La balle qui fait débat
Critiquée depuis des années, la surface utilisée pour Bercy a encore fait couler beaucoup dencre. Or, depuis mardi, et des déclarations fracassantes de Jo-Wilfried Tsonga, les critiques visent désormais le cur du jeu, lobjet de toutes les attentions : la bien-nommée « petite balle jaune ». « Le problème, ce nest pas la surface, ce sont les balles », lâchait ainsi Tsonga en conférence de presse. Les balles « ne répondent pas, et si je nemporte pas tout avec mon corps, ça navance pas », résumait Tsonga. Cest dailleurs pour cette raison que lon a souvent vu le joueur français demander plusieurs balles aux ramasseurs de balles, afin de pouvoir récupérer les balles les moins usées.
Depuis ces déclarations, dautres joueurs admettent que les balles ont également une incidence sur le jeu. Et qui dautre que Roger Federer, pour décrire si bien les conditions de jeu. Pour le Suisse, les balles ont en effet une emprise sur le jeu en raison car une fois usée, elles rebondissent beaucoup moins bien que dautres balles. « Le jeu est relativement rapide dune certaine manière, mais je pense que lorsque les balles susent, elles se dégonflent énormément en raison de la surface très rugueuse et alors ça peut jouer lentement », explique lancien N.1 mondial. « Cela dépend de votre adversaire, quelle dose deffet il utilise et combien de temps durent les échanges », ajoute-t-il.
La balle était la même lan passé
Selon les responsables de Head, fournisseur officiel de lATP, si la balle suse plus vite, cest en raison de la nouvelle surface utilisée à Bercy. Il sagit en effet dun revêtement plus rugueux que lan passé, qui a donc pour conséquence duser plus rapidement la petite sphère. « Notre balle est sélectionnée en usine et adaptée à tous les Masters. Après, elle va réagir différemment en fonction des types de surface », explique Franck Boucher, Responsable Promotions chez Head. « Lan dernier, cétait la même balle, et les joueurs ne sen plaignaient pas. Cest donc bien la surface qui a changé la donne », a-t-il précisé. Le problème vient peut-être aussi du fait que lATP choisit le fournisseur de balles, mais chaque tournoi choisit le fournisseur du revêtement (Gerflor à Bercy), sans véritable dialogue entre les différents intervenants Il est bien difficile dans cette situation davoir un raisonnement très cohérent.
A Bercy, pas moins de 7000 balles devraient être utilisées. Il sagit donc de balles « Head ATP », utilisées sur lensemble des Masters 1000, des ATP World Tour Finals, dautres tournois du circuit pro, et même en matches comptant pour la Coupe Davis. Si on la bien compris elles susent plus ou moins rapidement en fonction de la surface, elle présente lavantage dêtre plus visible. En effet, le concepteur de cette balle, indique quelles font appel à une technologie « très pointue ». Vous seriez surpris de savoir quelles utilisent un feutre « à optique intelligente », rien que ça. Cette particularité permettrait daugmenter la visibilité de la balle de 19 % par rapport à une balle classique, ce qui nest pas rien. Mais est-il préférable de mieux voir une balle, ou de mieux jouer avec ?
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