La Fédération française de tennis perquisitionnée pour des soupçons de malversations
Les enquêteurs s'intéressent à un possible trafic de billet et aux conditions d'attribution de l'agrandissement de Roland-Garros.
Des perquisitions ont eu lieu, mardi 3 mai, à la Fédération française de tennis à Paris, dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons de malversations et de trafic d'influence au sein de l'instance sportive. Selon le parquet national financier, les enquêteurs de l'office anticorruption de la direction centrale de la police judiciaire ont mené plusieurs perquisitions au siège de la FFT, au domicile de son président Jean Gachassin et dans une agence de voyages de Tarbes (Hautes-Pyrénées).
L'enquête avait été déclenchée "à la suite d'un signalement de l'Inspection générale de la Jeunesse et des Sports relatif, notamment, à l'existence d'un système de revente occulte de billets à l'occasion du tournoi des Internationaux de France et aux conditions d'attribution du marché de la rénovation et de l'agrandissement du stade Roland-Garros".
Soupçons de trafic et tensions à la FFT
Cette enquête survient dans un contexte délétère à la FFT, secouée depuis plusieurs mois par des rumeurs sur l'existence d'un trafic de billets du prestigieux tournoi. La Fédération fait également fait face à une opposition, persistante depuis 2011, au projet d'extension de Roland-Garros, et à des tensions entre Jean Gachassin et l'ex-directeur général de l'instance et de Roland-Garros, Gilbert Ysern, finalement limogé début février.
Le 17 février, Le Canard enchaîné avait publié un article sur des dérapages présumés de Jean Gachassin, accusé notamment d'avoir cédé des billets de Roland-Garros à prix coûtant à un ami, agent de voyage, qui les aurait revendus au moins cinq fois plus cher.
La Fédération pourrait se porter partie civile
Ces éléments avaient précédemment conduit le ministère des Sports à diligenter une enquête administrative dès septembre 2015, et dont le rapport doit, selon Le Journal du dimanche, être remis au ministre Patrick Kanner avant le début de Roland-Garros le 22 mai.
"Les équipes de la Fédération, élus et salariés, collaborent pleinement avec les enquêteurs", a réagi dans un communiqué la FFT, ajoutant qu'elle se réservait le droit "de se constituer partie civile si des faits délictueux devaient être révélés" par la justice. "La Fédération a fait un important travail depuis une dizaine d'années pour limiter le problème du trafic de billets et le marché noir", notamment à travers la mise en place de la billetterie dématérialisée et nominative, a ajouté Me Eric Andrieu, avocat de la FFT.
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