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Djokovic-Tsonga, vitesse contre puissance

Pour la 10e fois, Novak Djokovic (N.1) va affronter Jo-Wilfried Tsonga (N.6), en 1/4 de finale de Bercy. A ce jour, le Français mène par 5 victoires à 4, et n'a jamais perdu contre lui en indoor. Mais il reste sur deux défaites (en 2011) face à un N.1 mondial qui a pris une autre dimension cette saison. Le Serbe représente ce qui se fait de mieux en vitesse de déplacement et de prise de balle, alors que le Français déborde de puissance. Opposition de style en vue.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Tsonga au filet (MIGUEL MEDINA / AFP)

Deux ans les séparent. Et sept joueurs au classement ATP. Novak Djokovic, N.1 mondial, et Jo-Wilfried Tsonga, N.8 mondial, ont l'habitude de se retrouver. Et ils aiment ça. "Contre lui, je sais que je vais tout donner, et qu'à la fin, gagnant ou perdant, il y aura une belle accolade", glisse le Français. Depuis 2008, ils se sont déjà affrontés à neuf reprises. Ce sera la dixième en ce jour de l'Armistice de la Première Guerre Mondiale, et il est à peu près certain que la bataille sera belle sur le court central du Palais Omnisports de Paris-Bercy à partir de 19h30. Cela a été le cas presque à chaque fois.

Premier acte: la finale en Australie en 2008

Même génération, même goût du spectacle, même volonté de relever physiquement et mentalement le défi adverse, mais arguments bien différents sur le court. Depuis le début de la saison, Novak Djokovic a démontré sur toutes les surfaces qu'il était probablement le meilleur relanceur du circuit. Très complet, avec une condition physique hors norme, il asphyxie ses adversaires en jouant très vite, très fort, et en prenant la balle très tôt. A peu près comme Roger Federer, une référence en la matière. Avec une vitesse de déplacement exceptionnelle, il n'est que rarement battu. Gagner les points dans une filière courte, c'est le truc de Jo-Wilfried Tsonga. Un énorme service, un puissant coup droit, une force physique ahurissante, il a encore accentué un peu plus cette tactique cette saison pour ménager un physique, et notamment un dos, un peu fragile. L'opposition de style est là et elle explique en grande partie la qualité de leurs affrontements.

C'est en 2008 que leur "petite histoire", comme l'appelle Tsonga, débute. En finale de l'Open d'Australie, une première pour les deux joueurs. Le Serbe s'y impose en quatre sets, conquérant le premier de ses quatre titres du Grand Chelem (Australie 2008 et 2011, Wimbledon 2011, US Open 2011). Et si le Français enchaîne avec quatre victoires consécutives (finale à Bangkok 2008, 8e de finale à Bercy 2008, match de groupe au Masters 2008, et demi-finale à Marseille), qu'il mène leurs opposition par 5 victoires à 4, il demeure, à ce jour, encore en quête de sa première victoire dans un des quatre tournois majeurs. Et s'il a pris sa revanche en Australie en quarts de finale en 2010, le Serbe lui a barré la route de la finale de Wimbledon cette année, avant d'être lui-même sacré deux jours après. Et il ne faut pas non plus oublier qu'il a été le grand artisan de la victoire serbe, la première de l'Histoire, en finale de la Coupe Davis en décembre dernier aux dépens de la France. Si le Manceau était blessé et n'avait pas pu prétendre à une place sur le court, il en conserve un souvenir cuisant. "Il est souvent engagé dans des moments difficiles pour nous", sourit-il. 

Aucune défaite en indoor pour "Jo"

Cette année, les deux hommes se sont déjà croisés à deux reprises, à chaque fois en demi-finale, le N.1 mondial sortant à chaque fois vainqueur. A Wimbledon (quatre sets) et à Montréal, où le Français avait dû abandonner alors qu'il était mené 6-4, 3-0. Mais à l'époque, le Serbe était en pleine confiance, et son adversaire commençait juste à en faire le plein. Aujourd'hui, les choses ont changé. Novak Djokovic a souffert physiquement notamment du dos, devant déclarer forfait lors du premier simple de la demi-finale de Coupe Davis contre l'Argentine avant de devoir abandonner lors du deuxième, rappelé pour sauver la patrie en danger. Son retour, comme Federer, il ne l'a fait qu'à Bâle, la semaine dernière, pour une défaite en demi-finale face à Nishikori. Si ses deux premiers tours ont levé les doutes concernant son physique, il n'est tout de même pas au mieux de sa forme. C'est la chance de Jo-Wilfried Tsonga, pour qui le soutien du public apporte un supplément d'âme et de confiance, mais qui devra faire avec une surface et des balles qui restituent mal toute sa puissance. Et avec "Nole" en face, cela peut être mortel. Mais en quatre matches joués en indoor, le Français n'a jamais perdu contre le Serbe. Mais leur dernier face-à-face couvert remonte à 2009.

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