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La malédiction Simon

Grâce au succès de Carlos Berlocq aux dépens de Gilles Simon (6-4, 5-7, 6-4, 6-4), l'Argentine a éliminé la France en quart de finale de la Coupe Davis à Buenos Aires. Le succès de Jo-Wilfried Tsonga face à Juan Monaco quelques heures auparavant n'aura servi qu'à prolonger le suspense, une fois encore Simon a flanché dans un match capital dans cette compétition.
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Gilles Simon

Au moins aura-t-il eu le courage de se présenter dans l'arène. Malgré un bilan catastrophique en Coupe Davis dans les matchs à enjeux (une victoire pour sept défaites !) et un premier match face à Monaco complètement raté, Gilles Simon a assumé son statut et ne s'est pas défilé. Mais c'est à peu près la seule chose positive que l'équipe d'Arnaud Clément pourra retenir de ce match 5 rendu possible par le succès de Tsonga face à Monaco auparavant. En dépit de son courage, le Français a encore craqué. Face à un adversaire porté par un public chaud mais pas non plus terrorisant, le Tricolore a alterné le bon et le carrément médiocre comme en témoignent ses 70 fautes directes. Pourtant parfaitement rentré dans le match avec un break dès le premier jeu, Simon était vite rattrapé par ses démons. Le bras tremblait en fin de première manche et il concédait le set bêtement (6-4). Mais, au lieu de s'effondrer, il serrait le jeu et ravissait d'entrée de second set l'engagement argentin. Berlocq et ses grands coups droits raccrochait un temps mais il ne pouvait rien contre la nouvelle accélération du Français qui égalisait (7-5). Dans ce match où les deux joueurs n'auront quasiment jamais bien joué en même temps, les breaks continuaient à se succéder, tout comme les fautes directes. A ce petit jeu, Berlocq se montrait un poil plus solide, encore une fois en fin de set : sur sa deuxième balle de 3e manche, le Sud-Américain ajustait un passing de coup droit qui faisait pencher la balance côté gaucho (6-4).

Berlocq en co​nfiance

Le vent avait tourné en faveur de la bande de Nalbandian. Poussé par le Parque Roca en fusion, Berlocq se détachait rapidement face à un Simon en proie au doute. Mais, à 5-2 contre lui, le Français faisait preuve d'un magnifique sursaut d'orgueil pour sauver trois balles de match avant de debreaker dans la foulée. Hélas, sur son service, il flanchait de nouveau. Mené 0-40, il écartait encore deux balles de qualification pour l'Argentine mais un ultime coup droit dans le couloir offrait la victoire à Carlos Berlocq (6-4). "C'est la confiance qui fait la différence, a expliqué l'Argentin. Quand tu es dans ton pays,  avec tous les gens, ta famille, tes amis, qui ont confiance en toi, ils te  transmettent cette confiance. Avec toute l'équipe, nous pensions que la  victoire était possible. Je crois qu'au tennis, la confiance, c'est la clé.  C'est très important, et quand tu affrontes un joueur bien mieux classé, la  seule manière de pouvoir gagner, c'est d'être en confiance, être concentré sur  chaque point du début à la fin. J'ai gagné un point, les copains en ont gagné  deux autres. Ça a été une bataille, par chance, on l'a gagnée."

Clément perd son pari

Pour la première fois en six confrontations, l'Argentine éliminait la France en Coupe Davis et s'offrait le droit d'affronter la République Tchèque en demi-finale. Pour Arnaud Clément, capitaine débutant, le baptême du feu est cruel. On pourra ergoter longtemps sur le choix de confier les clés de la destinée tricolore à Gilles Simon lors de ce dernier match, le fait est que le pari n'a pas payé. L'issue aurait-elle été différente avec un Benneteau ou un Llodra ? Rien ne le dit. 

Vidéo: la réaction de Clément juste après la défaite 

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Vidéo: les derniers échanges du match de Simon

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