Le dur, nouvelle terre des Français
Glissades ou blocages, aces ou rallyes de fond de court, service-volée ou lift, la France hésite. Entre la terre-battue et les surfaces rapides, les joueurs français naffichent pas de certitudes absolues, et cela ne date pas dhier. Si la période davant-guerre était assez claire dans les Grands Chelems (schématiquement, les Australiens gagnaient lOpen dAustralie, les Français Roland-Garros, les Britanniques Wimbledon et les Américains lUS Open), la suite a été beaucoup moins précise.
Depuis larrivée de lère Open, hormis la victoire de Yannick Noah sur les courts de la Porte dAuteuil, celle de Mary Pierce, et la finale de Henri Leconte au même endroit, les Tricolores ont plutôt trouvé des couleurs loin de locre. Mary Pierce et Amélie Mauresmo ont trouvé leur bonheur à létranger (Open dAustralie), Sébastien Grosjean ou Cédric Pioline également (finale en Australie et à lUS Open), tout comme Jo-Wilfried Tsonga (finale à lOpen dAustralie). Terrain préféré des Espagnols depuis plus de 20 ans, la surface lente réclame un niveau physique exceptionnel, une science tactique très poussée, une patience à toute épreuve, sans oublier un jeu de jambes très particulier. De ces efforts physiques intense dans la préparation comme dans le déroulement de lépreuve, les joueurs français préfèrent souvent le beau jeu, les beaux coups
Il nest donc pas étonnant que le choix des surfaces, lors de la Coupe Davis notamment, se porte sur des surfaces rapides, puisque la France na été couronnée que loin de la terre dans lère moderne (1991 sur dur à Lyon, 1996 sur dur en Suède, 2001 sur gazon en Australie), subissant les plus cruelles déroutes sur terre (finale 2002 à Bercy contre la Russie, finale 1999 à Nice contre lAustralie, finale 1982 à Grenoble contre les Etats-Unis). Chez les filles, même constat avec les deux sacres conquis sur moquette à Bois-le-Duc en 1997 et à Moscou en 2003.
Si Roland-Garros présente sa plus belle robe ocre au grand public, ses entrailles recèlent de courts en dur couverts, au sein du CNE, où les joueurs sentraînent la majeure partie du temps lorsquils sont à Paris durant lannée. Et quand certains anciens pointent du doigt le manque dentraînement sur terre-battue des Français pour prétendre à la victoire finale à Roland-Garros, cela prouve bien que limage liée à ce Grand Chelem ne colle pas si bien aux joueurs actuels.
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