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Stéphane Robert, l'empêcheur de tourner en rond

A 36 ans, Stéphane Robert dispute son sixième Roland-Garros, en bénéficiant d'une wild-card pour défier Kevin Anderson (N.18) en fin de journée. Avec son jeu peu académique, le Français s'est fait le spécialiste des surprises et des "coups tordus" pour ses adversaires. Mais le géant sud-africain connaît bien ce joueur, puisqu'il l'a déjà affronté à deux reprises sur les courts de la Porte-d'Auteuil.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le joueur français Stéphane Robert

En 2011, en sortant du tableau des qualifications, Stéphane Robert avait terrassé Tomas Berdych, dès le 1e tour de Roland-Garros (9/7) au 5e set. En 2014, il avait atteint les 8e de finale de l'Open d'Australie, après s'être extirpé encore des qualifications, pour chuter face à Andy Murray (à qui il avait arraché un set) après avoir dominé notamment Klizan. Et en début d'année, à Melbourne, c'était Gaël Monfils qui l'avait privé d'un retour en 8e de finale, après avoir fait son affaire des qualifications. Voici quelques lignes du pedigree d'un joueur méconnu mais attachant, d'un adversaire qui aime renverser les pronostics.

Attachant d'abord par sa simplicité. En 2011, il arborait une "splendide" casquette défraîchie et bien usée. Avec la barbe et les cheveux mi-longs, beaucoup pouvaient alors le croiser dans les allées de Roland-Garros sans lui prêter attention. L'an dernier, avant d'être le seul Français à s'ouvrir le chemin du tableau final, il avouait avoir intégré la boxe à sa préparation car "le tennis, c'est un peu de la boxe derrière le filet". Ses interviews sont toujours savoureuses, comme en 2011, en plein coeur des qualifications de Roland-Garros, où il racontait avoir profité du cadre de la Guadeloupe pour prendre part au tournoi challengeur de Gosier. Il avait bien fait: il avait atteint la finale, en battant au passage un Dustin Brown, un Pablo Andujar ou un Jarkko Nieminen.

Robert battu 7-5, 7-5 par Djokovic à Rome

Attachant, il l'est aussi par son jeu. Décontracté sur le terrain, sans donner l'impression qu'il force physiquement, c'est un vrai guerrier. Sur chaque balle, il joue sa vie. Il y ajoute quelques touches de poésie. Bon serveur, doté d'un bon coup droit, il développe un jeu très varié. Capable de grosses accélérations, il peut aussi casser le rythme pour empêcher ses rivaux de jouer à leur main, et distiller un paquet d'amortis. Sur un circuit aux joueurs plutôt stéréotypés, il détonne et surprend.

Voilà donc ce que Kevin Anderson, 30 ans, va affronter sur le court 6. Les deux hommes se connaissent bien, pour s'être déjà joués à quatre reprises, dont deux fois à Roland-Garros. La première, c'était lors des qualifications, et le Sud-Africain l'avait emporté (9/7) au 3e set. La deuxième, c'était en 2014, au 1e tour du tableau principal. Là-aussi le géant de 2.03m avait gagné. Mais alors qu'il a connu un début de saison perturbé par une blessure à l'épaule et une à la cheville, la tête de série N.18 va se frotter à un homme qui est sorti des qualifications aux Masters 1000 de Monte Carlo et de Rome (il y a été battu par Djokovic 7-5, 7-5) en atteignant aussi les 8e de finale à Estoril. Bref, Stéphane Robert est encore prêt à enflammer un court annexe à Roland-Garros.

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