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Ce que l'on sait sur la mort de trois alpinistes dans le massif du Mont-Blanc

Trois alpinistes d'une même cordée sont morts, jeudi matin, en Haute-Savoie, à environ 3 600 mètres d'altitude. 

Article rédigé par franceinfo - Lison Verriez
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Mont-Blanc vu depuis le col du Pré, dans le Beaufortin (Savoie). (PHILIPPE ROY / AFP)

Trois alpinistes sont morts, jeudi 2 août, vers 10h30, au niveau des dômes de Miage, à plus de 3 600 mètres d'altitude, dans le massif du Mont-Blanc. Les trois grimpeurs, qui n'étaient pas encadrés par un guide de haute montagne, auraient chuté dans une crevasse à la descente, précise la préfecture de Haute-Savoie. Franceinfo fait le point. 

Que s'est-il passé ? 

Les trois hommes d'une cinquantaine d'années, alpinistes amateurs, se trouvaient, jeudi, au niveau des dômes de Miage. 

"Ils étaient partis vers 4 heures du matin depuis le refuge des Conscrits. C'est sur le chemin du retour, sur la descente, que s'est passé l'accident. Un alpiniste a dévissé après le col des dômes de Miage, en direction du col de la Bérangère sur le glacier d'Armancette", explique à France Bleu Pays de Savoie le lieutenant-colonel Stéphane Bozon, commandant du Peloton de gendarmerie de haute montagne de Chamonix. 

On peut supposer une faute technique, puis une incapacité de la cordée à enrayer la chute.

Lieutenant-colonel Stéphane Bozon

à France Bleu

Si les "circonstances ne sont pas exactement connues", le militaire précise que l'un des alpinistes a probablement "fait une chute de 200 mètres, puis une chute en crevasse qui a bloqué les deux autres alpinistes encordés"

Mont-Blanc
Mont-Blanc Mont-Blanc

Qui sont les victimes ? 

D'après France Bleu, les trois hommes sont français et âgés de 49, 55 et 56 ans. Tous originaires de métropole, ils vivaient à La Réunion et étaient en vacances dans le massif du Mont-Blanc. 

Un autre membre du groupe n'était pas dans la cordée et attendait au refuge des Conscrits : il s'agirait de la compagne de l'une des trois victimes, selon la préfecture de Haute-Savoie.

Y a-t-il eu imprudence ?  

Les dômes du Miage comptent six sommets sur une arête de trois kilomètres. Le secteur est réputé pour les débutants en alpinisme et la traversée est une classique des courses de neige. 

Les alpinistes amateurs n'étaient pas accompagnés par un guide de haute montagne. "On peut supposer une faute technique, puis une incapacité de la cordée à enrayer la chute. Un alpiniste qui entraîne la chute des autres, c'est vraisemblablement ce qu'il s'est produit", avance le lieutenant-colonel Stéphane Bozon. 

Ils semblaient évoluer de manière fluide, marchaient les uns derrière les autres sans autre élément de sécurité que la corde qui reliait les alpinistes entre eux. Il n'y avait pas de retenue, sinon on n'aurait pas eu ce bilan-là.

Lieutenant-colonel Stéphane Bozon

à France Bleu

Le massif du Mont-Blanc est surfréquenté cet été. La préfecture a d'ailleurs restreint l'accès de l'itinéraire classique de l'Aiguille du Goûter, depuis le 14 juillet. La cordée accidentée n'a pas suivi cet itinéraire. "Il s'agit d'un sommet voisin et ce n'est pas un secteur surfréquenté. Il faut plutôt chercher la cause dans la gestuelle et la capacité [de ces alpinistes] à mettre en œuvre des techniques de progression adaptées", conclut le Peloton de gendarmerie de haute montagne.

"Cet accident est dramatique, mais il relève davantage du risque lié à la haute montagne que du refus de respecter les règles de bonne pratique", a estimé de son côté le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex, auprès de l'AFP.

Depuis le début de la saison estivale, au mois de juin, les activités de montagne ont causé la mort de 18 personnes en Haute-Savoie, et 8 rien que sur le massif du Mont-Blanc, selon la préfecture. 

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