Arnaud Clément est "toujours à la barre" de l'équipe de France
L'audit, une surprise
Arnaud Clément a appris l'existence de cet audit mandaté par la Fédération française de tennis (FFT) sur le fonctionnement de l'équipe de France jeudi dernier à son retour de New York. C'est lui qui a fait la démarche de prendre rendez-vous avec Gilbert Ysern, le directeur général de la FFT. "J'ai été surpris, et je l'ai dit aux responsables de la FFT. Surtout neuf mois après qu'ils m'ont renouvelé leur confiance". Clément a demandé un entretien car Gilbert Ysern avait vu les joueurs français à New York. "Certaines parties de ces entretiens me sont ensuite revenues aux oreilles et, pour moi, il était alors devenu urgent de solliciter un rendez-vous avec Gilbert et Christophe Fagniez (directeur des équipes de France, ndlr). Clément évoque même indirectement dans Le Parisien d'un "procès".
Un départ précipité de l'US Open
Ces entrevues entre Ysern et les joueurs ont obligé Clément à rentrer en France pour évoquer le quart de finale contre la Grande-Bretagne avec ses patrons. "J'ai pu leur faire part des problèmes rencontrés au cours du quart de finale en Grande-Bretagne. Et puis je leur ai dit comment je comptais les résoudre pour l'année prochaine", explique Arnaud Clément. Venu en spectateur à Flushing pour voir ses ouailles, Clément se défend d'avoir laissé tomber les joueurs. "Lionel (Roux, l'entraîneur des Bleus, ndlr) est resté sur place. Mon départ interroge peut-être, mais je suis de très près tous les résultats des Français et j'ai toutes les infos de 'Lio' en qui j'ai entièrement confiance, aujourd'hui et depuis toujours. Je n'ai pas quitté le navire en partant de New York. Loin de là".
Des failles lors du quart de finale
C'est le coeur du problème. Cette élimination en quart de finale contre une équipe de Grande-Bretagne à la portée des Bleus est une nouvelle blessure, après la défaite en finale contre la Suisse l'an dernier. L'une, comme l'autre, ont du mal à cicatriser et des tensions sont apparues au Queen's. "Sur la dernière rencontre, il y a des choses qui n'ont vraiment pas fonctionné. Des comportements qui doivent être rectifiés", assure Clément. Quels joueurs sont visés? Ils étaient cinq à Londres : Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon, Richard Gasquet, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert. On n'imagine mal les deux derniers créer des problèmes, eux qui ne font pas partie des cadres des Bleus, les fameux "quatre mousquetaires" (Simon, Tsonga, Monfils, Gasquet). Clément ne donne évidemment pas de noms, mais Gasquet, qui n'a pas été aligné alors qu'il sortait d'une demie à Wimbledon, et Tsonga, dont l'association avec Mahut en double n'a pas fonctionné et précipité la chute des Bleus, peuvent être "soupçonnés". "Il y a eu des manquements sur cette rencontre qui ont été débriefés et signifiés aux joueurs et à la Fédération. Les dirigeants sont parfaitement au courant de ma manière de voir les choses pour l'année prochaine", estime Clément dans L'Equipe. Mais Clément avoue qu'il a eu "de vraies divergences d'opinion avec certains de ceux qui étaient à Londres".
Reprise du dialogue
Les rencontres entre Clément et les joueurs lors de cet US Open ont débouché sur "quelques échanges constructifs" (L'Equipe), mais le capitaine parle aussi d'entretiens "tendus" (Le Parisien). "Ca ne fait jamais plaisir d'entendre certains mots. Mais il faut que certaines choses n'arrivent plus si on entend gagner cette Coupe Davis", assure le Capitaine. D'un côté, Clément ne s'estime pas lâché. Ni par les joueurs, ni par le président de la FFT, Jean Gachassin. "J'ai le sentiment d'avoir un grand soutien des sept ou huit sélectionnables", avance-t-il dans Le Parisien. Mais il sait que de l'autre, avec cet audit, "il y a une remise en question du capitanat", annonce-t-il dans L'Equipe.
Il prépare 2016
"Aujourd'hui, je suis capitaine, sous contrat pour l'année prochaine. J'agis et je parle en tant que tel. Je suis toujours à la barre". Clément est formel, il sera sur le banc des Bleus pendant les matches de Coupe Davis l'année prochaine, mais il sait également que la décision ne lui appartient pas. Elle est dans les mains de ses dirigeants. Il acceptera son sort, mais il ne goûte pas le processus de remise en question qui a germé ces derniers jours. "J'espère que la Fédération me renouvellera son soutien, comme il y a quelques mois d'ailleurs (sourire), afin qu'on puisse travailler dans la sérénité", conclut-il dans L'Equipe.
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