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Jo-Wilfried Tsonga ambitieux pour des JO qui lui tiennent à coeur

Quart de finaliste en simple à Londres en 2012 et finaliste en double malgré un doigt cassé, Jo-Wilfried Tsonga dispute ses deuxièmes Jeux Olympiques à Rio, en débutant aujourd'hui contre le Tunisien Malek Jaziri, avec une ambition intacte. Pour ce fan des épreuves olympiques, « les JO sont une deuxième Coupe Davis ». Il a donc tout fait pour prétendre à une nouvelle médaille.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

« Certains ne vont pas jouer les JO parce que ça fait trop. Moi, c’est un parti-pris de faire les JO, et de faire une croix sur des tournois importants. Mais ils ont une conséquence sur toute notre saison. » Jo-Wilfried Tsonga ne manie pas la langue de bois : une année olympique est encore plus éprouvante. Pour un sportif sur la route de fin décembre à début novembre, ajouter une quinzaine en plein été, juste avant l’US Open, n’est pas sans conséquence. Mais il assume ce choix : « Pour moi c’est une deuxième Coupe Davis. Je ne peux pas le mettre à la hauteur d’un Grand Chelem car ce n’est pas le même effort avec les cinq sets. Un Grand Chelem, c’est le Graal. »

Le Manceau est bien placé pour connaître la portée de chaque événement. Finaliste à l’Open d’Australie en 2008, finaliste de la Coupe Davis en 2014, il était également finaliste du tournoi de double masculin à Londres en 2012 (avec Michael Llodra). Depuis le retour du tennis au programme olympique en 1988 et avant Londres 2012, ils n’étaient que deux Français à s’être hissés sur un podium : Amélie Mauresmo (argent en 2004) et Arnaud Di Pasquale (bronze en 2000). A Londres, grâce aux doubles masculins, quatre ont ajouté leurs noms : Llodra-Tsonga en argent, Benneteau-Gasquet en bronze.

La cérémonie d'ouverture, un moment fort

Des aventures bien particulières qui restent marquées dans l’esprit de Tsonga : « On avait loué des maisons toutes proches de Wimbledon », se souvient-il. « Le fait d’être en groupe, d’avoir tous le même équipement, de partager tous les repas ensemble, les entraînements, ça nous permettait de sentir qu’on était vraiment aux JO. » Il admet néanmoins avoir des regrets, en plus de ceux à leur défaite en finale contre les frères Bryan : « Le fait de ne pas être au village, de ne pas croiser d’autres sportifs, de ne pas pouvoir les soutenir car c’était trop loin, c’est un petit regret. J’espère que je pourrais vivre les prochains JO un peu différemment que ceux-là. » Il avait néanmoins tenu à participer à la cérémonie d’ouverture : « C’était très sympa, d’être au milieu de toutes les équipes de France, de tous les sportifs français et internationaux. C’était un moment assez fort. » La médaille d’argent a été un autre sommet : « Si on m’avait dit à 12-13 ans que je serai médaillé olympique, je n’y aurais pas cru une seconde. Ca aurait été un rêve. Cette médaille aux Jeux à Londres, c’est un rêve que j’ai réalisé malgré tout. C’était des émotions hyper fortes. »

L'équipe de France le transcende

A Londres, cette équipe de France avait affiché une bonne humeur qui avait irradié les observateurs : « Il n’y avait rien d’exceptionnel dans l’enthousiasme qu’on a montré. C’est celui qu’on vit au quotidien en équipe de France de Coupe Davis. C’était décuplé car c’était les JO. » Au Club France, les tennismen français étaient heureux : « Les gens nous ont vus ainsi, mais on est tout le temps comme ça. Ce qui ne joue pas pour nous, c’est que le tennis reste à part. On a rarement l’occasion de faire des choses pour le Comité olympique car on est toujours parti, toujours sur la route. Pour nous, c’est difficile de montrer qui on est vraiment. »
A Rio, « Jo » a encore envie de prouver que l’équipe de France le transcende. « Mes statistiques le confirment. Elles ne sont pas forcément meilleures quand je joue pour ma petite poire », rigole-t-il franchement. En Coupe Davis, sur 25 simples, il en a gagnés 18, alors qu’en double, son ratio est de 6 victoires pour une défaite. En 2012, il avait fait fi d’un doigt cassé pour s’aligner dans ce tournoi olympique : « J’ai failli rater les Jeux à cause de ça ». Quatre ans après avoir raté les Jeux de Pékin pour une opération du genou, le Manceau ne voulait pas récidiver. Même si son doigt en porte désormais les stigmates.

Frère d’un basketteur, le tennisman de 31 ans a toujours placé « les JO très très hauts », depuis tout petit : « Je regardais tout aux JO. Je suis bon public pour tous les sports. Mêmes les épreuves les moins médiatisées, j’adore les regarder. » A Rio, il va être aux premières loges. A Londres, seuls les N.1 mondiaux (Djokovic en simple, les frères Bryan en double) l’avaient battu. Il compte bien faire mieux cet été.

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