Tennis : comme Ashleigh Barty, ces champions ont annoncé la fin de leur carrière alors que l'avenir leur appartenait
Si Ashleigh Barty a surpris le monde du tennis, mercredi, en annonçant sa retraite à seulement 25 ans, l'Australienne n'est pas la première joueuse au top de sa forme à s'éloigner des terrains.
Ashleigh Barty a surpris son monde, mercredi 23 mars, en annonçant sa retraite à seulement 25 ans, deux mois après sa victoire lors de l'Open d'Australie. L'actuelle numéro 1 mondiale du tennis féminin a notamment évoqué "ne plus avoir l'énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu'il faut pour se dépasser au plus haut niveau". Tour d'horizon sur ces joueurs et joueuses qui se sont éloignés des courts alors qu'ils faisaient partie des meilleurs du circuit.
Björn Borg, talent et retraite précoces
En 1983, alors âgé de 27 ans, "Iceborg" annonce prendre officiellement sa retraite sportive. Deux ans plus tôt, le sextuple vainqueur de Roland-Garros et quintuple vainqueur de Wimbledon s'était déjà mis en retrait après la saison 1981, dans la foulée de deux défaites consécutives en finale de Grand Chelem face à son adversaire historique, John McEnroe.
Two tennis greats, Bjorn Borg and John McEnroe, 1981. pic.twitter.com/Sd38IUI8Ge
— Groovy History (@GroovyHistory) September 5, 2021
Vainqueur de son premier tournoi du Grand Chelem à seulement 18 ans, le Suédois confiait, à l'Express en 2011, avoir "découvert la vraie vie" une fois sa retraite prise. "Depuis l'âge de 14 ans, la mienne consistait à s'entraîner, manger, jouer, dormir", avouait celui qui est considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs joueurs de l'histoire du tennis. "J'aurais pu remporter de nouveaux titres et rester au sommet du classement mais… Je n'en avais plus envie", racontait-il dans Paris-Match, en 2015. Une fatigue psychologique et physique, liée à la pratique du sport de haut niveau comparable à celle d'Ashleigh Barty qui évoquait ne plus avoir "l'énergie physique, la volonté émotionnelle et tout ce qu'il faut pour me dépasser au plus haut niveau".
Justine Henin, première n°1 mondiale en activité à prendre sa retraite
Le 14 mai 2008, lors d'une conférence de presse, la Belge annonce, à la surprise générale, prendre sa retraite évoquant "une délivrance et un soulagement". À 25 ans, au même âge que Barty, elle devient la première joueuse, dans l'histoire du tennis, à prendre sa retraite en tant que n°1 mondiale en activité. Une décision d'autant plus surprenante qu'elle intervient à dix jours du début de Roland Garros, dont elle avait remporté les trois dernières éditions, et quelques mois avant les Jeux olympiques de Pékin.
Congrats to Justine Henin who has been inducted today into The International Tennis Hall of Fame. #IWD2016 #RGHeroes pic.twitter.com/xkR8eGeJwT
— Roland-Garros (@rolandgarros) March 8, 2016
Justine Henin évoquait en 2017, dans une interview à Ouest France, avoir pris cette décision à cause d'un "vrai essoufflement, à la fois physiquement et mentalement". Ce départ prématuré de la Wallonne, "fatiguée de tout mettre entre parenthèses pour le tennis", avait permis de mettre en avant les difficultés que peuvent rencontrer les sportifs de haut niveau, ainsi que leurs sacrifices pour mener à bien leurs carrières sportives.
Eloignée du circuit professionnel depuis plus d'un an, la Belge annonce son retour pour la saison 2010. Elle parvient à se hisser jusqu'à la finale de l'Open d'Australie, où elle s'incline face à Serena Williams. Contrariée par des blessures récurrentes au coude, elle prend définitivement sa retraite en janvier 2011.
Martina Hingis, prodige à la carrière sinueuse
Plus jeune gagnante d'un tournoi du Grand Chelem, le 25 janvier 1997 lors de sa victoire à l'Open d'Australie à seulement 16 ans et 3 mois, la Suissesse devient la plus jeune n°1 mondiale de l'histoire du tennis trois mois plus tard. Après son 5e titre en Grand Chelem lors de l'Open d'Australie de 1999, la jeune joueuse enchaîne les désillusions avec notamment trois défaites consécutives en finale du tournoi Australien (2000, 2001, 2002).
En 2003, alors âgée de 22 ans, celle qui a battu tous les records de précocité annonce une retraite aussi précoce. En cause, une mauvaise passe qui l'a plongée dans le doute totale, initiée par une défaite en finale de l'Open d'Australie 2002 alors qu'elle menait 6-4, 4-0 contre Jennifer Capriati, mais aussi une succession de blessures et d'opérations à la cheville.
Watching all of the amazing talent at @AustralianOpen this year makes me smile and think about my first Grand Slam Title there 23 years ago! #GrandSlam #nostalgia #AustralianOpen #firsttitle #1997 #AO #AusOpen pic.twitter.com/zTzOWFWnGt
— Martina Hingis (@mhingis) January 24, 2020
En 2006, Martina Hingis revient sur les courts et réalise un "come-back" plutôt prometteur en remportant le tournoi de Rome en mai, avant de s'avancer jusqu'en quarts de finale à Roland-Garros. Sa saison 2007 est ensuite marquée par un contrôle positif à la cocaïne en novembre lors de Wimbledon. Dénonçant des "accusations immondes et monstrueuses", la Suissesse, affirmant ne pas vouloir se "battre contre les instances antidopage", préfère mettre à nouveau un terme à sa carrière. Entre 2012 et 2017, elle effectue un retour couronné de nombreux succès sur le circuit de double, avant de prendre une retraite définitive.
Kim Clijsters, la retraite avant un retour glorieux
N°1 mondiale pour la première fois à 20 ans en 2003, sacrée en Grand Chelem pour la première fois à 22 ans à l'US Open 2005, Kim Clijsters annonce sa retraite sur son site internet le 6 mai 2007, un mois avant ses 24 ans. La Belge est fatiguée de lutter contre des problèmes sur le plan physique, plus particulièrement au poignet, qui lui ont déjà gâché l'année 2004.
Les performances sont toujours là puisqu'elle pointe au 5e rang mondial le jour où elle choisit de tirer sa révérence, mais elle n'en peut plus : "Mes blessures m'ont empêchée de jouer le tennis que j'aimerais jouer et que j'arrivais à jouer auparavant". Cependant, celle qui ne se voyait "pas jouer encore beaucoup plus de deux ou trois ans" en 2005, fait son retour en 2009, ce qu'elle ne regrettera pas.
Invitée à l'US Open, Clijsters vient à bout des sœurs Williams et écarte Caroline Wozniacki en finale et est sacrée dès son tournoi de rentrée. Et deux autres majeurs suivront (US Open 2010, Open d'Australie 2011). Dans une interview donnée au journal anglais The Guardian en 2012, la championne évoque une "deuxième carrière merveilleuse" et prend une nouvelle retraite après sa seule participation aux Jeux olympiques, à Londres. Avant un nouveau retour à 37 ans, en 2020, moins concluant.
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