La France fait le break !
L'équipe de France, loin d'être favorite de son quart de finale de Coupe Davis, a tenté le tout pour le tout face à l'Espagne. Choisir une surface rapide pour favoriser ses joueurs face à l'armada ibérique, adepte d'un jeu tout en lift. Un pari gagnant. Au soir de la première journée, les Bleus ont pris un avantage capital face à leurs adversaires et mènent 2-0. La joie du capitaine et de ses joueurs devant le déroulement quasi-parfait du scénario était légitime. "Tout s'est bien goupillé, a partagé Guy Forget. On leur a joué un bon tour. On mène 2-0, c'est bien mais ce n'est pas fini."
Dans le premier match de l'après-midi, Gaël Monfils a rivalisé avec David Ferrer, le numéro 12 mondial, pour finalement s'imposer : 6-2, 7-6, 4-6, 5-7, 6-4 en près de 4h de jeu.
Le Guadeloupéen ne s'est pas facilité la tâche. Facilement en tête après 1h30 de jeu, le numéro 17 mondial a laissé son adversaire grignoter les jeux pour finalement le distancer dans la troisième manche. A 4-5, la Monf' avait pourtant trois balles pour recoller au score qu'il n'a pas réussi à convertir.
Dans la quatrième manche, le bras de fer a une nouvelle fois viré à l'avantage de l'Espagnol, breakant à 5-5, donnant l'impression que le Français aime jouer avec les nerfs de ses supporters. La dernière manche débutait dans l'atmosphère survoltée de Clermont-Ferrand. S'emparant d'entrée du service de son adversaire Monfils a pourtant flanché au moment de servir pour le match. Sans conséquence cette fois puisqu'il est parvenu à conclure le match sur le jeu suivant.
Une victoire qui surprend autant qu'elle soulage car, depuis le début de l'année, Monfils ne s'est jamais montré intraitable. De son propre aveu, il ne retient que trois matchs de son début de saison : face à Blake à Brisbane, Kohlschreiber en Coupe Davis et un autre contre Mayer à Wimbledon. Sa performance de vendredi est donc d'autant plus méritoire. Le Français s'est certainement appuyé sur le seul match qu'il avait joué contre le tenace ibère. C'était en 2008, en quart de finale de Roland-Garros. A l'époque, "Spiderman" avait livré un de ses plus beaux combats pour s'imposer en quatre manches.
S'il a montré des failles mentales face à David Ferrer, il pourra s'appuyer sur ce match comme référence pour l'avenir : "Guy (Forget) m'a aidé a resté serein. Après ça s'est joué aux nerfs, j'ai eu beaucoup de réussite, le public m'a beaucoup aidé. Je me suis beaucoup entraîné, je me suis un peu impressionné" lors de ce match.
Llodra, remplaçant de luxe
En fin d'après-midi, c'était à Mickael Llodra de faire son entrée dans l'arène de Clermont-Ferrand. Le Français trentenaire avait la lourde tâche de jouer face à Fernando Verdasco, meneur de la sélection ibérique en l'absence de Rafael Nadal. Le duel de gauchers a finalement tourné à l'avantage du Tricolore, s'imposant 6-7, 6-4, 6-3, 7-6. A l'aise sur une surface rapide s'adaptant parfaitement à son jeu, l'adepte du service-volée a fait forte impression durant la rencontre. Le choix de la surface lui a parfaitement profité, permettant à son jeu offensif de gêner un Verdasco pourtant la. A 5-4, il s'est même offert une balle de set, bien sauvée par son adversaire. Son service bien en place, le numéro 33 mondial allait même s'en procurer une seconde à 6-5, une nouvelle fois en vain. L'Ibère s'imposait finalement dans le tie-break de la première manche. Avec 8 coups droit gagnants et 6 montées au filet converties sur autant de tentative, l'Espagnol a su profiter de la première baisse de régime du Français.
Pourtant ce premier échec n'allait pas arrêter Llodra dans ses choix offensifs. Fidèle à sa filière de jeu, il continua à avancer sur le terrain, s'adjugeant la majorité des échanges en troiscoups de raquette tandis que son adversaire décrochait les rallyes defond de court. Une approche qui déstabilisa de plus en plus le Madrilène, cédant finalement 6-4 dans la deuxième manche. Llodra avait trouvé la faille.
Dans une troisième manche pouvant faire basculer le match définitivement, l'Ibère manqua le coche de profita de deux doubles fautes de Llodra pour parvenir à obtenir sa première balle de break du match à 3-4. Une balle d'importance bien négociée par le Français. Dans le jeu suivant, il concluait la manche en prenant une nouvelle fois la mise en jeu de son adversaire. Dépité par le jeu offensif de "Micka", l'Ibère cédait même une nouvelle fois sa mise en jeu à l'entame de la quatrième manche. Même si Verdasco revint à la marque, le Français serra le jeu dans le tie-break, frappant plusieurs aces au moment décisif pour s'attribuer une victoire de prestige. La magie de la Coupe Davis a fonctionné.
Annoncés quasiment perdus en l'absence de Jo-Wilfried Tsonga (N.11), le contingent français a prouvé qu'il était capable de composer en son absence. "Ce qui m'a plus, a partagé Guy Forget, c'est la capacité chez Gaël, peut-être encore plus que chez Mika, à forcer le cours des choses. Gaël s'est fait violence. Ce match m'a fait plaisir car il a forcé sa nature pour gagner, il est allé chercher le match. Mika m'a fait plaisir, mais c'était certainement plus facile pour lui vu la surface"Les deux premiers points en poche, il faudra désormais tuer le match dès samedi, dans le double. Julien Benneteau associé à Mickael Llodra défieront la paire Lopez-Verdasco et pourront se mettre à rêver d'une qualification en demi-finale. Un stade de la compétition que la France n'a plus atteint depuis 2004.
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