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Roland-Garros : la surprise Hugo Gaston, Caroline Garcia solide et Pierre-Hugues Herbert tout proche d'un immense exploit... la journée des Français

Toujours pas d'éclaircie pour le tennis français à Roland-Garros. Après un premier tour meurtrier, où Gaël Monfils, Ugo Humbert, Richard Gasquet, Gilles Simon ou Kristina Mladenovic, entre autres, ont mordu la poussière, seuls l'inattendu Hugo Gaston et l'inoxydable Caroline Garcia ont sauvé l'honneur des Tricolores aujourd'hui Porte d'Auteuil.
Article rédigé par Hugo Dupriez
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Benoît Paire est la déception française de la journée (STEPHANE ALLAMAN / STEPHANE ALLAMAN)

Si les deux derniers jours ont été destructeurs pour le clan français, mettant au tapis Gaël Monfils, Ugo Humbert ou encore Kristina Mladenovic, ce mercredi fut un peu plus clément. Pour le début du deuxième tour, on pouvait légitiment craindre le zéro pointé, à savoir aucun Français au troisième tour. Mais heureusement, sur le court 5, dans l'anonymat, ou presque, Hugo Gaston, 20 ans, a délivré le clan tricolore. 

Saignante Garcia

En dernière rotation sur le court Suzanne-Lenglen, la Lyonnaise a bataillé avant de prendre le dessus sur la Biélorusse Aliaksandra Sasnovich, 96e joueuse mondiale. Pourtant, d'entrée cette dernière prenait le service de Caroline Garcia, pas encore entrée totalement dans sa partie. Visiblement gênée par un genou douloureux, l'ancienne numéro 4 mondiale parvenait à revenir et à accrocher un tie-break. Alors qu'elle dominait son adversaire dans l'échange, la Française donnait trop de points, 17 fautes directes, c'est ainsi qu'elle se retrouvait menée 5 points à 2 dans le jeu décisif. Mais, au mental, et grâce à son talent, Garcia parvenait à aligner 5 points consécutifs pour arracher la première manche en serrant les dents. 

Malgré des douleurs récurrentes, symbolisées par un large pansement posé sur son genou, Caroline Garcia se baladait, hormis une alerte sur son deuxième jeu de service où la Lyonnaise a sauvé 6 balles de break, dans la seconde manche. En restant sérieuse, Garcia l'a emporté en deux sets (7-6, 6-2) et a pu répéter ses gammes avant d'affronter la redoutable belge Elise Mertens, tête de série N.16, au troisième tour. 

Après la rencontre, la Lyonnaise était satisfaite d'être sortie du piège. "C'était une rude bataille, je savais qu'elle était capable de faire beaucoup de choses. Aujourd'hui, physiquement, c'était compliqué, j'ai gagné avec la tête." Caroline Garcia a également évoqué son état physique. "Il y a eu quelques alertes pendant le match. Disons que le confinement a laissé des traces et que certaines petites blessures se sont réveillées en début de match. À Roland-Garros, on a toujours envie d'en faire un peu plus et cela m'a permis de passer ce deuxième tour."

Gaston la gagne

Opposé au Japonais Yoshihito Nishioka, qui avait connu son heure de gloire en sortant le prometteur Félix Auger-Aliassime au premier tour, le Toulousain a conquis les quelques spectateurs présents sur ce court annexe par sa combativité et sa rage de vaincre. Présent sur tous les points, hormis dans le troisième set où il a connu un coup de moins bien, celui qui pointait à la 239e place avant le tournoi s'est arraché tout le match sur les points clés pour faire la différence. Ainsi, il a sauvé 17 des 22 balles de break obtenus par le Japonais et a fait la différence dans le tie-break du deuxième set. En patron, Hugo Gaston a bouclé le match en 4 sets. Il entre, pour la première fois de sa jeune carrière, dans le top 200 et affrontera Stan Wawrinka, tête de série N.17 et ancien vainqueur de Roland-Garros en 2015, au troisième tour. 

Benoît Paire, mauvaise surprise du jour

Quelle déception. Alors qu'il semblait, sur le papier, être la meilleure chance de qualification française pour le troisième tour dans le tableau masculin, Benoît Paire est tombé sous les coups de l'Argentin Federico Coria, frère cadet de Guillermo, finaliste Porte d'Auteuil en 2004. Pourtant, au début de match, rien ne laissait présager une telle défaillance pour le Français. Autoritaire, la tête de série N.23 a survolé le début de match grâce à ses amortis dévastateurs et à un revers au rendez-vous. Mais, l'Avignonnais a baissé de niveau, au fur et à mesure que le ciel passait du bleu au gris, jusqu'à perdre une première manche qui semblait acquise. 

Si le fantasque joueur français est parvenu à remporter la deuxième manche, sa condition physique ne lui a pas permis de lutter face à un Coria accrocheur. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si Paire s'énervait à chaque changement de côté, ou presque, en réclamant la venue d'un médecin. "Qu'est-ce qu'il fait le docteur ? Qu'est-ce qu'il fait ? Ça fait cinq changements de côté que je l'ai appelé. Cinq !", criait-il ainsi.Il faut dire que les mésaventures de Paire à New-York, Rome et Hambourg n'ont pas aidé. Après 2h32 de combat, assez de temps pour commettre 79 fautes directes, et de frustration, Benoît Paire a rendu les armes (7-6, 4-6, 6-3, 6-1). 

Herbert, pour le plaisir

Eblouissant, Pierre-Hugues Herbert a offert un récital face à Alexander Zverev, tête de série N.6 et récent finaliste de l'US Open. Hélas, l'Alsacien ne s'est pas montré assez tueur pour s'offrir la tête d'un Allemand qui semblait dans le doute. Dans le premier set, le partenaire de double de Nicolas Mahut, a alterné entre coups gagnants, 9, et points offerts par Zverev, coupable de 11 fautes directes, pour l'emporter (6-2). Mais, alors qu'il menait 4-1 dans la deuxième manche, Herbert perdait le set. La machine s'enrayait et le Tricolore perdait la troisième manche au jeu décisif.

Malgré un sursaut d'orgueil, salvateur, dans le quatrième set, l'Alsacien s'inclinait finalement au terme d'une farouche résistance (2-6, 6-4, 7-6, 4-6, 6-4). Il sort toutefois avec les honneurs et l'ovation des quelques spectateurs du Court Philippe-Chatrier. 

L'aventure est terminée pour Bonzi

En haut, en bas, à gauche, à droite. Jannik Sinner a baladé Benjamin Bonzi aux quatre coins du court N°14, en fin de soirée. L'Italien, qui avait ultra dominé David Goffin au 1er tour, a réitéré sa performance face au Français (6-2, 6-4, 6-4). Sinner, à peine 19 ans et déjà dans le top 100 mondial (75e), a été plus tranchant que Bonzi, issu des qualifications (28 coups gagnants contre 20). Il a été plus précis, aussi, quand le Nîmois a été trop maladroit (42 fautes directes contre 28). 

Le droitier entraîné par Riccardo Piatti se qualifie donc logiquement au 3e tour de Roland-Garros, ce qui est déjà sa meilleure performance en Grand Chelem, devant un 2e tour à l'Open d'Australie. Il croisera alors le chemin de l'Argentin Federico Coria, tombeur d'un autre Français, Benoît Paire, avant d'espérer rejoindre les 8es de finale.

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