Les premiers exploits de Rafael Nadal, c'était il y a 20 ans : ses premiers adversaires français racontent "son envie de démolir la balle"

Après trois mois d'absence, la légende espagnole fait son retour sur terre battue à Barcelone, mardi.
Article rédigé par Fabrice Abgrall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Rafael Nadal à Séville en 2004. (CHEMA MOYA / EFE)

Ce sera l’événement de la semaine en tennis. Après trois mois d’absence, Rafael Nadal effectue son retour à la compétition au tournoi de Barcelone sur terre battue, mardi 16 avril. L’Espagnol entame, en Catalogne sa préparation pour Roland Garros. C’est précisément sur terre battue que Rafael Nadal a construit sa légende et tout a commencé, il y a 20 ans.

C’était le 15 août 2004, à Sopot. Ce jour-là, dans cette station balnéaire polonaise, Rafael Nadal remporte sur terre battue le premier de ses 92 titres. L’Espagnol était alors 71e mondial et venait de fêter ses 18 ans. À Sopot, sur le chemin menant au sacre, Rafael Nadal a croisé la route d’Arnaud Di Pasquale. C’était au 2e tour. Et le Français n’est pas près d’oublier cette première confrontation : "On m'avait un peu prévenu, on m'avait dit 'Attention tu vas voir, tu joues un jeune qui casse la baraque'."

"Je me rappelle d'un coup droit dévastateur"

"Ensuite, poursuit le Français, il y a ce qui s'est passé sur le terrain. Je me rappelle d'un coup droit dévastateur, une sorte de bulldozer. J'avais rarement eu quelqu'un en face de moi, voire jamais, me faire reculer à chacune de ses frappes. Le poids, la lourdeur, le rebond de la balle... À chaque fois qu'il frappait la balle en coup droit, j'avais l'impression de prendre un uppercut et de reculer. C'est vraiment l'image du match où vous avez l'impression que c'est un peu accroché, mais que vous allez exploser en vol. Il avait envie de démolir la balle et accessoirement son adversaire. Et là, c'était moi."

"Très tôt, à cet âge-là, on savait que ça serait un crack."

Arnaud Di Pasquale

à franceinfo

Un mois plus tard, à Palerme, sur terre battue, Nadal va se faire surprendre, dominé en deux sets au 2e tour par Olivier Mutis, le Messin, classé à l’époque 113e mondial. Mine de rien, Olivier Mutis est entré dans l’histoire car il est à ce jour, 20 ans après, le seul Français à avoir surclassé Rafael Nadal sur terre battue : "C'est quelque chose qui est resté un petit peu avec moi. Dix, quinze ans après ma carrière, c'était souvent l'anecdote qui revenait. Je suis content quand ma fille trouve un TikTok avec un montage de Rafa et moi après. Ça reste vraiment une fierté."

"Ce qui m'avait surpris c'était vraiment sa hargne"

Une fierté et un souvenir indélébile pour Olivier Mutis, bien conscient, à l’époque, d’assister à la naissance d’un phénomène : "Malgré mon très bon match, je l'ai rencontré au bon moment où il était encore un petit peu friable côté revers. Mais ce qui m'avait surpris c'était vraiment sa hargne. C'était de s'arracher dans tous les points. Il était un tout petit peu dans l'intox avec des échauffements où il frappait très fort, peut-être presque à 100% alors qu'on n’a pas l'habitude de ça. C'était un peu nouveau, il y avait le débardeur, les cheveux longs, les cris... C'était cette boule d'énergie qui ne lâchait aucun point et qui se battait vraiment jusqu'à la fin."

"On sentait qu'il y avait quelque chose d'assez spécial. On ne pouvait pas imaginer tout ce qui allait se passer par la suite mais il avait un petit truc différent."

Olivier Mutis

à franceinfo

Tellement différent et tellement fort que Rafael Nadal est devenu le plus grand joueur de tous les temps sur terre battue, surface sur laquelle, il a soulevé 63 trophées dont 14 à Roland Garros, le premier en 2005. Au total, il a disputé 519 matches sur terre battue. Il n’en a perdu que 45, dont trois seulement Porte d’Auteuil.

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