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Federer, Murray, Monfils: Tremblement de terre dans la hiérarchie mondiale

Le classement ATP dévoilé ce lundi n'a jamais été aussi nouveau. Cela faisait 12 ans et 9 mois que le trio Federer-Nadal-Djokovic se partageait la place de N.1 mondial, désormais dans les mains d'Andy Murray. Ancien patron du circuit, Roger Federer sort pour la première fois depuis le 13 octobre 2002 du Top 10 mondial. Trois autres faits majeurs sont à retirer de cette semaine au BNP Paribas Masters de Bercy et de cette saison 2016.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Le Suisse Roger Federer salut le public de Wimbledon lors de sa dernière apparition sur le circuit en 2016 (LEON NEAL / AFP)

Roger Federer, la fin d'une ère

Une seule personne a passé plus de temps dans le Top 10 de façon ininterrompue: Jimmy Connors (de septembre 1973 à septembre 1988). Les enfants âgés de 14 ans aujourd'hui n'ont jamais vu le classement ATP sans Roger Federer parmi les dix meilleurs joueurs du monde. Depuis le 13 octobre 2002, il avait installé sa suprématie sur le tennis planétaire. Blessé au genou, ayant disparu du circuit depuis sa défaite en demi-finale du tournoi de Wimbledon face à Milos Raonic, n'ayant disputé que 7 tournois cette saison, l'Helvète est renvoyé du Top 10, pour pointer aujourd'hui au 16e rang. Cette saison, il n'a disputé que 28 matches (21 victoires, 7 défaites), alors qu'il dépassait toujours les 70 matches par saison.

Une conséquence logique de sa pire saison depuis 2000. A l'époque, il pointait autour de la 60e place mondiale, et avait atteint deux finales durant la saison (Marseille et Bâle) tout en ajoutant la finale de la 3e place olympique, (perdue contre Di Pasquale). Depuis, 2000, Federer avait toujours gagné au moins un titre. En 2016, l'homme aux 88 titres (dont 17 du Grand Chelem) n'a pas ajouté une seule coupe à sa vitrine. Sa finale à Brisbane et ses deux demi-finales en Grand Chelem (Australie, Wimbledon) ne sont qu'un piteux festin pour le plus grand joueur de l'histoire.

Andy Murray, la rupture

Cela faisait 12 ans et 9 mois que Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic n'avaient laissé à personne le soin d'occuper la place de N.1 mondial. Les 12 années précédentes, ils avaient été 14 à se succéder sur le trône. Mais ce matin, à l'issue de son 4e titre consécutif, le premier à Bercy, Andy Murray a cassé l'hégémonie. Il faut dire qu'il est en embuscade depuis très longtemps. En effet, de septembre 2008 à janvier 2014, l'Ecossais a toujours fait partie du Top 5 mondial, faisant parfois quelques incursions sur le podium sur lequel Nadal et Federer ne laissaient guère de place, avant d'être rejoints par Djokovic. C'est uniquement en raison de sa blessure au dos que Murray avait été éjecté du temple, pour y revenir en février 2015, et ne plus le quitter jusqu'à aujourd'hui. 

A 29 ans, il devient ainsi le deuxième joueur le plus âgé à atteindre la place de N.1 mondial, derrière le légendaire John Newcombe, patron du circuit en 1974 à l'âge de 30 ans. Seul joueur cette saison à avoir enchaîné quatre titres consécutifs (série en cours) et 8 au total, le Britannique a détrôné un Djokovic qui vient de passer 122 semaines sur le trône de l'ATP sans interruption. C'est évidemment la meilleure saison de Murray.

Andy Murray, nouveau N.1 mondial depuis Bercy 2016

Gaël Monfils, un sommet

Un titre et deux finales, Gaël Monfils n'a pas réalisé une saison hors norme pour son palmarès. Pourtant, avec la 6e place mondiale, il atteint son plus haut en carrière. Car, remporter 44 victoires pour 15 défaites durant toute la saison (avant le Masters), cela fait partie de ses sommets. Il n'y a qu'en 2010 où il avait remporté plus de matches (46), mais perdu également 20 rencontres, pour culminer au 12e rang. Avec le Masters de Londres, auquel il va participer pour la première fois de sa carrière, il peut battre son record et donner à sa saison une apparence encore plus séduisante. Quart de finaliste à Melbourne, finaliste à Monte-Carlo, demi-finaliste à l'US Open comme au Masters 1000 de Toronto, le Guadeloupéen n'avait jamais connu pareille constance. A 30 ans, le voilà donc invité parmi les Maîtres du circuit. Forfait à Bercy, sera-t-il remis pour être à la hauteur de l'événement ?

Tomas Berdych,, un inhabituel strapontin

Tomas Berdych n'est pas le joueur le plus spectaculaire, ni le plus charismatique et encore moins le plus médiatisé. Mais cela faisait cinq années qu'il se qualifiait pour le Masters parmi les titulaires. A l'image de son jeu, le Tchèque est en effet un métronome. Dixième mondial ce lundi, il n'est que remplaçant au Matsers. Onzième la semaine dernière, 10e la semaine d'avant, il n'est plus habitué à un pareil traitement depuis très longtemps. car depuis le mois de juillet 2010, il n'a plus quitté le Top 10 (hormis la semaine dernière).

Ce classement arrive au plus mauvais moment, puisqu'il doit maintenant espérer un forfait (Raonic ?) pour revenir à Londres la semaine prochaine. Avec seulement un titre (Shenzhen) et aucune finale, Berdych vit en effet une saison décevante par rapport à ses habitudes. Demi-finaliste à Wimbledon pour le seul dernier carré dans un tournoi majeur (Grands Chelems et Masters 1000 réunis), quarts de finaliste à Melbourne et Roland-Garros, Tomas Berdych est rentré dans le rang. Mais il peut encore s'asseoir parmi les Maîtres du circuit.

David Ferrer, la chute

Comme Tomas Berdych, David Ferrer fait partie de ces joueurs au talent insuffisamment reconnu, toujours à l'ombre de rivaux bien supérieurs mais surtout hors norme. A une autre période, ils auraient peut-être été des stars du circuit. Membre permanent du Top  10 de septembre 2010 à mai 2016, l'Espagnol a fait une croix dessus et sur le Masters depuis plusieurs mois. A 34 ans, le voilà au 21e rang du classement ATP. Sortir du Top 20, il l'avait connu durant cinq semaines en juillet 2009 pour la première fois depuis son accession au plus haut niveau en 2005. Pas de titre, pas de finale, il n'a vu la deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem qu'en Australie (1/4) et à Roland-Garros (8e). Avec un jeu basé sur son physique et sa pugnacité, David Ferrer aura bien du mal à gravir les marches qui le séparent désormais du Top 10. Car devant, les Raonic, Nishikori, Thiem, Kyrgios et autres Pouille ont bien l'intention de s'installer durablement en haut de la hiérarchie.

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