Double ascension de l'Everest, enfance solitaire à 2 000 mètres et vie d'ermite en Norvège... Kilian Jornet, la rockstar des sommets
Par ses performances en course, son style et ses exploits, ce Catalan de 30 ans a popularisé l'ultra-trail et le ski-alpinisme. Mais cette star n'aime rien de plus que la solitude des sommets.
Que faisiez-vous à 3 ans ? Vous vous lanciez tremblotant sur le bitume avec votre vélo délesté de ses roulettes ? Vous tapiez dans un ballon ? Vous découvriez les joies de natation dans le petit bassin ? A l'âge où certains commencent à peine à s'habiller tout seuls, Kilian Jornet, lui, grimpait le Tuc De Molières avec ses parents. Le Tuc de Molières ? Un sommet des Pyrénées qui culmine à 3 010 mètres. Il aura fallu sept heures au petit Kilian pour arriver tout en haut.
Depuis, cet appel des sommets ne s'est jamais tu. A 30 ans, le Catalan a déjà grimpé deux fois l'Everest et remporté toutes les plus grandes courses du monde en ultra-trail et ski-alpinisme. Celui que Grégory Vollet, responsable monde du sports marketing chez Salomon, décrit comme quelqu'un de "sauvage" est devenu le visage de ces deux disciplines et a contribué à leur essor. Franceinfo brosse le portrait de celui qu'on surnomme "l'ultra-terrestre", l'une des têtes d'affiche du mythique Ultra-trail du Mont-Blanc (UTMB), dont l'édition 2018 se déroule du 27 août au 2 septembre à Chamonix (Haute-Savoie).
L'appel des grands espaces dès le plus jeune âge
Né à Sabadell, dans le nord-est de l'Espagne, à 20 kilomètres de Barcelone, Kilian Jornet a grandi à 2 000 mètres d'altitude, au refuge du Cap del Rec gardé par son père, guide de haute montagne. Ses premiers pas, il les fait nu dans la neige, raconte Le Monde. Quand les enfants de son âge squattent les bacs à sable ou les balançoires, lui arpente pierriers et corniches. "Parfois, en rentrant le soir, je me rendais compte que Kilian avait couru pendant dix heures dans les montagnes au lieu d'aller à l'école", se remémorre sa mère Nùria, institutrice à l'école de ski locale, dans Le JDD. A 6 ans, il grimpe même à 4 000 mètres (le Breithorn, en Suisse).
Ce goût de l'aventure ne va plus le quitter. Au début des années 2000, il n'est encore qu'adolescent quand il prend la poudre d'escampette pour participer à une course cycliste qui se déroule dans les Pyrénées entre la France, l'Espagne et Andorre. Joan Sola, l'homme qui a ramené l'athlète chez Salomon, devenu un de ses proches, raconte cette anecdote :
Kilian était trop jeune pour participer à cette course. Mais un jour sans rien dire, il a pris son vélo et a parcouru, seul, les 140 kilomètres. Il devait avoir 13 ans...
Joan Sola, dirigeant chez Salomonà franceinfo
Arrivant à la frontière entre la France et Andorre, sous la neige, le jeune garçon est arrêté par les douaniers. "Ils ont prévenu sa mère, qui leur a dit : 'S'il va bien... laissez-le continuer'." L'enfance et l'adolescence de Kilian Jornet regorgent d'histoires de ce type.
Quand il n'est pas par monts et par vaux, l'adolescent étudie et se révèle brillant. A 13 ans, il entre au Centre de technicisation du ski de montagne de Catalogne. "Son intérêt et son goût pour les activités en montagne étaient très grands", souligne Jordi Canals, coordinateur et technicien au sein de la structure entre 1997 et 2014. Problème, l'âge légal d'entrée au centre est de 14 ans. Mais face à un tel potentiel, et après discussion avec la mère de Kilian, le direction fait une entorse au règlement.
