: Vidéo "Mais qu'est-ce qu'il va chercher au fond ?" : la maman du jeune apnéiste français Arnaud Jerald
A 22 ans, Arnaud Jerald est déjà détenteur d’un record de France de plongée en apnée. Et il a un fort potentiel pour aller bien plus loin… et plus profond. Si sa mère s’interroge sur ses motivations, l’apnéiste sait pourquoi il plonge dans le bleu… Extrait du magazine "13h15".
Le champion d’apnée Arnaud Jerald, 22 ans, n’était même pas né quand Le Grand Bleu, film culte du réalisateur Luc Besson, sorti en 1988, a coupé le souffle à toute une génération : l’histoire librement inspirée des vies des apnéistes Jacques Mayol (1927-2001) et Enzo Maiorca (1931-2016). Aujourd’hui, dans le monde très fermé de la plongée en apnée, beaucoup le considèrent comme un futur grand champion. Et l’enfant de Marseille a déjà un record de France en poche avec une plongée à 105 mètres de profondeur.
En compagnie de sa mère, il se repasse ce jour-là une vidéo tournée lors de l'une de ses plongées : "Là , je prends tout mon air, au maximum", lui explique-t-il avant qu’elle ne voie son fils descendre tête la première vers les abysses. Quand Arnaud plonge, madame Jerald le regarde généralement en direct : "C’est ce qu’il y a de plus dur car c’est assez stressant. Et pourtant, je ne peux pas ne pas le regarder, parce que je veux être rassurée de suite." Sur l’écran, son enfant, en combinaison intégrale et monopalme aux pieds, fonce vers les profondeurs en "free fall" (chute libre) le long d’un filin de sécurité.
"Je le vis vraiment comme une euphorie"
"Quand il remonte, c’est magique, mais quand on le voit descendre… Vite, vite qu’il respire ! On se met soi-même en apnée… raconte la maman. Comment arrive-t-il à tenir comme ça et pourquoi le fait-il ? L'argent n'est pas le but, loin de là. Oui, ils ont des médailles, mais qu’est-ce qu’il va chercher au fond ? Ça, j’ai du mal…" Le jeune athlète, qui a réussi à se classer cinquième aux derniers championnats d’Europe en Turquie, reconnaît : "Moi, je le vis vraiment comme une euphorie, mais à la place de notre famille, c’est différent".
"Arrêtez de respirer, c’est ne plus vivre pour le grand public, explique Arnaud Jerald. Au fond, on est le meilleur de nous-même, un peu la quintessence. On est dans un endroit tellement extrême, avec toute la pression et les mécanismes en jeu dans le corps, qu’il ne peut y avoir que le meilleur de nous-mêmes qui ressort pour avoir ce côté survie. C’est aussi très calme, il n’y a pas de bruit. L’ambiance est magnifique avec un bleu qui évolue tout au long de la descente. On ne peut pas se lasser de ça. C’est ça que je vais chercher au fond."
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