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Tennis : Alexander Zverev de nouveau accusé de violences par son ancienne compagne, Olga Sharypova

Le site américain Slate a publié jeudi de nouveaux témoignages de l'ancienne petite amie du joueur allemand, l'accusant d'abus physiques et émotionnels pendant l'année 2019. 

Article rédigé par Louise Gerber, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Alexander Zverev en finale face à Karen Khachanov, le 1er août 2021 à Tokyo. (MARIJAN MURAT / DPA / AFP)

La planète tennis risque de trembler à quelques jours du début de l'US Open. Dans une enquête intitulée "Chaque jour, je pleurais" et publiée mercredi 25 août par le site américain Slate, une ancienne petite amie d'Alexander Zverev accuse à nouveau le champion olympique de tennis de violences, perpétrées en 2019. 

Olga Sharypova, joueuse sur le circuit ITF par le passé et compagne du joueur de tennis allemand entre 2018 et 2019, avait déjà publiquement accusé Zverev en octobre 2020, évoquant notamment un épisode lors duquel l'Allemand lui avait couvert le visage avec un oreiller jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer.

Dans ce nouvel article, écrit par Ben Rothenberg, journaliste indépendant reconnu et spécialiste tennis, Sharypova décrit des abus physiques et émotionnels supplémentaires subis durant l'année 2019.

Un épisode particulièrement violent à Shanghaï

La jeune Russe évoque notamment un épisode se déroulant en marge du tournoi de Shanghaï, le 9 octobre 2019. Dans l'article de Slate, Sharypova raconte qu'en Chine, elle s'est injectée de l'insuline, sans être diabétique, après une dispute avec Zverev (un acte qu'elle avait déjà réalisé plus tôt dans l'année et qu'elle avait raconté dans la première interview publiée en octobre 2020). "Je ne voulais tout simplement pas me battre", déclare l'ancienne compagne de l'Allemand, consciente de ce que pouvait entraîner une surdose d'insuline (un coma hypoglycémique voire pire). 

Après avoir donné un paquet de sucre à Sharypova pour qu'elle retrouve ses esprits, Zverev lui aurait crié dessus en lui demandant : "Pourquoi m'as-tu fait ça ? Tu comprends ce que tu m'as fait ? Si tu meurs dans ma chambre, j'aurais de gros problèmes. "

"J'espère que tu vas mourir"

Sharypova l'accuse également de violences physiques dans ce même hôtel le 10 octobre, où il l'aurait attaquée "plus violemment qu'il ne l'avait jamais fait auparavant". La jeune femme déclare qu'il l'aurait attrapée par la gorge à peine sortie de la douche et poussée contre le mur carrelé de la salle de bain avant la rouer de coups et de l'insulter.

"Il a commencé à me frapper et dire 'J'espère que tu vas mourir, tu aurais dû mourir hier, mais pas dans ma chambre. Si tu veux mourir, tu peux prendre de l'insuline et aller mourir dans la rue parce que je ne veux pas de problèmes. Je ne veux plus m'occuper de toi'", peut-on lire dans l'article de Slate.

Quelques heures plus tard, Zverev disputait son huitième de finale à Shanghaï face à Andrey Rublev. Lors de l'interview d'après-match, on peut voir que le côté gauche du cou du joueur de tennis est couvert de marques. "Ces marques, Sharypova m'a dit qu'elles résultaient de leur combat", précise Ben Rothenberg qui explique, photos à l'appui, que la veille, aucune marque n'était présente.

Alexander Zverev et Olga Sharypova posant à la soirée de gala en marge de la Laver Cup à Genève, le 19 septembre 2019.  (MAXPPP)

Vers un changement de politique de l'ATP ?

Zverev avait démenti en bloc les premières accusations de Sharypova l'année dernière, les qualifiant de "tout simplement fausses" dans une publication Instagram en octobre 2020. Les avocats de Zverev n'ont pas souhaité commenter les accusations mais ont indiqué à Ben Rothenberg dans une lettre que son enquête était "basée sur des hypothèses et des insinuations manifestement incorrectes".

Pour l'heure, Olga Shrypova n'a pas porté plainte contre le champion olympique. L'ancienne joueuse russe souligne dans l'article de Slate que son objectif "n'était pas de voir Zverev puni" mais qu'elle espérait que son "histoire puisse aider les autres".

Si l'ATP - l'instance dirigeante du tennis professionnel masculin - n'a pas de politique en matière de violences domestiques, elle a annoncé le 21 août, quelques jours avant la sortie de l'article de Slate, qu'une révision "indépendante" et "complète" de ses "politiques de protection" était en cours, y compris "celles relatives aux violences domestiques".

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