"Iron Cold" : le Français Ludovic Chorgnon tente le premier ultra triathlon sur le cercle polaire
Ludovic Chorgnon se lance vendredi pour "l’Iron Cold", le plus froid des ultra triathlons, sur le cercle polaire. Pour réussir ce défi sportif, le triathlète s'est entraîné à subir des conditions extrêmes, notamment dans un congélateur géant à La Réunion.
Cela fait sept ans que l'on sait que Ludovic Chorgnon n'a pas froid aux yeux. Près de 4 km de nage dans une eau glacée, 180 km de vélo et 42 km de course à pied dans la neige et le froid polaire... À 50 ans, l'homme se lance vendredi 25 février dans l'Iron Man, un triathlon XXL, le plus froid jamais réalisé. Un nouveau pari pour ce coureur habitué des défis extrêmes et qui s'est préparé à des conditions particulièrement rudes.
En 2015, Ludovic Chorgnon avait été le premier à boucler en 41 Iron Man en 41 jours, c'est-à-dire 3,8 km de nage, 180 km de vélo, 42 km de course à pied... par jour ! Mais à tout juste 50 ans, le natif de Roanne se lance désormais dans une série de quatre Iron extrêmes. Après un premier "Iron Up", celui du plus grand dénivelé positif, avec plus de 10 000 m, bouclé avant l'épidémie de Covid-19, le voilà challengé pour un second, vendredi, lors duquel Ludovic Chorgnon entame "l’Iron Cold", le plus froid des ultra triathlons sur le cercle polaire.
Des températures glaçantes
C'est à Rovaniemi, la ville du père Noël en Finlande, que Ludovic Chorgnon a choisi de trouver un espace pour ce nouveau défi. Pour la première étape, les 3,8 km de nage, une piscine de 25 mètres de long a été découpée au cœur d'un lac gelé : une plaque de 70 cm de glace a été retirée, avec, en dessous, une eau à 0° C. "C'est cette première étape qui est la plus dangereuse, explique le quinquagénaire. Quand j'ai participé aux championnats de France de natation en eau glacée, je suis descendu à 31° C de température corporelle, à la limite de perdre connaissance."
Cette fois, l'athlète fou a pris le temps d'anticiper toutes les difficultés. "L'épaisseur de la combinaison m'oblige à dépenser plus d'énergie pour chaque mouvement et la cagoule me fait me contraint beaucoup au niveau des cervicales", indique Ludovic Chorgnon. Il s'est aussi entraîné à remuer orteils et doigts dans l'eau pour les réchauffer un minimum : "Le froid paralyse également le tour de la bouche donc chaque respiration me prend plus de temps."
Des entraînements dans un congélateur
La nage bouclée, suivront le vélo et la course, probablement dans la neige et sous -25° C, voire -30° C. Certes, Ludovic Chorgnon s'est entraîné. Mais... chez lui, à La Réunion : un congélateur géant de 100 m² à -23° C lui a été prêté par une entreprise qui alimente toute l'île. Il y a couru des kilomètres, en répétant des gestes qui lui seront essentiels. "J'ai calculé le nombre de secondes que j'avais pour sortir les mains par des températures très froides, explique-t-il. Il faut savoir manger, se déshabiller, se rhabiller, baisser ou remonter une fermeture éclair avec de grosses moufles, réussir à respirer sans avoir le nez qui gèle."
Une arbitre française sélectionnée aux Jeux olympiques de Tokyo est chargée d'homologuer le record. Le quinquagénaire doit boucler les trois épreuves sans assistance, sans toutefois de contrainte de temps. "Je serais le premier à vouloir connaître mon chrono mais j'en suis incapable", regrette Ludovic Chorgnon.
"Si je prends du brouillard, je ne ferai plus la différence entre la terre et le ciel... Je peux aussi prendre une tempête de neige et me retrouver à faire du vélo à 10 ou 12 km/h. Or, si je venais à penser au chrono, cela pourrait me faire faire des erreurs pour rattraper du temps perdu par exemple."
Ludovic Chorgnon, triathlèteà franceinfo
Une fois cet "Iron Cold" bouclé, le prochain défi de Ludovic Chorgnon sera l'extrême opposé : "l'Iron Hot". Ce sera pendant l'été 2022, dans la Vallée de la mort aux États-Unis. Par 55° C.
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