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"Ça fait mal au cœur" : les supporters et les joueurs français regrettent plus que jamais l'ancienne formule de la Coupe Davis

Après la défaite de la France en finale de la Coupe Davis, les supporters et les joueurs ont dit adieu à cette competition dans son format actuel. Un changement qui a du mal à être accepté. 

Article rédigé par franceinfo - Fanny Lechevestrier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La finale de la Coupe Davis, le 24 novembre 2018 à Villeneuve-d'Ascq. (LUOVIC MAILLARD / MAXPPP)

La défaite de la France en finale de la Coupe Davis dimanche 25 novembre face à la Croatie est presque anecdotique. C’est surtout une page de l’histoire du tennis qui s’est tournée avec la fin de la Coupe Davis telle qu’on la connaissait, avec ses matchs à domicile et ses ambiances de feria... Place dès l’an prochain à une nouvelle compétition qui a beaucoup de mal à séduire en France. 

Sifflets et banderoles contre la nouvelle formule 

"118 ans et l’ITF m’a tué !", il n’y avait qu’à lire les banderoles dimanche 25 novembre dans le stade Pierre Mauroy à Lille pour voir la déception des supporters. On pouvait aussi entendre le malaise et les sifflets dès que le visage du président de la Fédération internationale de tennis (ITF) était projeté sur les écrans géants. 

L'an prochain, la centenaire Coupe Davis cédera sa place à une compétition ramassée sur une semaine, en présence de 18 pays et disputée sur terrain neutre, Madrid pour l'édition 2019. Les supporters ont l’impression qu’on les prive d’une véritable fête populaire. "Ça fait mal au coeur de plus dire qu'il y aura des finales comme ça à domicile avec cette ferveur populaire", déplore Étienne. "Les gens vont venir voir un spectacle, ça sera plus des supporters", renchérit Marc. 

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Myriam, venu exprès de Narbonne, pour la dernière, va plus loin. Pour elle, le tennis, c’est fini. "C'est triste, c'est quelque chose qu'on fait en famille depuis des années, mais on ne le fera plus. On n'ira pas 10 jours à Madrid. Ça fait laisser des centaines et des centaines de supporters sur le carreau. On trouvera un autre sport, on fera autre chose !"  

La Fédération internationale se justifie en expliquant que la nouvelle formule va permettre de développer le tennis dans le monde entier. Le groupe Kosmos du footballeur Gerard Piqué, partenaire de la réforme, doit investir 3 milliards de dollars sur 25 ans. Mais Nicolas Mahut, joueur du double tricolore, n’est pas du tout convaincu. "Oui, il y a des fédérations qui ont besoin d'argent, mais accepter une compétition pour ça, je suis désolé, mais ça me révolte", enrage Nicolas Mahut.

Il y avait les moyens avec l'argent que font les Grands Chelems pour sauver cette compétition. Si chaque Grand Chelem donnait un pourcentage...

Nicolas Mahut

à franceinfo

Le tennisman français affirme ne pas "jeter la pierre aux petites fédérations qui ont voté 'oui', mais la décision de la France pour moi ça passe pas." 

Le président de la Fédération française de tennis, Bernard Giudicelli qui a voté pour la réforme, a refusé depuis toute demande d’interview. Il ne s'est pas exprimé non plus ce week-end sur le sujet. Quant à Yannick Noah, le capitaine de l’équipe de France a lancé un ultime avertissement. "J'espère vraiment que cet argent va aller dans les petits pays pour développer le tennis. A suivre de près..." affirme-t-il, lui qui plaçait la Coupe Davis au-dessus de tout. 

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