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Les Français favoris mais prudents

Une équipe de France pour une fois en pleine possession de ses moyens a une belle opportunité de retourner pour la deuxième année de suite en demi-finale de la Coupe Davis, à condition de ne pas négliger l'Allemagne en quarts à Stuttgart, de vendredi à dimanche. La France a évidemment les faveurs du pronostics, mais pour s'en sortir, ses représentants devront évoluer à leur meilleur niveau.
Article rédigé par franceinfo
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Jamais depuis la rencontre contre la République tchèque au 1er tour en 2009, la France n'avait pu compter ensemble sur ses quatre "nouveaux mousquetaires": Gaël Monfils (N.7 mondial), Richard Gasquet (N.11), Jo-Wilfried Tsonga (N.14) et Gilles Simon (N.18) sont tous là, pour entourer Michaël Llodra (N.28).
A Ostrava, c'est Gaël Monfils, alors 9e mondial, qui avait fait les frais de cette profusion de biens. Cette-fois ci, le capitaine Guy Forget s'est fié à la vérité du classement pour laisser la place de remplaçant à Simon. Jérémy Chardy, héros de la victoire sur l'Autriche au premier tour, est resté à la maison.

Si le tennis n'était qu'une question d'arithmétique, les chances allemandes seraient nulles. La France dispose de quatre joueurs mieux classés que le N.1 allemand Florian Mayer (20e mondial), qui ouvrira le bal vendredi face à Gasquet. Et l'Allemagne, sèchement expédiée (défaite 4-1) l'an passé à Toulon au 1er tour, sans Mayer, n'a plus battu la France depuis 1938.Mais en Coupe Davis, la valeur d'une équipe est parfois plus que la somme de ses individualités..

Gaël Monfils en est conscient: il s'attend à un "match dur" face à Kohlschreiber. "Le piège, c'est de penser que l'équipe allemande est mauvaise. Mais loin de là, ils ont des joueurs très solides. Il faudra bien serrer la vis d'entrée", estime le N.1 français. L'exemple d'Ostrava est là pour rappeler que rien n'est jamais acquis. La défaite de Simon face à Radek Stepanek, lors du quatrième match, avait précipité la première élimination de la France au 1er tour depuis 2000. La France se souvient a contrario avoir disputé presque toute la campagne 2010 sans Tsonga, alors son leader, réussissant à se transcender pour  atteindre la finale.

Gaël Monfils va donc devoir ne pas trembler sur une terre battue qui n'est pas forcément sa meilleure surface. Tout comme Richard Gasquet qui aura face à Florian Mayer à prouver qu'il a effacé les  mauvais souvenirs de la campagne de 2008, où il avait été beaucoup critiqué pour son comportement. Cette année, il a affirmé vouloir se dépouiller pour l'équipe de France.  "Il a pris beaucoup de recul par rapport à toutes les épreuves qu'il a pu traverser depuis un an et demi", constate Guy Forget.  "Cela fait un an et demi que Richard me parle de cette campagne de Coupe Davis", précise le capitaine tricolore qui veut voir dans cette volonté un atout pour aborder ce quart de finale dans les meilleures conditions.

Un attrayant États-Unis - Espagne 

La rencontre entre les Etats-Unis et l'Espagne, à Austin au Texas, sur les terres d'Andy Roddick, mais en l'absence du N.2 mondial Rafael Nadal, au repos, sera le principal attrait de ces quarts de finale.  La Serbie, le tenant du titre, sera le grand favori de sa rencontre en Suède, privée de Robin Söderling, tout comme l'Argentine, à domicile, face à l'inattendu Kazakhstan.

L'Espagne, qui ambitionne de conquérir sa troisième Coupe Davis en quatre ans, après 2008 et 2009, est confrontée à un immense défi: aller s'imposer aux Etats-Unis, où elle n'a jamais gagné, sans Nadal.  Sur le revêtement ultra-rapide d'Austin, les Américains, dirigés cette année pour la première fois par Jim Courier, auront des raisons d'être confiants. Dans sa ville de résidence, Andy Roddick sera particulièrement motivé, même si son élimination prématurée au 3e tour à Wimbledon devant Feliciano Lopez, l'un des membres de l'armada espagnole, a montré qu'il n'était pas au meilleur de sa forme.

Les deux autres quarts dégagent des favoris encore plus nets. La Suède va en effet devoir trouver des ressources exceptionnelles pour espérer battre les tenants du titre serbes. En l'absence de Robin Söderling, la barre du drakkar suédois a été confiée à Michael Ryderstedt et Ervin Eleskovic, respectivement 297e et 355e mondiaux et qui n'ont jamais joué pour la Suède auparavant. Certainement pas de quoi inquiéter Novak Djokovic, même si le vainqueur de Wimbledon a fêté copieusement son titre et sa place de N.1 mondial. La Serbie n'a plus perdu depuis une défaite au 1er tour contre l'Espagne en 2009.      

Le dernier quart oppose l'Argentine, qui vise une 5e demi-finale en sept ans, à la surprenante équipe du Kazakhstan à Buenos Aires. Dès ce jeudi -en raison d'élections municipales- les Argentins ont d'ailleurs montré leurs ambitions en prenant l'avantage dès les deux premiers simples après les victoires de Juan Monaco sur Andrey Golubev 6-3, 6-0, 6-4 et de Juan Martin Del Potro devant Mikhail Kukushkin 6-2, 6-1, 6-2. Ce match marque le retour côté argentin de Del Potro qui, pour cause de blessure, n'a plus joué en Coupe Davis depuis un quart de finale en République tchèque en 2009.

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