Où en est la relève du tennis français ?
Avec ses quatre « nouveaux Mousquetaires » Richard Gasquet, Jo-Wilfried Tsonga, Gaël Monfils et Gilles Simon, le tennis français espérait rafler quelques titres en Grand Chelem et même quelques éditions de Coupe Davis. Certains ne sont pas passés loin en Grand Chelem, comme Tsonga finaliste à Melbourne en 2008, Monfils demi-finaliste à Roland-Garros en 2008 et à l’US Open en 2016, Gasquet demi-finaliste à Wimbledon en 2007 et 2015, ainsi qu’à l’US Open en 2013. Mais pas de trace d’un titre majeur. Pour cette génération, le bilan en Coupe Davis est finalement plus reluisant, avec cette fois un titre décroché dimanche et deux autres finales disputées (2010, 2014).
4 joueurs de moins de 30 ans dans le Top 100
Mais ces joueurs ont désormais tous passé la trentaine et le record de six sacres d’affilée des « vrais » Mousquetaires (de 1927 à 1932) aura donc bien du mal à être égalé… Un constat s’impose : sous les 30 ans, à l’exception de Lucas Pouille, seuls Adrian Mannarino (29 ans, 28e), Benoit Paire (28 ans, 41e), et Pierre-Hugues Herbert (26 ans, 81e), font aujourd’hui partie du Top 100 mondial. Et même si Julien Benneteau (56e) a récemment démontré qu’à 35 ans, on pouvait encore réaliser de belles performances en atteignant les demi-finales de Bercy, les ressources ne sont pas immenses. On ne dénombre que quatre joueurs de moins de 30 ans dans le Top 100, mais qu'un seul dans le Top 20.
Alors va-t-il falloir attendre encore 16 ans (ou plus) pour voir les Bleus brandir de nouveau le Saladier d’argent ? Personne ne peut y répondre à ce jour. Il existe bien des talents comme celui de Gianni Mina (25 ans, 494e), mais miné par les blessures, le Guadeloupéen n’a jamais pu faire mieux qu'une 219e place (en 2015). De son côté, Maxime Hamou (22 ans, 350e) se fait -pour le moment- plutôt remarquer par ses frasques que par ses résultats, et Mathias Bourgue (23 ans, 161e) a bien été capable de pousser Andy Murray jusqu’à un cinquième set à Roland-Garros en 2016, mais il tarde a explosé.
En attendant Roumane...
Il en est de même pour Quentin Halys (21 ans, 129e), qui s’était lui aussi illustrer face à un membre du Big Four en la personne de Novak Djokovic en 2016, s’inclinant tout de même 6-1, 6-2, 7-6. Vainqueur du tournoi des Petits As en 2010 au même titre qu’un Richard Gasquet ou un Rafael Nadal, il lui reste encore lui aussi une grosse marge de progression.
A 19 ans, Geoffrey Blancaneaux (294e) incarne lui aussi la possible relève. Il a déjà goûté aux joutes du tournoi du Grand Chelem avec une première participation à l’US Open, mais comme il le dit lui-même, il doit « travailler plus ». D’autres encore poussent avec de grosses ambitions, à l’instar de Rayane Roumane (17 ans, 1168e), dont Nadal dit de lui qu’il a « un grand potentiel ». Mais l’actuel N.1 mondial rappelle que si le natif de Montreuil « peut aspirer à de grandes choses », il lui faudra encore « du travail, de la discipline, de l'humilité. » Patience et prudence sont donc de mise.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.