Après son baccalauréat obtenu "avec une moyenne très haute", dixit Jordi Canals, il traverse les Pyrénées et entre au Staps de Font-Romeu (Pyrénées-Orientales). Fabienne Durand, professeure de physiologie, se souvient "d'un étudiant particulièrement doué". Durant ces années, il se forge un palmarès en ski-alpinisme, en trail et devient champion du monde de skyrunning (épreuve mélangeant course à pied en montagne et escalade) en 2007. Sa notoriété n'en est qu'à ses prémices mais sa cote va exploser en 2008, lorsqu'il s'aligne pour la première fois sur le mythique Ultra-Trail du Mont-Blanc, une course autour du plus haut sommet des Alpes.
"Il a bousculé les codes"
En cette fin d'été 2008, la tension monte à Chamonix. Le départ de l'UTMB va être donné. Au milieu des 2 377 concurrents, un visage poupin, celui de Kilian Jornet. Plus jeune participant de cette édition, il est à peine une curiosité. C'est surtout un inconnu pour la majeure partie du peloton. Mais, un peu moins de vingt-et-une heures plus tard, son nom est sur toutes les lèvres. Qui est cet Espagnol sorti de nulle part qui vient de battre le record de l'épreuve ? Jean-Philippe Lefief, concurrent cette année-là, se souvient :
On se disait qu'il avait triché, qu'il était dopé.
Jean-Philippe Lefief, auteur du livre "La Folle Histoire du trail" (éditions Guérin, 2018)à franceinfo
A cette époque, le sport espagnol sent le soufre. L'affaire Puerto, le démantèlement d'un vaste réseau de dopage qui a secoué le monde du cyclisme, est encore dans toutes les têtes. Et la performance de Kilian Jornet n'échappe pas aux suspicions. Outre la question du dopage, son équipement alimente les discussions. Parti sans sac à dos, mais avec un minuscule sac banane, il semble ne pas avoir pris avec lui tout l'équipement obligatoire pour une telle course. "La couverture de survie est microscopique, la polaire irait tout juste à son ours en peluche, les collants sont de chez Dim, le coupe-vent fait 65 grammes et la gourde, souple et extra-plate, est roulée au fond de la banane", décrit Jean-Philippe Lefief dans son livre. Le peloton ignore que Kilian Jornet vient du ski-alpinisme, où le fait de partir "léger" est une habitude, et qu'il ne laisse rien au hasard. Exemple, pour préparer cet UTMB, il s'est infligé une drôle de préparation.
Quelques semaines avant, il a reconnu le parcours sans avoir bu, ni mangé. Il a mis deux jours. Après ça, il savait qu'il n'y aurait pas de souci pour l'UTMB.
Joan Sola, dirigeant chez Salomonà franceinfo
Deux jours, quand le site autourdumontblanc.com conseille de "sept à dix jours" aux randonneurs aguerris pour parcourir les 170 kilomètres et avaler les 10 000 mètres de dénivelé de la course.
En 2008, année de la première de ses trois victoires (suivront 2009 et 2011) sur l'UTMB, Kilian met 20 heures et 57 minutes, nouveau record de l'épreuve. Mais il n'est pas déclaré tout de suite officiellement vainqueur. La direction de la course prend le temps d'étudier les diverses réclamations déposées, sans rien trouver d'illicite. "Il a été très affecté par cet épisode mais il a été très beau joueur, assure Jean-Philippe Lefief. Après ça, son image a changé, on a découvert qu'il était plutôt l'anti-compétiteur." Le monde de l'ultra-trail découvre un ovni, âgé de 20 ans. Et c'est une révolution.
Il a bousculé les codes de ce sport. Avant c'était un sport de vétérans. Il a prouvé qu'on pouvait être jeune et aller très vite.
