Forget intronisé à la tête du tournoi de Bercy
La rumeur a encore fait son oeuvre. Depuis le début de la semaine, elle annonçait l'arrivée de Guy Forget pour succéder à Jean-François Caujolle à la direction du tournoi de Bercy. Cela a été confirmé, juste avant les demi-finales du BNP Paribas Masters. Dix minutes avant, les rares doutes étaient évacués lorsque l'actuel capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis passait la tête en salle de presse, lieu de la conférence de presse traditionnelle de fin de tournoi. D'habitude, c'est le dimanche qu'elle a lieu. "Nous avions un temps envisagé de scénariser différemment l'arrivée de Guy", glissait d'ailleurs en introduction Gilbert Ysern, directeur général de la Fédération française de tennis. A sa gauche, l'actuel directeur, à sa droite, son successeur. Retenu au congrès fédéral, Jean Gachassin, le président de la FFT, était absent. Mais son directeur a tenu à préciser qu'il "était très enthousiaste à titre personnel. Il a beaucoup d'admiration pour Guy, de confiance teintée d'affection." Un peu plus tard, un communiqué indiquait notamment qu'il remerciait "Jean-François Caujolle pour son excellent travail à la tête du BNP Paribas Masters. Il a apporté une touche novatrice à notre tournoi, notamment sur son positionnement et son image, et a largement contribué à sa relance."
La succession en Coupe Davis "pas d'actualité"
"Je suis ravi de rentrer dans l'équipe de la Fédération sur les tournois de Roland-Garros et de Bercy", a déclaré en préambule le futur directeur de l'épreuve, entré cette année dans l'organisation du Grand Chelem tricolore. "C'est un tournoi auquel je suis très attaché, pour les raisons que vous connaissez (vainqueur en 1991, Ndlr). J'ai de bons souvenirs ici, et je considère qu'on assiste au plus beau tennis qui soit." Mais il sait que sa tâche s'annonce immense: "Il ne faut pas que le tournoi descende de son piédestal. Il faut améliorer la qualité du tournoi, surtout ne pas faire moins bien." Mais pendant un an, si l'équipe de France réalise un bon parcours, il conservera les deux casquettes: directeur du tournoi et capitaine de l'équipe de France. "Nous considérons qu'il n'y a pas incompatibilité entre les deux, même si sur la durée, cela pourrait l'être", a expliqué Gilbert Ysern. "L'année s'annonce pleine de promesses. Guy est l'homme de la situation pour conquérir la Coupe Davis autour de laquelle nous tournons depuis quelques années. Il est vraisemblable que ce sera sa dernière année. Il y aura vraisemblablement un nouveau capitaine en 2013. Mais la succession n'est pas à l'ordre du jour. C'est très clair pour Jean (Gachassin), ce n'est pas le moment." Et Guy Forget n'est pas non plus pressé de voir le nom de son successeur annoncé: "Ca fait trois ans qu'on me pose la question sur ma succession. C'est pesant pour moi. Mais cela ne me dérange pas de ne pas savoir, et cela ne dérange pas les joueurs. Et tous les éventuels capitaines dont vous (la presse) avez parlé sont des copains, et de très bons capitaines potentiels. Je me garderai bien de supporter un candidat. Le choix revient aux joueurs et à la Fédération. Quand Yannick (Noah) avait arrêté, il y avait peu de monde pour lui succéder. Mais je m'étais laissé séduire par les joueurs."
Dans la pratique, Guy Forget va conserver son poste de capitaine de Coupe Davis durant la saison 2012, avec un 1er tour piège au Canada, et va prendre ses fonctions à la direction de Bercy. Sans durée annoncée, pour le moment: "Il est habitué à résonner à court terme", estime Gilbert Ysern. "On ne s'est même pas posé la question de la durée. Il faut qu'il rentre dans notre organisation." En 2012, il continuera donc de suivre les joueurs français sur le circuit, mais aura également une mission auprès de l'ensemble des joueurs du circuit. "Il a tous les atouts pour envisager l'avenir avec enthousiasme et sérénité", juge Ysern. "Guy a les armes pour défendre les intérêts du tournoi car il sera tourné vers les joueurs", estime Jean-François Caujolle.
Caujolle, le sauveur de Bercy
Successeur de Yannick Noah sur la chaise tricolore en 1999, il va donc s'attaquer à une autre succession impressionnante, avec celle de Jean-François Caujolle. Avec un leitmotiv: "Ce qui m'intéresse, c'est bosser avec des équipes dans la bonne humeur pour faire avancer le tennis." Et il sait que les récurrents débats autour de la vitesse du jeu seront siens dans quelques temps: "On ne peut pas dissocier la vitesse du court et la qualité de la balle. C'est autour de cette association qu'il faut travailler. Mon rôle sera de trouver le juste milieu entre la qualité du jeu et le plaisir des joueurs. Si Bercy voulait être comme un tournoi sur terre-battue, ce serait dommage." Quant à l'accolement du Masters avec Bercy dans un enchaînement qui pourrait être périlleux, l'ancien N.1 français estime que "certains joueurs peuvent avoir besoin d'enchaîner les deux pour être prêts pour Londres. Cela peut avoir un sens." Et son futur prédécesseur d'avancer: "Je crois en la force de l'événement." Et Gilbert Ysern d'ajouter qu'il ne "faut pas avoir peur des éléments qui peuvent compliquer notre tâche."
Arrivé en 2007 aux commandes d'un tournoi déserté par les meilleurs, l'ancien patron du tournoi de Marseille a remis Bercy sur les rails. Avec 122 000 spectateurs cette semaine, contre la moitié en 2007 et 115 000 l'année dernière, l'épreuve parisienne a "su fidéliser le public grâce à la qualité du plateau sportif", selon Caujolle, toujours attaché à un passage à un tableau plus restreint de 32 joueurs et qui a rappelé que les polémiques autour de la surface et des balles sont toujours discutées avec les joueurs et l'ATP. "Ce qu'on recherche, c'est que le jeu soit le plus attractif possible. L'an dernier, il y a eu un débat sur la surface, qui était très rapide. C'est bien qu'il y ait de la diversité. Si on est revenu à une surface plus lente, on ne se renie pas, c'est qu'on a voulu assurer le confort des joueurs entre les tournois de Bâle, le notre et le Masters de Londres. Les traumatismes des joueurs se situent souvent avec les changements de surface." Salué par Gilbert Ysern pour le "super boulot fait pendant 5 ans", Jean-François Caujolle "rend les clés du BNP Paribas Masters plus fort qu'il ne l'était". A Guy Forget de continuer l'ouvrage.
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