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Tennis : Matteo Berrettini, de l'ombre au Masters de Londres

Au milieu des Nadal, Federer, Djokovic, Thiem ou encore Zverev, Matteo Berrettini semble faire tâche. Mais le cogneur de 23 ans, premier Transalpin à se qualifier pour un Masters 1000 depuis plus de quatre décennies, a tout pour prouver le contraire sur les courts de Londres où il ouvrira les hostilités face à Novak Djokovic ce dimanche (15h00).
Article rédigé par Leo Anselmetti
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"Je n'aurais jamais pensé pouvoir me qualifier. C'est la récompense de mon travail, de celui de mon équipe et de ma famille". Invité surprise du prochain Masters, Matteo Berrettini n'en croit pas ses yeux. Et pour cause : le cogneur de 23 ans s'est frayé un chemin au sein du Graal du tennis mondial pour inscrire une nouvelle ligne dans l'histoire de la petite balle jaune de son pays en devenant le premier Italien à se qualifier pour un Masters depuis plus de 40 ans. 

Car il y a quelques mois, Matteo Berrettini était loin, bien loin de s'imaginer marcher dans les pas d'Adriano Panatta et Corrado Barazzutti, les deux seuls Transalpins à avoir disputé un Masters, alors à l'ère des raquettes en bois au milieu des années 70. Mi-mars, il pointait encore à la 57e place mondiale, dans un autre monde que celui du Top 8 des Novak Djokovic, Roger Federer et Dominic Thiem, ses adversaires à Londres à partir de dimanche. Mais il a changé de rythme à partir du mois d'avril, avec des titres à Budapest puis Stuttgart, avant une fin de saison tonitruante marquée par une demi-finale à l'US Open puis une autre au Masters 1000 de Shanghai. Rien que ça.

A New York, l'Italien au physique de brute épaisse (1,96m et plus de 90 kilos) et au sourire de gendre idéal, avait impressionné par sa qualité de jeu, porté par son énorme service et son gros coup droit. "Il fait deux mètres, il court, il a un bon coup droit. Il va très vite arriver dans les dix premiers, il n'y a pas de doute là dessus. C'est un super joueur. Il m'a enfoncé", disait alors de lui Richard Gasquet, sa victime au 2e tour. La suite a donné raison au Français et Berrettini a poursuivi son ascension pour atteindre la 8e place mondiale, mieux que le meilleur classement jamais atteint par son compatriote Fabio Fognini (9e).

Aidé par une raclée de Federer 

"Ce qui est bien, c'est que je ne me sens pas différent. Les choses changent autour de moi, mais je reste moi-même, avec juste un peu plus d'expérience", a expliqué le Romain lors d'une récente conférence de presse. Élevé sur terre battue, comme la plupart des Italiens, Matteo Berrettini s'est également formé sur dur, sur l'insistance de ses coaches, afin de devenir plus complet. Une très bonne idée tant ses déplacements se sont améliorés malgré sa grande carcasse, et son revers, encore fragile il y a deux ans, étant désormais tout à fait fiable.

Ce fan de basket, compagnon de l'Australienne Ajla Tomljanovic, qui dispute actuellement la finale de la Fed Cup contre la France, tire aussi profit d'un travail effectué depuis ses 16 ans avec le préparateur mental Stefano Massari, avec lequel il assure parler plus de littérature et de cinéma que de tennis. Il raconte aussi que ces séances l'ont aidé à digérer la raclée infligée par Federer en huitièmes de finale de Wimbledon (6-1, 6-2, 6-2). "Quand il a joué contre Federer à Wimbledon, je pense qu'il n'était pas encore pleinement conscient de sa valeur et de sa force. Aujourd'hui, il est prêt à être un acteur de ce Masters", estime Corrado Barazzutti, capitaine de l'équipe italienne de Coupe Davis désormais très solide. A lui de faire mieux que les deux glorieux anciens qui n'avaient pas gagné le moindre match. Et cela commencera dès dimanche, en ouvrant le bal face à Novak Djokovic.

Avec AFP.

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