Luc Bernaux, rédacteur en chef adjoint du bimensuel "Trails Endurance"à franceinfo
"J'aime ce flirt entre la mort et la survie"
"La montagne, ce n'est pas que du soleil, des champs verts, des fleurs et des vaches. C'est aussi des roches, des orages, de la neige… On peut y mourir", mettait en garde Kilian Jornet dans Libération en 2013. Le Catalan a conscience que son jardin, la montagne, est un endroit où la mort rôde.
Il a toujours conscience que la montagne peut le tuer.
Joan Sola, dirigeant chez Salomonà franceinfo
Un sentiment d'insécurité permanente qu'il recherche, comme il l'explique dans L'Equipe : "Quand tu es seul, la sensation de proximité avec la mort est une chose attirante. J'aime ce flirt entre la mort et la survie". Depuis toutes ces années à crapahuter vers les sommets, Kilian nargue la faucheuse. Il n'a pas été épargné par les blessures mais il a toujours échappé au pire. Parfois de très peu, comme ce 17 juin 2012. Avec son ami Stéphane Brosse, il tente la traversée du massif du Mont-Blanc. Brosse fait une chute mortelle de 600 mètres après la rupture d'une corniche de neige. Un épisode très douloureux, qui l'a profondément marqué.
"Pourquoi lui et pas moi ? s'interrogeait Kilian Jornet dans Le Monde. J'avais atteint mes plus grands objectifs de course, lui attendait son troisième enfant et venait d'entamer la construction d'une grande maison pour sa famille. Je m'en veux beaucoup de l'avoir entraîné." Cette culpabilité va le ronger à petit feu.
Cela a été extrêmement long et difficile, il ne dormait plus. Il n'avait plus envie de rien. Il s'est mis à boire tous les soirs pour réussir à s'endormir.
Grégory Vollet, dirigeant chez Salomonà franceinfo
Il va remonter la pente grâce à celle qui partage sa vie depuis cinq ans, la traileuse suédoise Emelie Forsberg. "Elle est arrivée au bon moment", confirme Grégory Vollet. Il n'est pas rare que les deux passionnés partent à l'aventure. Et une fois, cela aurait pu aussi mal tourner.
Une prise de risques maximale
Tous ceux qui le connaissent l'assurent, Kilian Jornet a su garder son humilité. Un sentiment dont il ne se départit jamais lorsqu'il part seul vers les cimes. Le 8 septembre 2013, c'est accompagné d'Emelie Forsberg qu'il vit une drôle de mésaventure. Le couple s'élance à l'assaut de l'aiguille du Midi, par la face Nord, non sans préparation. "Nous avions vérifié la météo, le chemin à prendre et avions à l'esprit que nous pouvions faire l'ascension (...) assez vite", décrit sur son blog Emelie Forsberg.
Comme d'habitude, le couple voyage léger, "avec l'équipement d'escalade (glace et rocher) nécessaire", rapporte Kilian Jornet sur son site. Près du sommet, les choses se gâtent. Le couple change d'itinéraire et la Suédoise, qui s'est fait mal au pied dans l'ascension, est rattrapée par le stress. "J'ai commencé à avoir tellement froid que je n'arrivais plus à me concentrer. Je me sentais dépassée", poursuit-elle. Trois solutions s'offrent alors au couple : tenter d'arriver au sommet, descendre en rappel ou appeler les secours. La sagesse l'emporte et le PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne) arrive sur les lieux quelques heures plus tard.
Cet épisode relance les polémiques qui entourent les habitudes du Catalan. Prend-il trop de risques ? "La montagne se pratique avec du matériel adéquat. On a le droit de se mettre soi-même en danger, mais on ne peut pas non plus faire n'importe quoi, d'autant plus par mauvais temps", réagit à l'époque Jean-Louis Verdier, adjoint au maire de Chamonix. Mais les performances qu'il réalise ne sont pas à la portée de tout le monde. "Il ne faut pas confondre quelqu'un qui est spécialiste de la haute montagne et le pékin lambda. Lui est capable de faire ce qu'il fait", défend Grégory Vollet, dirigeant chez Salomon. Pour atteindre ce niveau, Kilian Jornet a énormément travaillé. Aujourd'hui encore, son entraînement est dantesque : sept jours par semaine, 1 000 heures d'entraînement par an, 15 000 kilomètres par an, 550 000 mètres de dénivelé. Il n'encourage personne à l'imiter et a toujours évoqué les risques.
