Henri Leconte : "il faut reconnaître le travail effectué"
La France a enfin remporté la Coupe Davis après 16 années d’insuccès. Quels souvenirs cela vous fait rejaillir la victoire de la France ?
Henri Leconte: "Cela me rappelle, le titre de 1991, puis aussi en Suède, en 1996. C’est toujours excitant. Cela procure tellement de joie. Lucas Pouille a joué un jeu magnifique pour aller chercher le cinquième point. C’est une belle victoire même si certains diront que ce n’est que la Belgique."
Vous aviez, parmi d’autres, critiqué les joueurs français récemment. Est-ce que ce succès les réhabilite à vos yeux ?
H.L: "Bien sûr ! On a toujours besoin d’être bousculé. C’est énorme pour eux. Quand on gagne la Coupe Davis cela peut avoir un impact pour la suite. Les résultats de Novak Djokovic ont été énormes après la victoire de la Serbie contre la France (2010). En 2011, il gagne trois Grands Chelems (Open d’Australie, Wimbledon, et l’US Open). Cela donne des ailes de gagner. On sait ce qu’il faut faire."
En septembre, vous aviez dit "il faut tout changer". Est-ce toujours le cas ? Et si oui, quoi ?
H.L: "On peut être critique par moment. Aujourd’hui il faut reconnaître le travail effectué. On est tous fiers d’eux. Bravo les gars."
"C’est toujours dur de se remettre dedans l’année qui suit"
Yannick Noah a encore mené ses troupes à la victoire. Selon vous, a-t-il changé sa manière de travailler ?
H.L: "Je ne peux pas savoir. Il a dû certainement s’adapter. C’est tout à son honneur. Yannick travaille à l’émotion. Il a besoin de sentir que les gars l’aiment, et le respectent. A ce moment-là, il va donner le petit plus comme il l’a fait avec nous. Il a réussi à faire face à la Belgique de David Goffin. C’est beau. Je pense que son but est maintenant de faire la même chose avec les filles."
Selon vous, a-t-il encore envie de rester sur la chaise l’année prochaine ?
H.L: "Bien sûr qu’il aura envie de continuer si les joueurs le suivent à nouveau. C’est toujours dur de se remettre dedans l’année qui suit. Il y a trois mois de battement entre le titre et le premier tour. Je pense que la Coupe Davis devrait avoir lieu tous les deux ans, car les joueurs n’ont pas le temps de profiter, de « kiffer » comme ils disent aujourd’hui. Même pour la FFT, pour redynamiser le pays autour de cette compétition, trois mois c’est court. Cela devrait être par exemple comme la Ryder Cup en golf. C’est le sentiment que j’ai eu en 1991, de ne pas avoir eu le temps d’en profiter."
"surfer sur cette vague positive"
Cela vous tente le poste de capitaine dans le futur ?
H.L: Non. Déjà je ne vois pas pourquoi Yannick partirait. Ensuite, je pense qu’il prépare Cédric Pioline comme successeur. Il faut une très bonne entente avec les joueurs. Ce n’est pas que je ne suis pas proche, mais avec Cédric, ils sont beaucoup plus souvent ensemble. Sincèrement, je ne vois pas Yannick partir.
En dehors de Lucas Pouille, y a-t-il une relève ?
H.L: "On a une génération capable de réaliser encore des résultats. Regardez ce que Roger Federer fait à 36 ans. Aujourd’hui Lucas a beaucoup de choses à travailler. Cette victoire va lui permettre de progresser. Gagner une coupe Davis cela donne des ailes, cela va pousser les jeunes qui ont envie de donner encore plus. Il faut surfer sur cette vague positive."
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