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La balle qui fait débat

Comme souvent lors des tournois, les joueurs qui viennent d’essuyer une défaite trouvent toujours de belles excuses. Une rage de dent la veille, un public trop véhément, un arbitrage pas au niveau, l’éclairage, mais le plus souvent, les joueurs fustigent le type de surface. Cette année à Bercy, ce sont les balles qui poseraient problème …
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Tsonga regarde la petite balle jaune (CARL COURT / AFP)

Critiquée depuis des années, la surface utilisée pour Bercy a encore fait couler beaucoup d’encre. Or, depuis mardi, et des déclarations fracassantes de Jo-Wilfried Tsonga, les critiques visent désormais le cœur du jeu, l’objet de toutes les attentions : la bien-nommée « petite balle jaune ». « Le problème, ce n’est pas la surface, ce sont les balles », lâchait ainsi Tsonga en conférence de presse. Les balles « ne répondent pas, et si je n’emporte pas tout avec mon corps, ça n’avance pas », résumait Tsonga. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’on a souvent vu le joueur français demander plusieurs balles aux ramasseurs de balles, afin de pouvoir récupérer les balles les moins usées.

Depuis ces déclarations, d’autres joueurs admettent que les balles ont également une incidence sur le jeu. Et qui d’autre que Roger Federer, pour décrire si bien les conditions de jeu. Pour le Suisse, les balles ont en effet une emprise sur le jeu en raison car une fois usée, elles rebondissent beaucoup moins bien que d’autres balles. « Le jeu est relativement rapide d’une certaine manière, mais je pense que lorsque les balles s’usent, elles se dégonflent énormément en raison de la surface très rugueuse et alors ça peut jouer lentement », explique l’ancien N.1 mondial. « Cela dépend de votre adversaire, quelle dose d’effet il utilise et combien de temps durent les échanges », ajoute-t-il.

La balle était la même l’an passé…

Selon les responsables de Head, fournisseur officiel de l’ATP, si la balle s’use plus vite, c’est en raison de la nouvelle surface utilisée à Bercy. Il s’agit en effet d’un revêtement plus rugueux que l’an passé, qui a donc pour conséquence d’user plus rapidement la petite sphère. « Notre balle est sélectionnée en usine et adaptée à tous les Masters. Après, elle va réagir différemment en fonction des types de surface », explique Franck Boucher, Responsable Promotions chez Head. « L’an dernier, c’était la même balle, et les joueurs ne s’en plaignaient pas. C’est donc bien la surface qui a changé la donne », a-t-il précisé. Le problème vient peut-être aussi du fait que l’ATP choisit le fournisseur de balles, mais chaque tournoi choisit le fournisseur du revêtement (Gerflor à Bercy), sans véritable dialogue entre les différents intervenants… Il est bien difficile dans cette situation d’avoir un raisonnement très cohérent.

A Bercy, pas moins de 7000 balles devraient être utilisées. Il s’agit donc de balles « Head ATP », utilisées sur l’ensemble des Masters 1000, des ATP World Tour Finals, d’autres tournois du circuit pro, et même en matches comptant pour la Coupe Davis. Si on l’a bien compris elles s’usent plus ou moins rapidement en fonction de la surface, elle présente l’avantage d’être plus visible. En effet, le concepteur de cette balle, indique qu’elles font appel à une technologie « très pointue ». Vous seriez surpris de savoir qu’elles utilisent un feutre « à optique intelligente », rien que ça. Cette particularité permettrait d’augmenter la visibilité de la balle de 19 % par rapport à une balle classique, ce qui n’est pas rien. Mais est-il préférable de mieux voir une balle, ou de mieux jouer avec ?

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