"

Nouvelle affaire dans le monde du patinage. Une information judiciaire a été ouverte à Nice ce vendredi contre une ancienne entraîneure, accusée de "harcèlement" par des patineuses et leurs familles. L'ex-entraîneure visée est Katia Gentelet, dont le père Michel Gentelet est un proche du président de la Fédération française des sports de glace, Didier Gailhaguet. Katia Gentelet avait été licenciée en 2018 puis interdite pour cinq ans d'exercer en France contre rémunération.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Les langues continuent de se délier dans le monde du sport. Ce vendredi, la procureure de la République adjointe Parvine Derivery a indiqué qu'une "information judiciaire a été ouverte (...) pour harcèlement de mineurs de moins de 15 ans, harcèlement et violences sans incapacité par personne ayant autorité". La personne visée est Katia Gentelet, une ex-entraîneure qui exerçait à Nice. Son père et président du club dans lequel elle travaillait, Michel Gentelet, est proche du président de la Fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet.

Des plaintes avaient été successivement déposées par huit familles ou victimes avant 2019, sans que le parquet ne donne suite. La constitution de partie civile de plusieurs victimes présumées et de leurs parents en novembre a empêché que l'affaire ne s'enlise complètement. L'entraîneure coachait les élèves en sport-études d'un collège-lycée voisin de la patinoire. Les jeunes, obnubilés par leur passion, enduraient des violences verbales répétées, des remontrances incessantes sur leur poids et la peur d'être écartés de la glace.

Des blessures infligées aux jeunes patineurs

"Elle était vraiment assez violente dans ses propos. Elle me disait que j'étais trop grosse par rapport à elle (...) Elle nous prenait toujours comme exemples les uns les autres pour dire "toi t'es nulle, tu sais pas sauter" ou "tu ne seras jamais quelqu'un dans le sport du patin" et ça, tous les jours quasiment, ça nous a tous beaucoup touchés, surtout qu'on avait 13-14 ans", raconte une patineuse.

"À chaque fois, elle se comportait comme ça. Psychologiquement, moi, ça m'a énormément touchée et ça a été très compliqué la dernière année avant que je parte", ajoute la jeune fille qui a requis l'anonymat. Elle n'a osé se plaindre à ses parents qu'après des blessures : "Elle voulait me forcer à patiner en disant que je simulais".

"À l'époque, on n'osait pas parler"

Avant de saisir la justice, les parents avaient effectué plusieurs signalements auprès de la préfecture et de la Fédération des sports de glace à partir de 2014. "Pour rabaissement, harcèlement moral et alcoolisme", précise la mère d'une patineuse qui a finalement conseillé à sa fille de quitter le club en 2017. "À l'époque, on n'osait pas parler mais maintenant que ça prend un peu d'ampleur, on gagne en crédibilité", dit-elle.

"Le dossier est énorme. Les parents avaient bien sûr fait d'autres démarches avant de saisir la justice et il n'y a pas eu de considération de leur requête auprès de la Fédération. Ça a cassé la carrière de pas mal de jeunes", précise Me Virginie Parriaux, avocate des familles. Finalement, Katia Gentelet a été licenciée en 2018 puis interdite pour cinq ans d'exercer en France contre rémunération par arrêté préfectoral, ce qui ne lui interdit pas de pouvoir entraîner à l'étranger, ou gratuitement en France.

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