Stéphane Robert, l'inusable invité qu'on n'attend pas
Il a l'allure d'un Arnaud Di Pasquale jeune. Mais il a 35 ans. La casquette, généralement bien usée, toujours vissée sur la tête couvre ses cheveux mi-longs. La barbe est toujours bien fournie, mais savamment entretenue. Stéphane Robert ne change pas. Les années passent, son look ne varie pas, ni son jeu, fait de surprises et de changements de rythmes. Il a toujours un petit sourire en coin, notamment sur le terrain, qui donne toujours cette impression qu'il est très détaché du présent. Cela a joué des tours à plus d'un joueur, et même des chevronnés. En 2011, Tomas Berdych ne s'était pas méfié de ce joueur sorti des qualifications, et avait dû s'incliner en cinq sets (9/7 au 5e) alors qu'il était 6e mondial au 1er tour du tableau final.
Depuis le début de la saison, Stéphane Robert n'a remporté que six matches en quinze matches. "Je n'ai pas gagné beaucoup de matches cette année. A chaque fois que j'en gagne, je suis content, et encore plus ici", disait-il après sa qualification pour le 2e tour. Après 2h20 d'un gros combat, il a réduit le Colombien Alejandro Gonzalez au silence. Tête de série N.9 de ce tableau des qualifications, le Sud-Américain pointe pourtant au 107e rang mondial actuellement. Mais plus de 400 places d'écart ne font pas peur au Français, qui a culminé à la 61e place à l'ATP en 2010. Il a l'habitude de déjouer les pronostics. Surtout ici, à Roland-Garros, où il n'a été battu au 1er tour des qualifications qu'une seule fois dans sa carrière.
"Le tennis, de la boxe derrière un filet"
"Je suis vraiment satisfait d'avoir tenu l'attitude et montré que j'avais vraiment envie de gagner ce match", analysait-il à la sortie du terrain. "Je savais que cela se jouerait là-dessus. J'ai connu une petite baisse, notamment au premier set. A la fin du match, j'ai été costaud." Suffisamment costaud pour l'envoyer au 2e tour, pour la quatrième fois en cinq apparitions dans ces qualifications parisiennes. Il y affrontera son compatriote Tristan Lamasine.
Il sait à quoi il doit cette victoire: "Je me suis bien entraîné. J'ai passé deux semaines à Bruxelles pour cela. Finalement, on se rend toujours compte que le travail paye. Depuis le début de la saison, j'ai joué des matches sans vraiment être préparé. Physiquement, je commence à être prêt. J'ai joué cet adversaire en début d'année à Auckland et j'ai perdu 7-6 au 3e. Je suis content que ça tourne en ma faveur." Et dans son programme de préparation, il a incorporé de la boxe. "Le tennis, c'est un peu de la boxe derrière le filet", philosophe-t-il.
Les destins divers pour les Français en vidéo :
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