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Roland-Garros 2022 : le 14e joyau très spécial de la couronne du roi Rafael Nadal

Vainqueur en finale de Casper Ruud, dimanche, Rafael Nadal continue d'écrire son histoire incroyable porte d'Auteuil.

Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Rafael Nadal célèbre son 14e titre à Roland-Garros après sa victoire en finale contre Casper Ruud, le 5 juin 2022 (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Il y a des vérités vouées à être immuables. Comme celle-ci : Rafael Nadal est sans équivalent parmi ses semblables quand il s'agit de faire rebondir une petite balle jaune sur de la terre ocre, en particulier à Roland-Garros. Pour la 14e fois, cette vérité s'est imposée.

Le "taureau de Manacor" a soulevé la coupe des Mousquetaires dans le ciel parisien une fois de plus, mais pas une fois de trop. Nadal a poussé un peu plus loin encore les frontières de l'hégémonie, celle qui, un an plus tôt, pouvait sembler appartenir au passé. 

Un 14e titre à part

Le 11 juin 2021, la machine à gagner sur terre battue s'était en effet enrayée. Rafael Nadal butait sur Novak Djokovic dans une demi-finale d'exception. Comme une double peine, il voyait en plus sa santé devenir un handicap trop grand pour être balayé d'un revers de la raquette. Le syndrome Müller-Weiss grignotait un os de son pied droit et le temps restant pour écrire la suite de son histoire.

Pourtant, à grands renforts de soins, de persévérance, et d'un je-ne-sais-quoi inexplicable qui fait l'ADN des plus grands, Nadal est de nouveau au sommet sur terre. Certes, le Majorquin n'est peut-être plus aussi irrésistible que lors de ses triomphes les plus éclatants. Félix Auger-Aliassime l'a poussé jusqu'au cinquième set. Alexander Zverev l'a dominé dans le jeu, l'Allemand craquant aux moments clefs, avant de finir en pleurs, la cheville en vrac et le pas soutenu par des béquilles. L'Espagnol n'a que trop bien connu une telle situation ces derniers mois, ce qui rend un peu plus fort encore ce 14e titre si spécial.

"Sa préparation a été vraiment tronquée avec une fracture de fatigue aux côtes et son problème au pied. Il est arrivé avec moins de matchs, moins de victoires que d'habitude et n'a pas pu s'entraîner de façon suffisante. On savait qu'il n'était pas dans les meilleures conditions et il a eu un tableau abominable, donc c'est un vrai exploit qu'il a fait", explique Patrick Mouratoglou, consultant pour France Télévisions. 

L'Espagnol Rafael Nadal remporte le tournoi de Roland-Garros pour la 14e fois de sa carrière, le 5 juin 2022 à Paris. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

La répétition a un parfum délicieux quand le Majorquin en est l'auteur. C'est le privilège des légendes, on ne s'en lasse jamais vraiment. Parce que Rafael Nadal y met toujours autant de cœur. Parce qu'aucun de ses adversaires ne lui fait de cadeau. Parce qu'il est loin d'être le seul monstre de sa génération. Parce que son corps fait tout pour que la série prenne fin. Si l'Open d'Australie, en début de saison, avait déjà ressemblé à une résurrection, ce nouveau sacre est un retour à la maison. Là où Nadal devait être.

Excellence et longévité hors norme

C'est porte d'Auteuil que l'homme des Baléares a pavé sa route vers un règne presque sans partage sur une surface pourtant si difficile à apprivoiser. Depuis 2005 et son premier chef-d'œuvre il y a 17 ans jour pour jour, Nadal a tout connu : les trophées, les semaines passées comme numéro un mondial, les rivalités fantastiques. Invariablement, une année réussie passait par une victoire à Roland-Garros.

Novak Djokovic peut se targuer d'une certaine mainmise en Australie (9 titres). Roger Federer et Martina Navratilova ont bien fleuri leur jardin anglais à Wimbledon (8 et 9 sacres). Mais aucun de ses palmarès n'atteint les cimes "nadalesques" sur la terre de Roland-Garros : 112 matches remportés. 97,4% de victoires (100% en 14 finales). Sur 74 adversaires battus, 16 seulement lui ont pris un set. Il a gagné quatre de ses titres sans avoir perdu la moindre manche, ce qu'aucun autre joueur n'a fait dans l'ensemble de leur carrière en Majeur.

Alors dernier Roland-Garros ou non, Rafael Nadal a déjà tant fait sur terre battue pour ne pas avoir à s'inquiéter de la marque qu'il laissera dans les annales. "Ce qui est sûr, c'est que c'est le plus grand à Roland-Garros", assure Mary Pierce, consultante pour France Télévisions. 

Signe de la longévité, son adversaire dimanche, le Norvégien Casper Ruud, avait 6 ans lors du premier titre de Rafael Nadal. Ce dernier est devenu au passage le plus vieux vainqueur de Roland-Garros, après en avoir été un des plus précoces.

Avec les informations de Maël Russeau (franceinfo: sport)

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