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Le tennis américain à la croisée des chemins

Après des décennies victorieuses, le tennis US marque clairement le pas depuis quelques temps. La dernière victoire d'un Yankee en Grand Chelem date déjà de 2003 (Andy Roddick à l'US Open) et la relève manque de talent (John Isner, Sam Querrey) ou tarde à éclore au plus haut niveau (Donald Young).
Article rédigé par Grégory Jouin
France Télévisions
Publié
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Qu'il semble loin le temps béni des trente glorieuses du tennis américain ! De l'avènement du mythique Jimmy Connors en 1974 (auteur d'un Petit Chelem) à la perte du leadership mondial par Andy Roddick en février 2004, la bannière étoilée a flotté sur la planète tennis. Des stars (Jimmy Connors, Arthur Ashe, Vitas Gerulaitis, John McEnroe, Andre Agassi, Pete Sampras, Jim Courier, Michael Chang, tous vainqueurs en Grand Chelem), des "seconds couteaux" non dénués de talent (Harold Solomon, Roscoe Tanner, Jimmy Arias, Aaron Krickstein, Tim Mayotte, Brad Gilbert, James Blake), les Etats-Unis avaient fait de la petite balle jaune leur jouet préféré. De Melbourne à Wimbledon, de Roland-Garros à Flushing Meadows, les succès tombaient à la pelle dans l'escarcelle des tennismen ricains. Même la Coupe Davis, réservée aux Australiens dans les années 50 et 60, retournait fréquemment au siège de l'USTA, à New York (victoires en 1978, 1979, 1981, 1982, 1990, 1992, 1995). Rien ne laissait présager un tel refroidissement.

Si l'on excepte la belle parenthèse enchantée de la Coupe Davis 2007, remportée avant tout par une équipe de copains (Roddick, Blake et les frères Bryan, intraitables en double) bénéficiant d'une série de rencontres à domicile (sur dur) et du savoir faire de Patrick McEnroe qui a eu le mérite de perpétuer un esprit de groupe, le tennis américain vivote depuis près d'une décennie. Derrière Roddick, membre du Top 10 depuis huit saisons (hormis quinze jours en octobre où il n'y avait d'ailleurs aucun Américain dans le Top 10 pour la première fois depuis la cration du classement ATP en 1973), les Robby Ginepri, Mardy Fish et James Blake n'ont brillé que sporadiquement. Et la génération John Isner – Sam Querrey ne donne pas l'espoir de gagner un tournoi majeur dans les années à venir. Les deux joueurs, grands serveurs costauds dotés d'un coup droit décapant, semblent manquer de talent pour espérer davantage qu'une place dans les 10-20 premiers du classement ATP.

En fait, il convient peut-être de miser sur la nouvelle perle annoncée de l'Oncle Sam: Ryan Harrison. Battu dès le 1er tour en Australie puis en 32e de finale à Flushing, le teenager de Bradenton (18 ans, 1,85 m pour 79 kg) pointe pour l'instant au-delà de la 150e place mondiale. Selon de nombreux observateurs, il possède une très bonne technique et il a le caractère d'un champion. Mais il doit maintenant éclater au plus haut niveau. A son âge, Agassi était en demi-finale à Roland-Garros et à l'US Open, Chang avait déjà gagné le French et Sampras s'apprêtait à remporter son premier titre du Grand Chelem à New York, en 1990. Vingt ans après, il serait temps qu'un Yankee vienne de nouveau tutoyer les sommets. Pour prouver que le déclin de l'Empire américain n'est pas inéluctable.

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