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Les quatre raisons de suivre le Masters de Londres 2020

Le Masters de Londres, qui débute ce dimanche, va conclure une saison particulière à bien des égards. S'il réunit, comme tous les ans, les huit meilleurs joueurs de la saison, le Masters sera cette année plus ouvert que jamais. Voici les quatre raisons pour lesquelles il faut suivre le "tournoi des Maîtres".
Article rédigé par Guillaume Poisson
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5 min
Le numéro 2 mondial Rafael Nadal sera très attendu à Londres. (MARTIN COLE / PRO SPORTS IMAGES LTD)

• Rafael Nadal va peut-être remporter le seul grand titre qui lui manque

Non, Rafael Nadal n'est pas "seulement" le meilleur joueur de terre battue de tous les temps. L'Espagnol a aussi gagné trois Wimbledon, deux US Open et un Open d'Australie : soit six Grands Chelems sur surface rapide. Il a aussi gagné les Jeux Olympiques et la Coupe Davis. En revanche, Nadal n'a jamais levé les bras au Masters. 

Il faut dire que l'Espagnol n'est pas très à l'aise en salle. Sur ses 86 titres ATP, deux sont des tournois "indoor"... dont un sur terre battue (Sao Paulo 2013). Or le Masters de fin d'année se joue systématiquement en salle depuis qu'il y participe. 

Rafael Nadal au service (GLYN KIRK / AFP)

Pourquoi y arriverait-il cette année ? Peut-être parce que son jeu, tout en lift et en puissance du fond de court, n'est pas le seul responsable de ce déséquilibre dans son palmarès. Il y a aussi le fait que la saison indoor a lieu de septembre à décembre, soit toujours en fin de saison. Or Rafael Nadal arrive toujours à bout de force en fin de saison, souvent après des étés d'une densité folle, entre Roland-Garros, Wimbledon et l'US Open. La faiblesse de l'Espagnol en salle n'est pas une fatalité : il a montré qu'il savait adapter son jeu aux surfaces rapides. 

Or, la saison de tennis a été rabotée de moitié cette année en raison du contexte sanitaire. Nadal a choisi de faire l'impasse sur l'US Open, et n'a finalement que très peu joué : de janvier à mars, puis Rome et Roland-Garros. Il n'a pas semblé à bout de forces à Bercy, mais simplement en manque de rythme, sûrement du à son manque de matches après Roland-Garros. Alors, Nadal va-t-il gagner le Masters pour la première fois, à 34 ans ? 

• La nouvelle vague s'installe durablement 

Allez, cette fois c'est la bonne. Cela fait désormais cinq ou six saisons que l'on vous promet un avènement prochain de la fameuse "NextGen". Mais les indécrottables champions que sont Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic s'accrochent sans relâche à leur couronne. Seule brèche dans leur armure vieillissante mais solide : le Masters. Grigor Dimitrov vainqueur en 2017. Alexander Zverev en 2018. Stefanos Tsitsipas en 2019. Le tournoi des maîtres devient la propriété des jeunes depuis quelques saisons. C'est là qu'ils choisissent (pour chacun des trois vainqueurs cités) de glaner leur premier titre majeur en carrière, pas ailleurs.

Stefanos Tsitsipas (ADRIAN DENNIS / AFP)

Pour la deuxième année consécutive, ils seront 4 à être âgés de 24 ans et moins. Cela n'était plus arrivé depuis les années 2008-2009, à une époque où les Djokovic, Nadal, Murray et Del Potro montaient en puissance. Medvedev, Tsitsipas et Zverev étaient déjà là l'an passé. Matteo Berrettini n'est pas là, mais il est remplacé par un autre jeune joueur affamé : Andrey Rublev.

Dernier invité en date, Diego Schwartzman a déjà 28 ans mais il fait partie de la même génération que Dominic Thiem, souvent cité comme le successeur des trois géants. Va-t-on assister à une brèche générationnelle ? 

• Novak Djokovic peut égaler Federer 

De tous les empires de Novak Djokovic, le Masters n'est pas celui dont on parle le plus. Pourtant, il s'agit probablement de l'un de ses plus importants accomplissements. Très rares sont les joueurs à avoir autant gagné le tournoi du maître.

Il n'y en a que trois en réalité : Ivan Lendl, Pete Sampras et Roger Federer. Si ce dernier reste le recordman, avec six titres, le Serbe pourrait très bien se hisser à sa hauteur cette année. Il s'agirait d'une nouvelle consécration pour Djokovic, qui va égaler, à l'issue de ce tournoi, un autre géant (Pete Sampras) en terminant l'année numéro 1 pour la sixième fois. Inutile de préciser l'émotion qui pourrait être la sienne en cas de victoire. 

Attention cependant : cela fait désormais cinq ans que Djokovic n'a plus levé les bras au Masters. Quatre échecs consécutifs devant ce record possible de six titres. Dont deux finales perdues, en 2016 et en 2018, contre Andy Murray et Alexander Zverev. "Nole" sait-il encore gagner à Londres ? 

• Une densité exceptionnelle

Le Masters de fin d'année a beau réunir les huit meilleurs joueurs du monde, il y a traditionnellement deux ou trois grands favoris qui se détachent. Cette fois, rien de tel. D'un côté, il y a les trois monstres que sont Novak Djokovic, Rafael Nadal et Dominic Thiem, les trois premiers mondiaux, les trois vainqueurs en Grand Chelem cette année. Mais force est de constater que la dynamique n'est pas forcément de leur côté.

Rafael Nadal reste sur un Masters 1000 de Bercy assez pâle, éliminé sans ménagement par Alexander Zverev en demi-finales, et semblant encore peu à l'aise en salle. Novak Djokovic, lui, s'est fait écraser par le surprenant Lorenzo Sorengo à Vienne. S'il a admis à demi-mots n'avoir pas joué ce match à 100% car il avait déjà assuré sa place de numéro un mondial à la fin de l'année, le Serbe n'arrive pas dans une confiance optimale, lui qui avait pris l'habitude de tout écraser, en Asie notamment, avant de débarquer au Masters. Enfin, Dominic Thiem reste sur une élimination en quarts de finale à Roland-Garros et un forfait à Vienne, sur blessure au pied. 

A l'inverse, Daniil Medvedev, vainqueur à Bercy, et Alexander Zverev, double vainqueur à Cologne et finaliste à Bercy, et Andrey Rublev, 40 victoires au compteur et cinq titres dans la besace, arrivent en pleine bourre. Medvedev semble enfin sortir de sa spirale négative de l'après-confinement. Il a été impressionnant lors de son sacre à Paris. De son côté, Zverev semble tout à fait imperméable aux affaires extra-sportives qui le menacent, et récite son tennis comme rarement. Andrey Rublev est seulement le 7e qualifié mais c'est le joueur qui a le plus gagné cette saison (40 victoires et 5 tournois gagnés), devant Novak Djokovic (33 victoires et 3 tournois gagnés). Surtout, il a remporté trois tournois depuis la fin du confinement, en à peine trois mois. Alors, toujours convaincu d'une victoire d'un des trois premiers mondiaux ? 

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