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Roland-Garros 2022 : Gilles Simon crée l'exploit face à Pablo Carreno Busta et s'impose en cinq sets au premier tour

Sur un court Simonne-Mathieu acquis à sa cause, mardi, le Français s'est offert un nouveau frisson porte d'Auteuil en sortant la tête de série numéro 16.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Gilles Simon, lors de son premier tour contre Pablo Carreno Busta, le 24 mai 2022, à Roland-Garros. (THOMAS SAMSON / AFP)

Incroyable Gilles Simon ! A 37 ans, après avoir annoncé qu'il s'agirait de son dernier Roland-Garros, le Niçois a signé, mardi 24 mai, un authentique exploit en s'imposant en cinq manches (6-4, 6-4, 4-6, 1-6, 6-4) et 3h54 de jeu face à la tête de série numéro 16, Pablo Carreno Busta, au premier tour du tournoi parisien.

Sur le court Simonne-Mathieu, le joueur français a eu droit à une ambiance de Coupe Davis, mardi soir. Drapeaux tricolores aux quatre coins du court, Marseillaise, chants divers et variés descendant des tribunes, olas... Le cocktail parfait pour un jubilé, a priori. Mais Gilles Simon, emporté par la foule, en a décidé autrement, repoussant l'échéance et les derniers au revoir à plus tard

Sous les vivas qui ont enflammé l'arène située près du jardin des serres d'Auteuil, le Niçois a offert une prestation remarquable. Très vite, il a emmené Pablo Carreno Busta dans sa filière favorite, la filière longue, pour lancer le bras de fer. Serrant le jeu quand il le fallait, venant conclure au filet dès que l'opportunité se présentait, le Français de 37 ans a rarement semblé être le plus âgé sur le court, bien que l'Espagnol lui rende sept années. Après 49 minutes, la première manche (6-4) était dans la poche. Le premier round d'un combat de fond de court qui va durer jusque tard dans la nuit.

La "magie Simon" est toujours là

Le deuxième set a été, à peu de choses près, un copié-collé du premier. Semblant parfois asphyxié et à court de solutions, Pablo Carreno Busta s'est pourtant détaché en début de manche en parvenant à faire le break (2-0, puis 3-1). Mais Simon a fait de la résistance, revenant à 3-3 puis prenant le service de son adversaire pour mener 5-4. La riposte de l'Espagnol était immédiate, ce dernier menant 0-40 sur le service de Simon. Mais le Français est encore revenu, et sur une deuxième balle de set exceptionnelle, et après un nouveau rallye de haute volée, l'ancien numéro six mondial (en janvier 2009) a glissé dans sa besace la deuxième manche (6-4).

Au moment où des spectateurs du court Suzanne-Lenglen gagnaient le Simonne-Mathieu après la défaite de Chloé Paquet contre Aryna Sabalenka, le scénario du match a pris un autre tournant. Le break à 5-3 de l'Espagnol sur une volée touchant le filet avant de retomber sur la moitié de court du Français a mis un coup au moral de ce dernier, qui a cédé le troisième set peu après (4-6).

En panne physiquement, se tenant l'avant-bras par moments et perclus d'ampoules aux mains, Gilles Simon a alors plié face aux coups de semonce de Pablo Carreno Busta. Vite expédiée, la quatrième manche (1-6) a fait place à un dernier set des plus stressants. Mené rapidement 0-2, puis 2-4, le Français a dû faire preuve d'une résilience hors norme pour revenir à la hauteur de son adversaire, bien aidé par les fautes directes de celui-ci.

Puis la magie a opéré : un jeu de service remporté pour prendre les devants, à 5-4, et, quelques minutes plus tard, une balle de match sur le service de l'Espagnol. Une nouvelle faute directe de Carreno Busta faisait basculer le court Simonne-Mathieu dans l'ivresse d'une nuit au parfum de sublime. 

"C'est juste irréel"

Quelques secondes à peine après la fin de la rencontre, le Niçois a laissé échapper un bruyant "Merci !" au micro avant de livrer sa première impression. "Il n'y avait que des génies dans le stade ce soir ! C'est juste irréel, quand je rentre sur le terrain, la victoire est loin, tellement loin", a raconté le vainqueur. "Je fais un bon set, il y a une ambiance de dingue, c'est génial. Je me bats, je mène deux sets à zéro. Après j'ai des ampoules à tous les doigts. Le scénario s'inverse, c'est logique, gagner un jeu devient le bout du monde mais je m'accroche, on met la pression ensemble. J'essaie d'être courageux, je mets tout ce qu'il me reste. Dans la cinquième manche, ça s'inverse, à 4-2, il rate et je remonte, je ne comprends pas. Je me dis 'Allez, il reste deux jeux, pourquoi pas ?' Et voilà..."

Simon a aussi rappelé l'importance du dernier match de Jo-Wilfried Tsonga à Roland-Garros, mardi après-midi. "Lui c'est pareil [que moi], ça fait trois ans qu'il ne gagne pas un match. Quand on arrive ici à Roland, ce n'est pas simple, il y a une peur du ridicule qui est là. Ce que j'ai trouvé fantastique avec Jo, c'est qu'on l'a vu une dernière fois comme il a toujours été."

"Jo a vécu un truc énorme, j'avais envie de faire pareil, qu'on voit vraiment Gilles Simon sur le court et grâce à vous, cela a été le cas."

Gilles Simon

lors d'une interview sur le court, après sa victoire contre Pablo Carreno Busta

Inspiré par "son pote" mousquetaire, guidé par une foule en délire, Gilles Simon a saisi l'opportunité de signer, en cas de succès contre Steve Johnson jeudi au deuxième tour, sa 500e victoire en carrière. Un cap symbolique qui viendrait offrir un nouvel instant de communion entre le Français et son public.

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