Ferrer croque Melzer pour une finale
Un petit sourire en coin, un sourire de soulagement. Après s'être arrêté quatre fois en quarts de finale, vaincu en demi-finale l'an dernier par Rafael Nadal, futur sextuple tenant du titre, David Ferrer a enfin franchi le cap à Monte-Carlo. Sous le soleil azuréen, l'un des Espagnols le plus multi-surface a enfin gagné son ticket pour la finale de ce Masters 1000. Après Rome l'année dernière, c'est la deuxième fois qu'il atteint ce stade dans un Masters 1000. Pour y parvenir, le Valencian a donné une bonne leçon à Jurgen Melzer, qui n'était peut-être pas totalement remis de sa première victoire contre Roger Federer la veille en quarts de finale. L'Autrichien a connu un scénario inverse d'hier, étant à son tour celui qui commettait le plus de fautes, facilitant un peu le travail de sape de l'Espagnol, bien campé sur sa ligne de fond de court et venant terminer quelques points au filet. Invaincu sur terre battue en 2011 après avoir remporté le tournoi d'Acapulco en février, Ferrer, 6e joueur mondial, confirme son excellent début de saison où il a aussi gagné à Auckland et atteint les demi-finales de l'Open d'Australie. Il y avait battu un Nadal diminué en quarts, ce qui pourrait toujours servir en cas de rencontre dimanche, d'autant que Ferrer est également l'un des très rares à avoir battu le Majorquin sur terre battue, en 2004 il est vrai. Depuis Ferrer a perdu huit fois sur huit face au roi de l'ocre sur cette surface dont la dernière fois il y a un an en finale à Rome. A Monte-Carlo, le joueur de Valence, 29 ans depuis deux semaines, jouera sa deuxième finale dans un Masters 1000 et ce sans perdre un set de la semaine. Impressionnant lors des tours précédents face à Feliciano Lopez (6-2, 6-0), Milos Raonic (6-1, 6-3) et Viktor Troicki (6-3, 6-3), il a appliqué un tarif similaire à Melzer, 9e joueur mondial, qui a déçu, lui qui restait sur deux victoires contre Ferrer en 2010, à Bercy et à Roland-Garros. C'est d'ailleurs lui qui a pris le meilleur départ, menant (3-1) au premier set, avant de voir les fautes directes (28 au total) noyer son jeu pour terminer, vaincu 6-3, 6-2, après 1h18 de match.
Nadal en gladiateur
Comme après chacune de ses batailles gagnées, il s'est écroulé sur le court ! Sur le Rocher, Rafael Nadal (N.1) et Andy Murray (N.3) ont écris une nouvelle page des matchs de légendes disputés par le Majorquin. Les deux joueurs se sont rendus coup pour coup pendant près de trois heures de match : 6-4, 2-6, 6-1. Un spectacle pour le moins inattendu tant la rencontre semblait promise à l'Ibère, déjà sextuple vainqueur du tournoi, et qui menait 9-4 dans ses confrontations directes face au Britannique avant le début du match. D'autant plus que l'Ecossais a retardé de vingt minutes le début du match pour une douleur au coude droit, une douleur qui s'est réveillé et l'a handicapé dans la dernière manche. Malgré sa gêne, le numéro 1 mondial a vite compris que son adversaire lui donnerait du fil à retordre. Arrivée sur la Principauté en manque complet de repère, après quatre défaites au premier tour depuis sa finale à l'Open d'Australie, Murray semble avoir retrouvé la voie du succès. Malgré certaines difficulté de déplacement sur terre (comme le montrent ses problèmes de glissades) l'éphémère numéro 2 mondial a montré avoir récupéré toutes ses facultés de combattant. Infranchissable en défense, talentueux sur ses amorties, il a plus que fait jeu égal avec le Majorquin. Au point de lui ravir la deuxième manche, 6-2. Un petit exploit en soit contre Nadal qui n'a perdu que deux sets la saison passée sur l'ocre. Accrocheur, Andy Murray l' a surtout été sur la défense de ses balles de break, ne cédant à son adversaire "que" sept fois sa mise en jeu sur ses 18 opportunités. Murray pourra se targuer d'avoir accroché l'ogre espagnol lors d'un de ses grands matchs. Car Nadal a été bon, mais a fini par déjoué face aux changements de rythme de son adversaire, d'où son nombre de fautes directs anormalement élevé (33 au cours de la rencontre). Avec 42% de balles gagnées derrière son second service il a également été mis à mal par les retours de service très percutant de l'Ecossais. Dans un match très physique, multipliant les rallyes et les jeux de plus de vingt minutes les deux hommes sont allés au bout... Et comme souvent à la fin, c'est Nadal qui gagne, 6-1, dans le troisième set au terme d'une manche où son adversaire n'a jamais gagné son service. Dimanche, face à son compatriote David Ferrer, pour une deuxième finale 100% espagnole consécutive sur le Rocher (après Verdasco en 2010), Nadal partira une nouvelle fois grand favori. Il n'a jamais perdu contre Ferrer sur terre et visera un septième titre consécutif à Monte-Carlo. Un record absolu.
A NOTER : En s'imposant contre Andy Murray, Rafael Nadal a signé sa 180e victoire sur terre battue en 186 matchs depuis 2005 !
Rafael Nadal (ESP, vainqueur 6-4, 2-6, 6-1 du Britannique Andy Murray en demi-finales) : "C'est une victoire fantastique et un rêve de retrouver la finale ici pour le début de la saison sur terre battue. Le résultat est 100% positif. Quant au match, je trouve que j'ai joué trop court, j'ai fait plus de fautes que d'habitude, particulièrement au deuxième
set. J'ai essayé d'être plus agressif en début de troisième set. Il faut absolument que je retrouve plus de longueur de balle. Sinon je risque d'avoir beaucoup de matches difficiles
cette année. David (Ferrer) n'a pas encore perdu sur terre battue cette année, réussit un bon début de saison, et m'a battu à l'Open d'Australie. C'est un adversaire très dangereux."
Andy Murray (GBR, battu par Rafael Nadal): "Ca a été une journée difficile pour moi. Jusqu'à cinq minutes avant le début du match, je ne savais pas si j'allais jouer ou non. J'ai reçu une injection de cortisone dans mon coude et j'ai pris des antalgiques. J'ai commencé à ressentir cette douleur hier (vendredi) au deuxième set. Ce matin, à l'échauffement, je ne pouvais pas servir. Avec l'injection, je n'ai rien senti pendant environ 2 h 40 min. Alors si je suis content d'avoir donné mon meilleur et d'avoir pu rivaliser avec lui, je pense que j'aurais pu mieux faire encore. C'est décevant car je jouais bien. Je vais passer une IRM demain (dimanche) pour en savoir plus. Ce serait un bout d'os qui se balade dans l'articulation. Je pense que je peux jouer mieux que ça et il le faudra pour battre le meilleur joueur du monde."
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