Beaucoup vont en montagne sans être préparés. Parce qu'ils veulent une photo au sommet. Ils ne comprennent que c'est dangereux que lorsqu'il y a un accident.
Kilian Jornetà "L'Équipe"
Deux ascensions de l'Everest... en une semaine
En quelques années, il a réussi à banaliser ce qui, pour la plupart des gens, serait exceptionnel. Le Mont-Blanc n'a plus de secrets pour lui, les Pyrénées, qu'il a traversées à 10 ans, non plus. "Un jour, je rentre de Font-Romeu après mes cours, il fait nuit, je vois deux auto-stoppeurs sur le bord de la route. Je reconnais mes étudiants, Kilian et Marc [Sola]. Ils étaient partis à midi de Puigcerdan (Espagne) pour faire le Pic Carlit qui culmine quasiment à 3 000 mètres. Il y a bien entre 40 et 50 kilomètres. Pour eux, c'était la petite sortie de l'après-midi", se rappelle sa professeure Fabienne Durand. A Font-Romeu, dans sa chambre d'étudiants, en 2010, il s'était concocté une liste des sommets qu'il rêvait de gravir. "Certains noms étaient déjà rayés", précise Grégory Vollet. Une fois terminée, il a fallu trouver d'autres objectifs. Cela a donné naissance au projet "Summits of my life".
Entre 2013 et 2017, il entreprend de "monter et descendre le plus rapidement possible les sommets les plus spectaculaires". Sa quête démarre au Mont-Blanc (4 810 mètres) grimpé en 4 heures et 57 minutes en 2013. L'année suivante, en Suisse, il atteint le sommet du Cervin (4 478 mètres) en 2 heures et 52 minutes. En 2014, les 6 186 mètres du Denali (Etats-Unis) sont avalés en 11 heures et 48 minutes. Il enchaîne avec l'Aconcagua (6 962 mètres) en Argentine en 12 heures et 49 minutes. Et en 2017, il grimpe sur le toit du monde. Deux fois. En une semaine. Sans corde, sans assistance pour l'oxygène, il part du monastère de Rongbuk (5 100 mètres), dernier lieu habité par les moines tibétains. "Je ne connais personne, à part Kilian, qui peut tenter de monter l'Everest en partant de là", témoigne Jordi Canals. Gêné par des problèmes gastriques, il arrive tout de même au sommet. Quatre jours plus tard, il profite d'une météo clémente, pour renouveler l'exploit. "Nous avons décidé qu'il fallait rééssayer l'ascension. D'autant que je voulais voir s'il était possible de récupérer en si peu de temps", précise-t-il dans Le Monde. Une double ascension qui ne surprend pas Jordi Canals, conscient des capacités de récupération hors norme de l'athlète.
A peine quatre semaines après ce double exploit en solitaire, il gagnait le marathon du Mont-Blanc face à l'élite de la course à pied.
Jordi Canals, coordinateur et technicien du CTEMCà franceinfo
Cette quête des "sommets de sa vie" s'ajoute au palmarès long comme le bras qu'il s'est construit depuis plus de dix ans. Multiple champion du monde en trail et ski-alpinisme, il n'a laissé échapper aucune course mythique : Ultra-Trail du Mont-Blanc, Pierra Menta, Hardrock 100... entre autres. Sans oublier les nombreux records de vitesse d'ascension. "C'est sans conteste le plus grand ultra-traileur de l'histoire, peut-être aussi le plus grand skieur-alpiniste", admire Jean-Philippe Lefief. Une icône et un statut qu'il cherche à fuir.
