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Federer, le grand chambardement

Travailler autrement pour gagner plus. Telle pourrait être la nouvelle devise de Roger Federer, retombé pour la première fois depuis 2004 à la 5e place mondiale et bien déterminé à reconquérir son lustre d'antan. Pour cela, le Suisse va opérer des changements drastiques dans ses habitudes : participation à des tournois de moindre envergure sur terre battue et agrandissement du tamis de sa raquette. Une mini révolution dans le monde ouaté de Federer. Et une méthode gagnante ?
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Roger Federer (CARL COURT / AFP)

"Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage". Roger Federer connaît ses classiques. Lui, l'homme aux 17 titres du grand Chelem, sait mieux que personne que stagner c'est régresser. Alors, quand la machine à gagner ne fonctionne plus, le Suisse est le premier à se remettre en question. Non pas en gambergeant, pas le genre de la maison, mais en tentant de nouvelles expériences. Et à force de chercher, l'ex numéro un mondial finira peut-être par trouver.

"Petits" tournois et grand tamis

On avait quitter le Bâlois tête basse après une terrible élimination à Wimbledon (au 2e tour contre Stakhovsky), qui elle-même faisait suite à une gifle reçue à Roland Garros contre Tsonga. On le retrouve rechargé à bloc sur la terre battue de Hambourg avant d'enchaîner la semaine prochaine à Gstaad, toujours sur l'ocre ! Un choix pour le moins surprenant alors que point déjà la tournée sur le ciment américain. Federer s'en explique : "Jouer sur terre battue permet de retrouver le rythme donc je pense que ça va me servir pour la saison sur dur. J'espère y gagner le maximum de matchs et pourquoi pas remporter les deux tournois, ce qui me donnerait de la confiance au moment d'attaquer la tournée américaine". Une stratégie audacieuse mais le Suisse, qui n'a remporté qu'un titre cette saison (à Halle), est prêt à s'aligner sur des compétitions moins prestigieuses (Hambourg a perdu son statut de Masters 1000 et fait désormais partie des "ATP 500", alors que Gstaad est classé en 250) pour regoûter aux joies de la victoire.

Si cette stratégie constitue un bouleversement par rapport aux méthodes éprouvées de Federer, que dire de sa décision de changer la taille du tamis de sa raquette ? Pour les profanes, il ne s'agirait là que d'un petit détail. Mais le monde du tennis, lui, est secoué par cette révolution de palais. Conscient de ses forces, toujours multiples, "Rodgeur" connaît aussi ses faiblesses actuelles. Parmi celles-ci, il ne lui aura pas échappé qu'il "boisait" plus que de raison ces derniers temps. D'où l'initiative d'agrandir son tamis. Pure logique. Techniquement cela se traduit par un augmentation substantielle de son cadre qui passe de 90 à 98 pouces. Soit un gain de 9% sur la surface cordée. Le but recherché est simple : acquérir plus de sécurité dans ses coups. "Je recherche aussi plus de puissance", précise également le Suisse. Et d'ajouter : "Et puis il fallait bien que je remette tout en question, y compris le matériel". Si la phase d'adaptation de l'Helvète à sa nouvelle raquette XL reste à démontrer, ce choix tend à démontrer qu'à 31 ans, Roger Federer voit toujours les choses en grand. 

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