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Yannick Noah défend vertement la Coupe Davis: "Elle devrait être intouchable"

Après la victoire de Lucas Pouille dans le 4e match à Gênes, Yannick Noah pouvait se réjouir de la qualification de son équipe pour les demi-finales de Coupe Davis. "On n'avait pas gagné depuis 1927 en Italie", rappelait-il. " Là, on a été forts". Mais le capitaine des Bleus ne s'est pas privé d'exprimer ce qu'il pense au sujet de la volonté de changer la Coupe Davis. Des dirigeants qui "sont là depuis peu et ne connaissent peut-être pas leur histoire", des joueurs "trè importants qui gèrent quasiment le jeu, qui ont peut-être la mémoire courte", il a été tranchant.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

- Est-ce votre plus belle victoire sportive depuis votre retour en 2016 mis à part la finale de l'an passé? 
 Yannick Noah:
"Chaque rencontre a un peu son histoire. On a une équipe remaniée à 100% par rapport à celle avec laquelle on a commencé il y a deux ans. Ce n'est pas facile de jouer à l'extérieur et pas facile pour l'équipe de France de jouer en Italie. Je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose... A chaque fois, il arrivent à nous avoir. Pas cette fois-ci. On n'avait pas gagné depuis 1927 en Italie (NDLR: 3-2 à Rome, elle avait ensuite perdu à San Remo en 1959 et à Rome en 1977). Là, on a été forts. Si je dois garder une image, c'est la force de nos supporters. J'ai trouvé magnifique quand ils ont fait l'hymne italien avant le dernier match. J'ai trouvé ça très classe et très fort. A la fin, on a gagné ce match ensemble."

- Qu'avez-vous pensé de Lucas Pouille qui a assumé son rôle de leader en ramenant deux points?
Y.N.:
"Cela me fait plaisir en tant que capitaine car cela permet de continuer l'aventure jusqu'en septembre au moins. Cela me fait plaisir aussi pour lui. Il y a un an demi, il honorait sa première sélection. Aujourd'hui, c'est lui notre leader. Sur le court et en dehors, il prend sa place sereinement, sûrement. Là, il gagne deux points très importants. Je suis content pour lui. On a tous le rêve qu'il continue à évoluer comme ça. Un match comme ça peut lui faire beaucoup de bien. "

"Des joueurs qui gèrent quasiment le jeu, qui ont peut-être la mémoire courte"

- La ferveur a accompagné les matches de la France mais aussi les autres, notamment en Espagne. Cela peut-il faire pencher la balance contre la réforme?
Y.N.:
"J'espère. Nous, on a fait ce que l'on a pu. On est des passionnés de cette épreuve avec laquelle on a grandi. Certains dirigeants sont là depuis peu et ne connaissent peut-être pas leur histoire. Il y a des joueurs aussi, très importants, qui gèrent quasiment le jeu, qui ont peut-être la mémoire courte, ou en tous cas pas de mémoire du tout. Leurs motivations ne sont certainement pas celles de vouloir protéger le jeu. Si demain leur décision scandaleuse passe, ce sera la fin de la Coupe Davis. C'est dommage."

- Que comptez-vous faire?
Y.N.:
"Ce n'est pas fini. Je suis encore dans le match et je vais essayer de peser du mieux que je peux. Il semble que la plupart des capitaines engagés dans ces quarts de finale sont de mon avis. La Coupe Davis a été souvent en danger. Aujourd'hui c'est elle, demain ce sera certains tournois du Grand Chelems et puis on jouera tous les tournois en Asie... La Coupe Davis, c'est autre chose. Il y a presque une dimension sociale. Rien ne pourra payer l'autographe que Fabio Fognini a signé à un petit Italien qui vient de commencer le tennis. Cette épreuve devrait être intouchable pour ceux qui aiment vraiment le tennis."

"On parle de 7-8 joueurs qui ont donné beaucoup au tennis, mais le tennis leur a aussi beaucoup donné"

- Ne trouvez-vous pas nécessaire de la faire évoluer tout de même? 
Y.N.:
"Imaginez qu'un joueur de Manchester United, qui gagne 500.000 euros par semaine, décide de ne pas jouer la Coupe du monde. Que va faire la Fifa? Elle va changer la formule? C'est la même chose là. On parle de 7 ou 8 joueurs qui ont donné beaucoup au tennis mais le tennis leur a aussi beaucoup donné. C'est une situation assez extraordinaire. Ils ont beaucoup profité du jeu et aujourd'hui en veulent encore plus. Je pense que c'est trop."
 

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