Les polémiques, la sélection, les "nouveaux mousquetaires"...Yannick Noah est prêt à en découdre
L’état d’esprit
Yannick Noah y est. Depuis sa nomination en septembre en lieu et place de Arnaud Clément, le capitaine des Bleus va enfin les retrouver. Ses joueurs. Les cinq (Tsonga, Gasquet, Monfils, Simon et Roger-Vasselin) qu’il a appelés pour ce premier tour de Coupe Davis face au Canada qui aura lieu sur la terre battue de Baie-Mahaut en Guadeloupe (4 au 6 mars). "L’adrénaline commence à monter, je sens que ça approche", avoue-t-il. "On part mercredi. Et je suis prêt. Prêt aussi à m’adapter à la situation". Qui n’est pas forcément reluisante puisque "pas mal de joueur – Gaël (Monfils), Jo (Tsonga) et Gilles (Simon) – arrivent avec très peu de matches. Donc, on va pouvoir travailler. Et j’aime bien ça", sourit-il.
Lire aussi le cri d'amour de Yannick Noah dans Coupe Davis, une passion française
Les hésitations de la première liste
Si on lit entre les lignes, on sent que le quatuor des "nouveaux mousquetaires" n’a guère fait de doute pour Noah. Tsonga, le leader, Gasquet, Simon et Monfils se sont imposés dans son esprit très tôt. En revanche, pour le remplaçant du double, le capitaine a hésité. Son choix s’est porté sur Edouard Roger-Vasselin "pour son aisance sur terre battue et parce qu’il peut évoluer des deux côtés". La forme de Nicolas Mahut l’a pourtant fait hésité. "Quand un joueur fait demie en simple et gagne le double (à Rotterdam), ça remet pas mal de choses en questions".
Les polémiques
Noah avait assuré lors de sa prise de fonction que le moindre écart serait sanctionné. Gaël Monfils était clairement menacé après ses propos critiques sur le choix de la Guadeloupe pour jouer ce premier tour de Coupe Davis. Yannick Noah a "été tenté" de le sanctionner. "Ses propos ont touché l’équipe. Et quand tu touches l’équipe, tu touches quelque chose qui est sacré", explique-t-il. Il ne l’a pas fait. Les deux hommes se sont parlé, le message semble être passé. "Faire partie de l’équipe de France, ça doit être en toi toute l’année", soutient Noah. "En passant dix jours ensemble, c’est bien on va avoir le temps. Une fois que ces jours de stage seront passés, si quelqu’un sort de cet état d’esprit, ce sera différent…". Noah prévient. Il savait que le groupe France n’était pas au mieux suite aux défaites. "Une des choses qui ne fonctionnent pas – et c’est mérité quelque part, parce qu’on récolte ce que l’on sème -, c’est qu’il y a quelque chose de négatif qui tourne autour de l’équipe de France de tennis aujourd’hui", constate-t-il. Noah réclame désormais des "sourires" pour recréer une "bonne dynamique". Selon lui, "les gens n’y croient plus". Tout simplement.
Les problèmes
Si les Bleus en sont là aujourd’hui, c’est que le système mis en place ne fonctionnait plus. Noah ne pointe du doigt personne mais reconnaît que certaines choses n’allaient plus. "Les joueurs qui ont la décision, ça ne fonctionne jamais. C’est pour cela qu’il y a un capitaine", pose-t-il. "Si le joueur décide de tout, lorsqu’il se retrouve sur le court, il se retrouve tout seul". Et c’est ce qui s’est passé, notamment sur ce fameux double contre l’Angleterre. "On a vu qu’il y avait vraiment quelque chose de profond. Ce n’est pas juste le fait que Jo et Mahut ne communiquent pas. C’est qu’ils n’arrivent plus à communiquer", regrette-t-il. "C’est très important que chacun s’exprime, mais à un moment, une décision doit être prise, pour l’intérêt commun, et ensuite, on fonce". Il pose aussi la question de l’attitude des joueurs. "J’ai vu beaucoup d’attitudes qui n’étaient pas des attitudes de vainqueur". Pour remédier à ces manques, Noah assure qu’il prendra des "décisions fortes, pas pour faire le spectacle, mais quand elles s’imposent".
