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Tsonga, une épine dans le pied de Clément ?

Selon L'Equipe, Arnaud Clément, le toujours capitaine de l'équipe de France de Coupe Davis, ne voulait plus sélectionner Jo-Wilfried Tsonga, pour la saison 2016. Est-ce pour cela que le Manceau n'aurait pas soutenu le maintien du capitaine à son poste ? Les jours passent et l'avenir de cette équipe de France semble bien flou.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

En décidant de ne rien décider lundi, le bureau fédéral de la FFT a laissé la situation s'éterniser. Les rumeurs couraient depuis New York d'un débarquement prochain d'Arnaud Clément de son poste de sélectionneur. Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet ne semblaient plus faire partie des soutiens de leur ancien coéquipier. Julien Benneteau, seul à s'être officiellement exprimé, n'était pas sur la même longueur d'ondes. Ambiance... Il semblait acté que des choses devaient changer dans les comportements. Un audit avait été réalisé. L'arrivée de Yannick Noah, en compagnie de Cédric Pioline, pour remplacer l'actuel capitaine s'est ensuite répandue. Finalement, rien n'a bougé. Jean Gachassin a évoqué (dans les Dernières Nouvelles d'Alsace) les noms de Noah, Pioline, Tulasne, Mauresmo pour prendre place sur la chaise, mais hormis les deux premiers, les autres ont nié être candidats. Du coup, il demeure un flou, de plus en plus gênant, autour d'une équipe qui ne semble plus en être une.

Vidéo: Les rumeurs de départ de Clément

Selon L'Equipe, Arnaud Clément voulait se passer de Jo-Wilfried Tsonga pour la saison 2016. En cause, son manque d'investissement sur le double capital lors du quart de finale contre la Grande-Bretagne sur le gazon du Queen's. Le problème, c'est que le Manceau est l'un des joueurs les plus assidus en Coupe Davis. En 2013, c'est lui qui avait appelé à l'union sacrée après une désillussion en Argentine. Sauf en cas de blessure, il a toujours répondu présent. A Lille, en novembre 2014, pour la finale contre la Suisse, sa blessure au bras ne l'avait pas empêché de s'aligner pour le premier simple, contre Wawrinka. Incapable de défendre ses chances, il avait été déclaré forfait pour le reste du week-end. C'est probablement de là que tout part.

La solitude de Lille comme point de départ du malaise

Est-ce lui qui n'a pas assez manifesté sa douleur auprès du staff, et son incapacité à jouer à son meilleur niveau ? Est-ce le staff qui n'a pas assez écouté, ou qui a voulu tenter le coup ? En tout cas, les reproches qui lui ont été adressés ensuite (notamment suite à sa participation à la tournée asiatique de l'IPTL), les critiques liées à la communication officielle de l'équipe (sa blessure n'a été évoquée qu'à la fin de la rencontre et la défaite contre la Suisse) ont laissé des traces. Deux mois après cet échec, il confiait, dans un entretien à Stade 2, s'être senti seul. La cassure est là. Peut-être l'impression d'avoir joué avec sa santé (il a raté les trois premiers mois de 2015 pour poursuivre sa convalescence) sans avoir de reconnaissance en retour. D'habitude très communicatif, "Jo" a peut-être aussi mal vécu de ne pouvoir expliquer sa performance à sa sortie du court, et de laisser les rumeurs vagabonder alors qu'il a toujours dit qu'une victoire en Coupe Davis était l'un de ses rêves...

Vidéo: L'entretien de Tsonga sur Stade 2 deux mois après la défaite contre la Suisse

Jo-Wilfried Tsonga se livre pour Stade 2

Au Queen's, en juillet dernier, pour ce quart de finale contre la Grande-Bretagne d'Andy Murray, ses performances n'ont pas été à la hauteur. En simple comme en double, où il n'a pas semblé en phase avec Nicolas Mahut, pour la deuxième rencontre de sa carrière en Coupe Davis. Selon L'Equipe, son investissement avait failli durant la semaine de préparation, notamment pour les entraînements de double. Michael Llodra, ancien cadre de l'équipe et désormais consultant France Télévisions, avait répété plusieurs fois durant le match que les deux joueurs ne se parlaient pas, ou pas assez. 

Beaucoup de questions

Etait-ce les conséquences de cette cassure de confiance avec son capitaine ? Avec le reste du groupe ? Etait-ce la conséquence du désistement de Richard Gasquet, pourtant demi-finaliste à Wimbledon la semaine d'avant ? Il est vrai que ce n'était pas une première pour le Biterrois. Il avait déjà invoqué une blessure en 2013, en quarts de finale en Argentine, pour ne pas jouer et laisser Gilles Simon monter au front pour le 5e match décisif alors que la terre-battue n'est pas sa meilleure surface, loin s'en faut.  Etait-ce aussi la conséquence de l'absence de Gaël Monfils, peu amoureux du gazon mais souvent coutumier des forfaits ou des absences sans "blessure valable" (Australie et Allemagne 2014) ? S'est-il encore une fois senti bien seul ?

Bref, le concept des "Mousquetaires" semble bien loin de la réalité aujourd'hui. Cité dans L'Equipe, François Jauffret, recordman des sélections en Coupe Davis (70 matches) et conseiller du président Gachassin, lâche avec lucidité: "Le tennis aujourd'hui, c'est dur à contrôler sur le plan équipe." Et plus les jours passent, plus le flou s'épaissit. 

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