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Suspension levée pour Clémence Calvin

Le feuilleton Clémence Calvin continue. Ce soir, c'est le Conseil d'Etat qui a levé la suspension de l'Agence française de lutte contre le dopage, l'autorisant de fait à participer au marathon de Paris dimanche. L'instance estime que l'AFLD n'a pas permis à l'athlète de se défendre afin de prouver son innocence avant la course parisienne. L'Agence antidopage devra également verser 3000 euros à Clémence Calvin.
Article rédigé par franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
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  (C?CILE CHAMPAGNAT / MAXPPP)

Pendant l'audience le juge des référés a surtout tenté de démêler le vrai du faux. D'un côté, les responsables de l'AFLD réaffirment que l'athlète a fui les contrôleurs à Marrakech. En face, Clémence Calvin martèle toujours qu'ils ont été violents avec elle, qu'ils se sont présentés comme des policiers qui en voulaient à son mari et entraîneur, le spécialiste du demi-fond Samir Dahmani. Des fautes lourdes si elles étaient avérées. "Je reconnais cette personne mais il ne m'a jamais dit" qu'il était mandaté par l'AFLD, lance-t-elle à l'adresse du médecin Olivier Grondin, l'un des contrôleurs les plus expérimentés de l'agence. De l'autre côté de la grande table rectangulaire, le Dr Grondin ne se démonte pas. "Il n'y a aucune raison que je me présente autrement que comme un préleveur", répond-il, froid et imperturbable.

D'un côté ou de l'autre, les lieux mêmes de la scène diffèrent. Tout s'est passé dans la rue, raconte Clémence Calvin. D'après le trio d'agents antidopage, l'athlète les a d'abord menés dans une salle de sport où se trouvait son mari, avant de prendre la fuite, pendant que Dahmani leur barrait la route. Le juge fait remarquer qu'aucun des deux camps n'a pu produire le témoignage du gérant de la salle de sport. Plusieurs autres éléments semblent l'intriguer. Pourquoi l'AFLD a-t-elle pris deux ordres de mission, à des heures différentes, pour contrôler l'athlète le 27 mars à Marrakech ? Il s'agissait de ne pas la rater, explique en substance le directeur juridique de l'AFLD, Antoine Marcelaud. A deux semaines du marathon, la période était "sensible", "propice" à des prises de produits dopants et la fenêtre de détection ne dure "que quelques heures pour des micro-doses" d'EPO, expose-t-il.

Localisée à Ouarzazate

De plus, la localisation de Calvin -- les athlètes de haut niveau doivent renseigner une adresse dans un logiciel pour être contrôlés -- était très volatile, assène plus tard Mathieu Téoran, le secrétaire général de l'AFLD: Clémence Calvin a effectué "treize changements en moins de 15 jours" dont une adresse à Ouarzazate, à 4 h de route de Marrakech. De quoi alimenter les soupçons. En face, Clémence Calvin lance de graves accusations. L'athlète avait son enfant dans les bras et le directeur des contrôles de l'AFLD, Damien Ressiot, présent dans la salle, aurait fait chuter le petit en la tenant fermement par le bras.

Ses conseils disent disposer de certificats médicaux attestant d'"ecchymoses" sur l'enfant. Le juge s'étonne encore. Pourquoi le Dr Grondin raconte-t-il avoir poursuivi l'athlète lorsqu'elle aurait fui ? "Une marathonienne en plus, c'est assez dangereux", taquine-t-il. "C'est mon devoir de lui notifier la suspension" de quatre ans "qu'elle encourt" en cas de soustraction à un contrôle, répond le médecin, qui ajoute: "le but ce n'était pas de ceinturer ou de la mettre au sol. Je dois respecter la procédure". Sur la place du Palais-Royal, peu après l'audience, Clémence Calvin semble fatiguée, mais elle ne perd pas espoir. "Oui, je vais courir" le marathon, lance-t-elle aux journalistes. Le Conseil d'Etat lui a donné raison.

Avec AFP
 

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