Le travail avant tout
En Guadeloupe, il ne faut pas que les joueurs s’attendent à avoir la belle vie. Noah veut mettre tout le monde au travail. "Il faut qu’on bosse", prévient-il. "On va se mettre en mode professionnel de tennis, en mode équipe de France ambitieuse". Vouloir gagner ne suffit pas, Noah veut tout mettre en œuvre pour y arriver, car il le serine, "(il) n’a jamais, jamais, jamais vu (…) des mecs qui bossaient dur et qui, à un moment, n’ont pas récolté les fruits de leur travail". Ces séances de travail ont déjà une durée : 8 heures par jour. La nourriture sera surveillée, le sommeil aussi et les attitudes à l’entraînement scrutée. "Parce que quand, vendredi, le match arrive, en fait, le match est déjà fini. La victoire passe par le fait d’être au top". Les contacts avec l’extérieur et notamment la presse seront également limités. "Il faut se recentrer sur nos objectifs et sur notre travail".
L’adversaire
Pour un premier tour, jouer le Canada de Milos Raonic n’est pas un cadeau. Noah ne sait pas encore qui va jouer. "Le stage est essentiel" pour lui et pèsera dans sa décision, c’est évident. "Il y a pas mal d’incertitudes sur la forme physique des uns et des autres", avoue-t-il. Pour lui, le Canada est "une bonne équipe", mais son attention est forcément focalisée sur Milos Raonic. Il sort d’une demie-finale à l’Open d’Australie et son niveau impressionne. "C’est un joueur atypique. Contre lui, tu tapes très, très peu de balles (…) Il y a deux, trois, quatre occasions, pas plus ; et sur ces occasions, il faut être prêt".
Ecart entre les générations
Yannick Noah a 55 ans, il débute son troisième capitanat (1991-1992, 1995-1998) et va retrouver des joueurs qu’il connaît mais qui ont l’âge d’être ses "enfants". Un énorme changement par rapport à ce qu’il a connu avant. Lors de son premier passage, les joueurs "étaient (mes) potes", puis "(ses) petits frères". Désormais, il a l’image du père. S’il a déjà des idées sur comment manager ses troupes, il rappelle également que ce quatuor classé dans le Top 20, c’est "zéro titre en Grand Chelem, zéro Coupe Davis". "Si ces joueurs sont trop difficiles à gérer, c’est qu’ils ne méritent pas de gagner".
À regarder
-
"C'est un honneur incroyable..." On a rencontré Maxence, pro du parkour et l'un des personnages mystères de la cérémonie d'ouverture de Paris 2024
-
La cantatrice Axelle Saint-Cirel entonne la Marseillaise pour clore la parade des athlètes
-
Les joueurs de l'équipe de rugby à 7 dansent leur choré au pied de l'Arc de Triomphe
-
Teddy Riner est ovationné par la foule lors de la Parade des Champions
-
La "Parade des champions" est officiellement lancée depuis les Champs-Élysées
-
Paris 2024 : revivez les 4 cérémonies en 4 minutes
-
Qui est GЯEG qui a performé à la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques ?
-
Paris 2024 : Revivez les plus beaux moments de la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Jean-Michel Jarre enflamme le Stade de France
-
Jeux paralympiques : les exploits et des sourires en or pour les athlètes français
-
Il est temps de dire au revoir à la flamme
-
Huit danseurs de breaking valides et handicapés font le show
-
Les porte-drapeaux français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
"La Marseillaise" interprétée par le trompettiste André Feydy
-
Santa ouvre la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : historique, l'équipe de France de cécifoot championne paralympique
-
Prothèses, fauteuils roulants : comment s'équipent les athlètes pendant les Jeux paralympiques ?
-
Ces Jeunes archers du Nord découvrent le para tir à l'arc et ses champions
-
Paris 2024 : "Durant ces Jeux, on a montré que l'on pouvait faire rimer les notions de handicap et de performance..." Le bilan tout sourire de Marie-Amélie Le Fur, patronne du comité paralympique
-
Paris 2024 : il réconforte les athlètes, sensibilise les officiels au handicap... Marc ne fait pas que conduire en tant que chauffeur volontaire sur les Jeux
-
À 23 ans, il va mixer pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques !
-
La para-escalade fera son entrée aux Jeux de 2028 : une innovation française permet aux personnes en fauteuil de grimper comme tout le monde
-
Paris 2024 : Aurélie Aubert, chouchou du public et nouvelle star du sport para
-
Qui est Frédéric Villeroux, légende du cécifoot ?
-
Immersion avec des collégiens invités aux Jeux paralympiques
-
Paris 2024 : l'équipe de France de cécifoot est en finale paralympique
-
Paris 2024 : nouveau doublé français en para cyclisme
-
Qui est Axel Bourlon, champion de para haltérophilie ?
-
Paris 2024 : qui est Gabriel Dos Santos Araujo, star de la para natation ?
-
Paris 2024 : des tablettes et des casques VR pour les personnes malvoyantes
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.