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Lucas Pouille : "On est content, mais cela reste une défaite"

Lucas Pouille était l'invité exceptionnel de Tout Le Sport, jeudi soir sur France 3. Avant l'émission, il nous a accordé quelques minutes pour revenir sur sa demi-finale à l'Open d'Australie 2019.
Article rédigé par Hugo Monier
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
  (JEWEL SAMAD / AFP)

Est-ce qu’on célèbre une demi-finale en Grand-Chelem ? 

Lucas Pouille : Non, pas vraiment. On a fait un petit dîner d’équipe, on est allé dans un restaurant après le match, mais pas plus. On est content, mais cela reste une défaite. Malgré une bonne quinzaine, on termine sur une défaite.

La victoire éclatante de Novak Djokovic en finale (6-3, 6-2, 6-3) vous a-t-elle amené à réévaluer votre performance contre lui en demie (6-0, 6-2, 6-2) ? 

LP: Non, parce que j'étais persuadé qu'il allait aller au bout. Pour moi, il jouait vraiment un tennis incroyable. Donc c’était lui le grand favori de la finale.

L'aspect mental de l'arrivée d'Amélie Mauresmo a beaucoup été évoqué, mais qu'a-t-elle changé dans votre quotidien à l'entraînement ? 

LP: Les entraînements sont un peu tous les mêmes au tennis, c’est beaucoup de répétition. Le travail technique et tactique qu’on essaye de mettre en place à l’entraînement a pu changer. Elle apporte une vision différente.

Vous travaillez cette saison avec une préparatrice mentale, en quoi cela consiste concrètement ? 

LP: C’est beaucoup de choses. C'est essayer de gérer les émotions, la frustration, la peur qu’on peut avoir, les craintes. Cela passe par beaucoup de discussions, oser dire ce que l’on ressent. On essaye de trouver des petites astuces pour contrer ces moments parfois un peu plus durs pendant les matches.

Elle vous accompagne sur les tournois ? 

LP: Pour l’instant, c’était en dehors. Elle n’était pas en Australie mais elle interviendra sur quelques compétitions pour voir aussi comment j’agis en tournoi. Quand je suis à l’étranger, c’est par téléphone. On me l’avait conseillée, cela s'est bien passé et j’ai pris la décision de continuer sur la saison.

Après les révélations sur les matches truqués, Benoît Paire a pointé du doigt les réseaux sociaux. Il racontait notamment les nombreuses insultes et menaces après une défaite. Quel rapport avez-vous avec eux ?

LP: J’ai grandi avec donc je suis forcément dessus. Mais je ne lis pas tout ce qui se dit, notamment après les défaites. Les réseaux sociaux, c’est assez incroyable par la proximité qu’ils créent avec les fans, les gens de l’extérieur. Mais tu n’as aucun filtre. Les gens peuvent dire ce qu’ils veulent et insulter, en étant parfois menaçant et très violent, sans qu’il n’arrive rien. Donc on ne peut pas les faire condamner. Si on a tendance à lire ces choses-là, à les écouter, même si on se dit "Laisse tomber", ça peut toucher. Ça peut être compliqué à gérer.

Vous avez fait le choix cette saison de faire l'impasse sur le tournoi de Marseille, où vous étiez finaliste l'an dernier. Qu'est-ce qui a motivé ce changement ? 

LP: Parce que j’estimais que faire les quatre tournois à la suite (Montpellier-Rotterdam-Marseille-Dubai) pour ensuite aller à Indian Wells, c’était beaucoup. J’avais plutôt envie de couper la poire en deux, d’aller à Montpellier et Rotterdam, me laisser une semaine pour voyager et faire Acapulco.

Cette demi-finale a-t-elle une influence sur votre calendrier, votre entraînement ? 

LP: Elle ne change rien. C’est un bon résultat mais cela ne s’arrête pas là. Il faut continuer, la base ne bouge pas. Cela reste du travail au quotidien.

La France restait sur deux années compliquées en Grand Chelem (un quart en 2017, aucun en 2018) D'autant plus avec le déclin la génération précédente, qui  atteignait régulièrement les demies. Est-ce que c'était une pression supplémentaire ?

LP: Pas du tout. La génération de Jo (Tsonga), Gaël (Monfils), Gilles (Simon), Richard (Gasquet), pour moi, c’est une génération exceptionnelle. Même s’ils n’ont pas gagné de Grand Chelem, ils ont fait des finales, des demies, ils ont gagné en Masters 1000, ils ont des titres. Mais je ne ressens pas cette pression-là. C’est mon attente, mon envie qui prédomine.

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