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Paul Quétin: "Un contre-la-montre pour Gaël Monfils"

Passer en quelques jours de la surface en dur aux Etats-Unis à la terre-battue parisienne dans une saison déjà éreintante qui touche à sa fin, voilà le défi des Français avant leur demi-finale de Coupe Davis contre la République tchèque. Paul Quétin, préparateur physique de l'équipe de France, livre quelques-uns des points-clés de la préparation pour cet événement.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Neuf mois sur le circuit, un dernier sur dur aux Etats-Unis. Mais on efface tout. Les joueurs de l'équipe de France et de la République tchèque reviennent sur la terre-battue parisienne. De la chaleur et l'humidité américaine, ils vont passer à la douceur parisienne. Des changements importants pour le physique des joueurs. A Roland-Garros, Paul Quétin, le préparateur physique de l'équipe de France, est aux aguets pour accueillir ses protégés, avec deux axes maîtres-mots: adaptation et individualisation.

"Un vrai travail d'équipe"

"Les niveaux sont très différents entre les uns et les autres", explique-t-il. "Les joueurs ont pratiquement tous fait la même tournée. Mais Richard (Gasquet) a commencé à Bogota, puis est revenu à Paris avant de repartir pour Washington et enchaîner. Jo-Wilfried (Tsonga) a gagné à Toronto, puis perdu au 1er tour à Cincinnati, donc il a eu quinze jours pour se préparer à l’US Open. Julien (Benneteau) est arrivé très tôt à Washington, a très bien joué à Cincinnati mais a été éliminé au 1er tour à l’US." Mais cette diversité est presque permanente en Coupe Davis. "Cette année, au 1er tour, ils sortaient de l'Open d'Australie pour jouer l'Australie sur terre en intérieur. Au 2e, à Nancy, ils revenaient des tournois aux Etats-Unis", énumère-t-il. Cette fois, il n'y aura pas de passage de l'indoor à l'outdoor. "En configuration Coupe Davis, c'est assez habituel. Pour tous, on fait de l'adaptation." En lien avec les préparateurs physiques des joueurs (quand ils en ont, comme Tsonga), tout est prévu comme "un vrai travail d'équipe. Tout le contenu est individualisé en terme physique, tennistique, ou médical."

L'habitude de gérer les voyages, les différences de climat, les fuseaux horaires, tout cela aide cette équipe d'expérience à amadouer ces problématiques: "Ils sont mûrs pour gérer tous ces changements. Avoir des joueurs expérimentés, cela joue beaucoup dans ce contexte", avance Paul Quétin. Pour écourter le temps de la réacclimatation, "la meilleure solution, c'est de passer du temps sur les courts, sur la terre-battue. Dès que possible, il faut que les joueurs essayent de reprendre leurs marques sur cette surface. Richard est arrivé mardi matin, mercredi après-midi il a fait du vélo, jeudi il a couru et tapé la balle… Julien est arrivé plus tôt, ce qui lui a permis d’avoir 4-5 jours tranquilles. C’est le côté positif de son élimination précoce. Globalement, il faut 3-4 jours avant de suivre un entraînement intensif."

Une dynamique de groupe propice à la motivation

Pour tous, l'objectif est de "redonner de l'énergie, de la qualité musculaire, de la fraîcheur sur le plan physique mais aussi mental". Encore en lice à l'US Open, Gaël Monfils lui avait demandé si le panier de basket était bien installé, histoire de se vider l'esprit à coups de deux contre deux. Le staff français est aidé par une notion spécifique à cette compétition: "L’avantage avec la Coupe Davis, c’est qu’on retrouve une dynamique de groupe. C’est très propice à la motivation", souligne Paul Quétin. C'est ensemble que les joueurs reprennent leurs habitudes sur cette surface: "Outre les glissades, sur terre-battue, les appuis ne sont pas les mêmes. Mais ce qui change, surtout, c’est la logique dans le jeu : il faut travailler plus longtemps sont adversaire."

Reste un casse-tête: le cas de Gaël Monfils, Dernier joueur en lice à New York, le Parisien était le dernier à revenir en France, donc à reprendre pied sur la terre-battue. "Ce sera bien évidemment une course contre la montre pour lui. On va se trouver dans une configuration très limite. On est sur le fil du rasoir", avoue Paul Quétin. 

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