L'Espagne très proche du sacre
Pour l'Argentine, toujours à la recherche de son premier Saladier d'argent, la situation est quasi désespérée. On savait qu'elle avait besoin d'un exploit pour briser l'invincibilité de l'Espagne à domicile qui dure depuis 1999. Il lui faut désormais un miracle, tel que celui réalisé par l'Australie, seule nation en 111 ans de Coupe Davis à avoir comblé un déficit de deux à zéro lors d'une finale, en... 1939, aux Etats-Unis. C'est surtout la défaite de son N.1, Del Potro, qui lui fait mal. Déjà battu par Feliciano Lopez lors de la victoire espagnole en Argentine en finale 2008, le leader gaucho a de nouveau échoué au terme d'un formidable combat de 04h44 dans une ambiance de foot au stade olympique, aménagé pour l'occasion.
Del Potro usé
Del Potro semblait pourtant bien parti pour égaliser lorsqu'il a remporté cinq jeux de suite pour mener deux sets à un. Mais l'infatiguable Ferrer, N.5 mondial, est alors reparti au combat et a puisé dans la confiance accumulée au fil de la plus belle saison de sa carrière pour retourner la situation. Le joueur de Valence, qui avait parfois tendance à lâcher dans les moments chauds par le passé, a laissé passer l'orage et les coups droits catapultes de Del Potro (39 gagnants!) pour finir par faire craquer son adversaire.
C'est sur une double faute que l'Argentin, N.11 mondial, lui a offert la quatrième manche. Ferrer a enfoncé le clou dans le cinquième set où il est apparu comme le plus frais des deux, ce qui nourrit un peu plus le pessimisme quant à l'avenir des Gauchos dans cette finale. Car, si jamais les Argentins parviennent à réduire l'écart samedi, Del Potro devra ensuite commencer par battre Nadal dimanche dans le match des N.1 qui ouvre traditionnellement la dernière journée. Même à 100% de son intégrité physique, il s'agit d'un défi pratiquement insurmontable face au sextuple vainqueur de Roland-Garros qui a remporté vendredi sa 66e victoire sur terre battue en 67 matches au meilleur des cinq sets.
Nadal déroule
Il avait fait une croix sur Bercy, n'était pas sorti de la phase de poules du Masters de Londres, et commettait des fautes en pagailles lors de la préparation dans les arènes de Seville. Et sa lassitude affichée après sa défaite contre Jo-Wilfried Tsonga dans la capitale anglaise avait attisé toutes les spéculations. Mais Rafael Nadal n'a pas perdu de temps pour remettre les pendules à l'heure.
Dès le premier jeu, Juan Monaco devait s'employer comme un beau diable pour conserver sa mise en jeu. Et s'il y est parvenu, ce sera la seule fois de cette première manche.Totalement dépassé par le rythme de son adversaire, qu'il affrontait pour la quatrième fois dans sa carrière, l'Argentin n'a pas fait illusion. Ni dans le premier set, ni d'ailleurs dans le reste du match. Malgré tout ce qu'on a pu dire et écrire sur lui, l'ancien N.1 mondial demeure une véritable machine, sur terre-battue, et encore plus en Coupe Davis. Avec aucune défaite au compteur sur cette surface en 14 matches de Coupe Davis, le Majorquin n'a fait qu'une bouchée du 26e mondial, quatre ans après leur dernier affrontement sur le circuit, que l'Ibère avait conclu en vaincu en abandonnant au deuxième set à Cincinnati. Trois manches en 2h27 de jeu, Monaco n'a pas été compliqué à contourner, tel un rocher en plein milieu du désert. Aucune balle de break à défendre, Nadal a été impitoyable. Comme d'habitude pour les adversaires de l'Espagne, l'affrontement avec Nadal se résume à une correction. Ce qui oblige à un sans-faute dans les deux autres simples et le double.
Déclarations
Rafael Nadal: "J'ai fait un match très solide, je suis très heureux de ma performance. J'étais positif avant le match même s'il y avait beaucoup de tension. C'est une victoire très importante. Gagner sur un tel score face à un joueur aussi fort sur terre battue c'est fabuleux. J'étais désolé pour lui, c'est un de mes meilleurs amis, je l'ai vu dans les vestiaires après. Sur terre battue, j'ai plus de temps pour réfléchir et pour préparer le point. On peut se permettre d'enchaîner deux mauvaises frappes et d'être toujours dans le coup. En indoor, le point serait fini. Ca fait une grande différence et c'est un avantage pour moi. La terre battue me permet de jouer en étant plus détendu et avec plus de confiance. L'ambiance a été fantastique avec les supporteurs argentins et le public espagnol qui nous soutient énormément depuis notre arrivée à Séville. J'aime jouer devant un public aussi chaud, c'est un peu une atmosphère comme on peut l'avoir lors d'un match de foot."
Juan Martin Del Potro: "On a vu que même en jouant un tennis incroyable on pouvait perdre contre l'Espagne. C'était un grand match. On a joué tous les deux un grand tennis pendant presque cinq heures. A la fin, Ferrer a mieux joué que moi et mieux que lors des sets précédents. J'ai entendu David dire qu'il avait joué le meilleur match de sa vie. Mais on est toujours en vie. On a encore une chance. On a confiance en David (Nalbandian) et Edouardo (Schwank). Je me sens fatigué. C'est normal après un tel combat face au meilleur joueur sur terre battue du monde après Nadal. Mais si je dois jouer dimanche je serais prêt."
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