Cet article date de plus de cinq ans.

Laver Cup 2019 : l'Europe encore sur le toit du monde ?

Admirer Rafael Nadal, Roger Federer et les plus grands tennismen du monde dans la même équipe, c’est possible. Alors qu'en golf la Ryder Cup propose à l’Europe de défier les Etats-Unis, la Laver Cup, elle, choisit de l’opposer au reste du monde. Pour sa troisième édition, la compétition se déroule à Genève et démarre ce vendredi. Déjà double tenante du titre, l’Europe rassemble les stars du classement ATP. Une disproportion qui retire une part de suspens et souligne la disparition de l'ère américaine depuis 15 ans.
Article rédigé par Julia Solans
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

L'effondrement de l'empire américain 

Bien avant que la Suisse, l'Espagne ou encore la Serbie ne prennent possession du tennis mondial, les Etats-Unis étaient sur un petit nuage. De l'éclosion de Jimmy Connors en 1974 (a remporté 3 Grand Chelem cette année-là) à Andy Roddick, dernier survivant avant l'arrivée des monstres européens, les américains ont raflé la mise durant près de 29 ans. Seule l'année 1988 survie à cette hégémonie lorsque Mats Wilander et Stefan Edberg remportent les 4 tournois majeurs et offrent une année 100% suédoise. Mais les grandes légendes s'appellent surtout John McEnroe, Jim Courrier, Pete Sampras et Andre Agassi. Malgré certains européens passés entre les mailles du filet comme le Suédois Björn Borg ou encore le Tchécoslovaque Ivan Lendl, le tennis conserve une domination américaine. Mais la chute de cet empire a été plus rapide que prévue. 

7 septembre 2003, Andy Roddick remporte son premier US Open face à Juan Carlos Ferrero en seulement 3 sets.  Le joueur originaire du Nebraska n'a que 21 ans et devient alors numéro un mondial. Il ne le sait pas encore,  mais il est le dernier américain à soulever le trophée d'un Grand Chelem. Alors qu'Andre Agassi, numéro un mondial sur un total de 101 semaines, prend finalement sa retraite 3 ans plus tard, les joueurs de nationalité américaine se font de plus en plus rares. Andy Roddick, alors au sommet de sa forme, voit un nouveau génie de la raquette faire son apparition. Un certain Roger Federer.

Le Vieux Continent à la conquête du monde

L'effondrement est rapide, douloureux et sans retour. Alors que Roger Federer remporte son premier Wimbledon en 2003, il ne laisse aucune miette à ses adversaires la saison suivante. Vainqueur de l'Open d'Australie, une nouvelle fois de Wimbledon puis de l'US Open, le Suisse vole au dessus du tennis mondial. Originaire d'un des plus petits pays du monde, la nouvelle légende fait rapidement disparaître le paysage américain. Jusqu'à aujourd'hui, le droitier comptabilise 20 titres de Grand Chelem et 6 Masters. Mais la conquête européenne ne s'arrête pas là. Le 5 juin 2005, un Espagnol de 19 ans envoie un message au reste du monde. Jeune mais déjà adulte physiquement et mentalement, il remporte Roland Garros face à l'Argentin Mariano Puerta en 4 sets. Le mythe Rafael Nadal est né. Tandis que les nord-américains espèrent revoir l'un des leurs ramener un Grand Chelem, un troisième nom vient s'ajouter à la liste : Novak Djokovic. Après avoir remporté son premier Open d'Australie en 2008, le Serbe s'élève sur le toit du monde en 2011, lorsqu'il devient numéro un mondial pour la première fois et gagne 3 des 4 Grand Chelem. À ce jour, l'incroyable saga européenne n'est pas révolue. Depuis 2004, seul l'Argentin Juan Martin Del Potro a ramené un des tournois majeurs (US Open en 2009) hors du Vieux Continent. 

L'Europe, impossible à battre ?

Remporté par l'Europe les deux éditions précédentes, le reste du monde espère prendre sa revanche. Mais le groupe retenu par Börn Borg (team Europe) est au niveau de sa réputation : Rafael Nadal (2e), Roger Federer (3e), Dominic Thiem (5e), Alexander Zverev (6e), Stefanos Tsitsipas (7e), Fabio Fognini (11e) et Roberto Bautista Agut (10e) en remplaçant. La tâche semble bien compliquée pour le coach de la team World, John McEnroe qui a choisi de sélectionner John Isner (20e), Milos Raonic (24e), Nick Kyrgios (27e), Denis Shapovalov (33e), Jack Sock (208e), Taylor Fritz (30e) et Jordan Thompson (53e) en remplaçant. L'écart entre les deux groupes est considérable compte tenu du classement ATP. 

Mais la légende américaine y croit toujours autant : "Je suis sûr que l'on peut créer la surprise" a-t-il affirmé. Privé des meilleurs joueurs non-européens comme Kei Nishikori, Kevin Anderson ou encore Félix Auger-Alliassime, l'ancien numéro un mondial devra croire au miracle. Avant tout créer pour rassembler les grandes stars de la discipline et faire du spectacle, la Laver Cup rappelle à quel point l'Europe survole le tennis, depuis maintenant 15 ans. Une hégémonie qui s'apprête à perdurer puisque la nouvelle génération de talents (Daniil Medvedev, Alexander Zverev, Stéfanos Tsitsipas, Karen Khachanov ou encore Borna Coric) sont originaires du Vieux Continent.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.