Français et Suisses prêts pour la bagarre
de notre envoyé spécial à Lille
La mâchoire serrée, le regard fixe, Jo-Wilfried Tsonga était déjà dans son match. Lors du tirage au sort de la finale, le N.1 français a affiché une mine déjà très concentrée. Il a fallu que Gaël Monfils déploie des trésors de plaisanterie pour qu'il daigne lâcher un sourire. Fidèle à son tempérament, le N.2 français a beaucoup parlé, entouré de Tsonga et de Julien Benneteau, dans une belle décontraction. De l'autre côté, Roger Federer et Stan Wawrinka semblaient sereins, quoique le N.2 suisse ne soit pas totalement à son aise. En revanche, lors des traditionnelles photos autour du Saladier d'Argent, l'ambiance s'est clairement détendue. Objectif de chacun: s'approcher au plus près du trophée, sans jamais le toucher. Wawrinka avançait même les mains vers la Coupe en regardant, dans un défi amusé, des Français attentifs mais hilares.
Ce qui fera la différence ? "L'envie", selon Tsonga
Ensuite, l'atmosphère a changé. "Nous devons juste être prêts pour la bagarre", lançait Stan Wawrinka lors de la conférence de presse des Helvètes. "Sur le terrain, la seule chose qui fera la différence, c'est l'envie, la détermination", disait en écho son futur adversaire de vendredi, Jo-Wilfried Tsonga. "Si Roger décide de jouer, c’est parce qu’il pense qu’il peut jouer le match et me battre", glissait Gaël Monfils au sujet de la titularisation de Federer malgré son forfait en finale du Masters pour des problèmes de dos. "Objectivement, si je m'aligne sur le court, c'est que je peux jouer", abondait l'ancien N.1 mondial.
Dans le camp français, il était bien évidemment question du choix de lancer Gaël Monfils dès le vendredi contre Federer. "On en parlait entre nous depuis la demi-finale", avouait Lionel Roux, l'entraîneur de l'équipe de France. "Il y a eu une décision stratégique pour cette rencontre, et Gaël a démontré qu’il était en grande forme", précisait Arnaud Clément, le capitaine, ajoutant que les autres joueurs étaient également en grande forme. "La première chose, c'est qu'il était très bien physiquement et tennistiquement." Et quand l'intéressé a-t-il été mis au courant du choix: "Il y a deux mois", répondait-il dans un grand éclat de rire. "Je l'ai appris il y a quelques heures. Cela peut être 24h ou 36h", s'amusait-il encore.
Federer: "Seul le match permettra de savoir si je suis à 100%"
Et puis, il y avait ce mystère Federer, aligné finalement après seulement deux séances d'entraînement. "Ce n’est pas une grande surprise pour nous. Nous avons axé toute notre préparation pour jouer contre Roger et Stan", coupait Clément. "Il ne faut pas oublier qu’il a eu quatre jours de repos, et juste avant, il jouait à son meilleur. Donc on ne peut pas dire qu’il ne va pas bien jouer. S’il est là, c’est parce qu’il se sent bien et qu’il veut gagner cette compétition", rappelait Monfils.
Mais Roger Federer est-il à 100% ? "On verra demain", répondait le N.2 mondial. "Seul le match permettra de la savoir." Aurait-il joué ce match si al rencontre n'avait pas été une finale de Coupe Davis ? "Je ne sais pas. Si ça avait représenté un risque pour le reste de ma vie, je n'aurais pas joué. Mais j'ai déjà connu ce genre de problèmes, je connais le scénario. Je ne suis pas blessé souvent, et même si ce n'est pas le bon moment, je suis positif."
Face à cette finale, les deux camps s'accordent pour dire qu'il n'y a pas de comparaison à faire avec une finale de Grand Chelem. "C'est l'événement majeur de ma carrière", scande Jo-Wilfried Tsonga. "Notre faculté à être bon dépendra de notre faculté à gérer cet événement."
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