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Bercy, abonné aux forfaits

Né dans l'ombre de Roland-Garros et dans un lieu chantre du multi-cartes, le tournoi de Paris-Bercy n'a jamais eu une vie tranquille. Rares ont été les éditions disputées avec l'ensemble des meilleurs du monde. Loin de 2006, année noire, les forfaits de Rafael Nadal (blessure) et de Roger Federer (fatigue) ce coup-ci ne font qu'accroitre le besoin de changement. La date de l'épreuve est au coeur des interrogations des organisateurs.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Le public de Bercy en fusion

Des années galères

Il y a eu les sifflets à l'encontre de Henri Leconte opposé à John McEnroe (1986), l'abandon en finale de Boris Becker (1990), la claque infligée par David Nalbandian à Rafael Nadal en finale (2007), et surtout des cascades de forfaits. La vie du tournoi du POPB n'a jamais été un long fleuve tranquille. Comme tant d'autres. Mais il a payé un lourd tribut. Si la tendance s'est un peu infléchie ces dernières années, les forfaits de Rafael Nadal et de Roger Federer remettent la lumière sur ce mal. Certes, l'année 2006 restera comme un sommet en la matière: Roger Federer, Rafael Nadal, David Nalbandian, Andy Roddick, Lleyton Hewitt, Tim Henman, Radek Stepanek, Ivan Ljubicic, Marcos Baghdatis, Juan Carlos Ferrero, tous et bien d'autres encore déclarent forfaits. Mais ce n'est pas la seule. En 2011: Nadal, Soderling et Del Potro ne sont pas là. En 2010, c'est le même Nadal, mais aussi Tsonga ou Fish... Longtemps avant, il y a 2005 sans Nadal, Federer et Safin...

Cette fois, le forfait de l'Espagnol était attendu de longue date, sa blessure au genou l'ayant mis hors circuit depuis sa défaite précoce à Wimbledon. En revanche, celle du Suisse ressemble plus à ce que vivaient les organisateurs durant la période noire. Fatigué par une longue saison, ayant perdu sa place de N.1 mondiale après sa défaite en finale de "son" tournoi de Bâle, l'Helvète a fait l'impasse, pour mieux se consacrer au Masters de Londres, qui débute juste dans une semaine. 

Le Masters mortel pour Bercy

C'est bien parce que ces motifs sont valables, compréhensibles, et surtout utilisés depuis longtemps par les joueurs pour justifier leur absence à Bercy, que Guy Forget, nouveau directeur du tournoi, sait que le statu-quo est impossible. "Il faut qu'on trouve une solution de repli, qu'on sorte de cette date là", disait-il une semaine avant le début du tournoi, avant même d'avoir connaissance de ces deux absences majeures. Avec la Masters Cup désormais dans la foulée de Bercy alors que les joueurs sont sur le pont depuis le mois de janvier, l'épreuve française se trouve à un moment mortel. A Londres, le tournoi des Maîtres est beaucoup moins gênant que lorsqu'il sera hors d'Europe, comme lorsque c'était le cas à Shanghaï (entre 2005 et 2008), Houston (2003 et 2004)... Et comme l'ATP veut poursuivre son itinérance, le danger est immense qu'il reparte à l'autre bout du monde, comme à Rio de Janeiro par exemple.

Décaler le tournoi en février

C'est pour toutes ces raisons que les organisateurs verraient d'un bon oeil le déplacement de Bercy en février, après la tournée australienne et avant celle sur terre-battue. "De dernier on deviendrait le premier Masters 1000 de l'année", souligne Guy Forget. "On passerait d'un extrême à l'autre mais des deux extrêmes je préfère cette option. Cela viendrait certes rapidement après l'Open d'Australie et la Coupe Davis mais en début de saison on aura des joueurs a priori reposés et en plus les meilleurs joueurs actuels sont Européens." Reste que les forçats de la terre, majoritairement partis pour écumer les tournois sud-américains à cette période, ne seraient pas heureux, et que cette décision ne peut être prise que par l'ATP. Une réponse devrait intervenir dans les jours à venir.

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