Coupe Davis - A dix jours de France - Croatie, des équilibres précaires
L'histoire peut faire balbutier les finales
Souvenez-vous de la finale de la Coupe Davis 2010. C'était entre la Serbie et la France, et Jo-Wilfried Tsonga, le N.1 français, n'avait pas pu y participer à cause d'une blessure. Souvenez-vous en 2014, Roger Federer arrive à Lille sans la moindre certitude pour affronter la France. Quelques jours avant, il a été contraint de déclarer forfait en finale du Masters, dos bloqué. Il joue son premier match contre Gaël Monfils qu'il perd sans forcer. Mais son double avec Wawrinka et son simple du dimanche contre Gasquet couronnent la Suisse. Dans le même temps, Jo-Wilfried Tsonga a fait le chemin inverse, avec un coude qui l'empêche de jouer après sa défaite contre Stan Wawrinka.
Et l'an dernier, toujours à Lille, Pierre-Hugues Herbert arrive du Masters avec un dos fragilisé, alors que Nicolas Mahut s'est entaillé la main sur un panneau publicitaire. Yannick Noah écarte l'Alsacien de sa liste de "postulants" en début de stage, avant de le titulariser en double avec Richard Gasquet, créant une cruelle déception chez Julien Benneteau et Nicolas Mahut. Bref, à l'issue de onze mois d'une saison souvent éprouvante, les organismes sont rarement au mieux pour la finale de la Coupe Davis. Cela peut rebattre les cartes.
Mahut-Herbert, la malédiction ?
Ils ont beau avoir été N.1 mondiaux, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert n'ont jamais brillé au Masters de Londres. Jamais ils ne se sont qualifiés pour les demi-finales, et l'année dernière comme cette année, des accidents les accompagnent. En 2017, un panneau publicitaire avait coupé l'intérieur de la main de Mahut. Hier, c'est le panneau placé devant le juge de ligne qui l'a fait chuter. Une éraflure sur le tibia, des manipulations au niveau du fessier et de la hanche, il s'en est sorti, mais n'a pu éviter la défaite pour leur entrée en lice. "C'est douloureux, mais la bonne nouvelle, c'est que je crois qu'il n'y a rien de cassé", assurait-il après le match. Mais c'est le genre de chute qui peut laisser des traces dans l'organisme.
En face des Français, il y avait un certain Mate Pavic. Croate de nationalité, il forme la paire de double avec Ivan Dodig en Coupe Davis, alors qu'il est associé sur le circuit à Oliver Marach. Les deux hommes sont respectivement 2e et 3e au classement mondial. Et le Croate a lancé la finale en déclarant: "Il a pris deux pauses médicales. Après, à certains moments, il donnait l'impression de pouvoir à peine marcher, à d'autres il jouait normalement. Je ne sais pas à quel point il avait vraiment mal. Peut-être qu'à certains moments, il jouait à celui qui a mal plus qu'il n'avait vraiment mal." Cette défaite en deux manches des Français peut faire monter la température lors de leurs retrouvailles prévues samedi 24 novembre au stade Pierre-Mauroy. A moins qu'elles n'aient lieu avant, en finale du Masters...
Gasquet physiquement mis hors jeu, Cilic pas au top mentalement
Touché au psoas à Bercy, Richard Gasquet a été contraint de déclarer forfait pour la finale hier. Le N.1 français sera donc absent à Lille, alors qu'il pouvait représenter un atout sur terre battue, une surface qu'il aime bien sur laquelle il a déjà battu Marin Cilic (à Monte-Carlo en 2 sets en 2013), et reste le seul des joueurs de simple à avoir un bilan positif contre l'un des deux Croates sur cette surface (0 match pour Pouille, 1 défaite pour Tsonga contre Cilic en extérieur, 1 défaite et 1 victoire pour Chardy en extérieur contre Coric comme contre Cilic). Yannick Noah perd donc un atout dans sa manche pour cette finale.
De l'autre côté, Marin Cilic a une nouvelle fois montré ses faiblesses mentales, lors de son premier match du Masters. Opposé à Alexander Zverev, le 7e mondial menait 4-1, puis 5-1, et servait pour le set à 5-3 pour finalement s'incliner sans prendre la moindre manche (7-6, 7-6). "C'est décevant. Encore un match avec des occasions non saisies", disait-il après la rencontre. "C'est arrivé plusieurs fois l'année dernière et l'année d'avant." Réputé fragile dans la tête (à condition qu'on le pousse dans ses retranchements), Marin Cilic s'est peut-être un peu fragilisé à Londres. Début de réponse mercredi, contre John Isner.
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