Une notoriété difficile à vivre
Kilian Jornet a acquis une popularité inédite dans l'univers du trail. En cumulé sur Instagram, Twitter et Facebook, il dépasse le million et demi de followers. "Avec ses photos et ses vidéos, il vend du rêve aux gens", assure Luc Beurnaux, rédacteur en chef adjoint de Trails-Endurance.
Il est la star de ce sport, qui compte 800 000 pratiquants selon une étude de la Fifas (Fédération française des industries du sport et des loisirs). Chaque couverture avec Kilian Jornet booste les ventes des magazines spécialisés. "On cherche tous les mois une nouvelle photo de lui à mettre mais on ne trouve pas tout le temps", sourit Luc Beurnaux.
Les sponsors affluent : Salomon, GoPro, Mercedes, Suunto (les montres) et récemment Volvic se sont associés à lui. "Sa détermination, son authenticité et son amour de la nature sont une source d'inspiration pour nous, pour les sportifs, les consommateurs et nos followers", commente Vikram Korde, porte-parole de la marque d'eau minérale.
C'est devenu une rockstar
Luc Beurnaux, rédacteur en chef adjoint du bimensuel "Trails Endurance"à franceinfo
Chacune de ses apparitions est tellement attendue qu'il faut tout prévoir. Lors du podium de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc 2017, qu'il termine deuxième derrière le Français François D'Haene, la cohue oblige le Catalan à partir précipitamment. "Il a fallu qu'il monte dans un véhicule placé derrière le podium pour s'échapper", précise Grégory Vollet. Désormais, on prévoit des dispositifs de sécurité pour la remise des trophées".
Cette notoriété lui a joué des tours. En 2011, trois ans après sa première victoire, surprise, à l'Ultra-Trail du Mont-Blanc, il dit stop. "J'ai failli tout arrêter ! Je me disais : je ne peux plus vivre comme ça ! Arrêtez de me faire chier. Moi, j'aime faire de la montagne ! J'ai décidé à ce moment-là de disparaître. De faire moins de courses, de donner beaucoup moins d'interviews", assure-t-il dans L'Equipe. A cette époque, il est installé à Chamonix depuis 2006. Au pied des Alpes, il a trouvé le terrain de jeu idéal pour assouvir sa passion. Mais la renommée le rattrape à nouveau. "Un jour, des personnes l'ont reconnu près de son van, il y a eu un petit attroupement, on lui demandait des autographes, relate Grégory Vollet. Voyant le monde, il a eu peur que quelqu'un se blesse et est tombé dans les pommes".
Trop sollicité par les médias, par les fans, qui vont jusqu'à taper à sa fenêtre, il quitte Chamonix, en 2016, pour s'installer en Norvège. "Là-bas, personne ne l'importune", rigole le dirigeant de Salomon. Là-bas, il peut enfin mener la vie qu'il aime, celle d'ermite. "Je n'ai jamais été quelqu'un de social, ni à l'école, ni en dehors. Aller prendre une bière ou inviter quelqu'un à la maison, je ne le ferai jamais. Je me dis qu'il y a de meilleures choses à faire", s'ouvre-t-il à L'Equipe. Paradoxalement, plus il se rapproche du soleil en grimpant les plus hauts sommets du monde, plus il est sous la lumière des projecteurs qu'il cherche à fuir.
C'est ce que je souhaite : être oublié.
Kilian Jornetà "L'Équipe"
Lors de l'Ultra-Trail du Mont-Blanc 2018, il sera encore l'une des attractions. Mais après quoi court-on quand on a tout gagné et plus rien à prouver ? Les sensations, l'adrénaline, la performance. Les défis aussi. "Il en cherche toujours de nouveaux, il en a plein, ça ne s'arrêtera jamais", prophétise Joan Sola.
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