Cet article date de plus de deux ans.

ATP Finals : Rafael Nadal, un roi sans terre au Masters

En dépit d'un immense palmarès, l'Espagnol ne s'est jamais imposé lors du tournoi des maîtres.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La déception de Rafael Nadal, battu dès son entrée en lice au Masters de Paris Bercy par l'Américain Paul Tommy, le 2 novembre 2022. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

C'est l'une des incongruités les plus notables du tennis. Rafael Nadal, 92 titres en carrière, dont 22 Grands Chelems, n'a jamais remporté le tournoi final de la saison, celui qui aurait dû sceller son sacre à de nombreuses reprises, les ATP Finals. Dès dimanche 13 novembre, à Turin, l'Espagnol va retenter sa chance pour briser cette malédiction. Plutôt dans la peau de l'élève que celle du maître. 

Comme toujours, Nadal ne cherche pas de faux-fuyants pour expliquer son manque de réussite aux Masters. "Je n'étais pas assez bon pour le faire dans le passé, a-t-il estimé vendredi, lors du Media Day. Alors j'ai juste accepté cela et je suis heureux de me donner une autre chance à l'âge de 36 ans, quelque chose, pour moi, qui était difficile à imaginer il y a quelques années."

Les conditions de jeu de ce tournoi, indoor et surface très rapide, ne suffisent pas à expliquer que le tournoi se refuse ainsi à lui. En premier lieu, il y a bien sûr les forfaits. Comme le rappelle "Jeu Set et Maths", en 16 participations potentielles, le Taureau de Manacor a plié l'échine 6 fois, ne rentrant dans l'arène qu'à 10 reprises. 

On le sait, et lui le premier, le jeu de Nadal est particulièrement exigeant physiquement et ce dernier paie souvent les fruits de sa débauche d'efforts en fin d'année. Et, quand il est finalement apte à tenter sa chance, c'est rarement en pleine possession de ses moyens. C'est donc certainement ici, aux Masters, que l'Espagnol a ainsi subi certaines de ses plus grosses déconvenues. En 2007, il se fait renvoyer à ses études par Roger Federer en 59 minutes, la deuxième défaite la plus expéditive de sa carrière. 

Quand le bourreau devient victime

Autre crime de lèse-majesté, l'édition 2009 le voit disparaître du tournoi sans avoir remporté le moindre set ! C'est le seul joueur de l'histoire, classé tête de série numéro 1 ou 2, à avoir connu pareille infamie. Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir essayé année après année mais, là encore, les statistiques sont cruelles avec celui qui a plus l'habitude d'être dans le rôle du bourreau que celui de la victime : Rafael Nadal est le seul participant ayant gagné plus de 12 matchs en carrière aux Masters à n'avoir jamais soulevé la coupe. Finaliste à deux reprises, il a buté sur ses deux rivaux historiques : Roger Federer (2010) et Novak Djokovic (2013). Quand ça ne veut pas sourire...

Lui, pourtant, continue de le faire. Même si sa deuxième partie de saison a été bien moins flamboyante que la première, ralentie par des pépins physiques et sa paternité, il garde la foi. "J'ai besoin d'entraînements, j'ai besoin d'améliorations, mais je suis heureux. Je suis ici pour faire de mon mieux et pour essayer d'atteindre mes objectifs."

Par un savant concours de circonstances, le Majorquin pourrait même faire d'une pierre deux coups s'il venait à enfin s'imposer à Turin où, le cas échéant, il récupérerait en bonus la place de numéro 1 mondial. A-t-il vraiment besoin de ça pour se motiver ? Certainement pas. Mais le temps presse et il ne reste plus beaucoup d'opportunités à l'Espagnol pour effacer cette tache de son palmarès. Et enfin devenir maître à bord. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.