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Alexander Zverev, le nouvel épouvantail

Tombeur de Roger Federer en finale du Masters 1000 de Montréal, Alexander Zverev s'affirme tournoi après tournoi comme le futur patron du tennis mondial. Et il pourrait prendre ses fonctions dès l'US Open...
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Alexander Zverev a tout de l'épouvantail : des résultats de nature à effrayer les oiseaux de proie de l'ATP mais aussi la carrure filiforme, presque dégingandée. Avec ses segments interminables, l'Allemand possède l'envergure pour étreindre le circuit. On n'en est pas là mais les premiers signes de l'avènement d'Alexander 1er sont en marche. A 20 ans, il vient de remporter son 2e Masters 1000 à Montréal après celui conquis à Rome. Il suffit de regarder les nom des deux finalistes qu'il a domptés pour se rendre compte du potentiel du gamin : Djokovic en Italie et Federer au Canada . Que ce soit sur terre battue ou ciment, Zverev n'a fait aucun cadeau à ses prestigieux aînés, pas plus qu'il n'a montré de signe de fébrilité. A 20 ans, seul Rafael Nadal (6 titres) s'était montré plus précoce que lui dans le passé. Au même âge, Djokovic en avait deux également Masters 1000 au compteur (mais uniquement sur dur) alors que Federer et Murray étaient encore vierges à ce niveau.

Déjà sur les traces de Becker

Ce succès à Montréal est également le 5e de la saison pour le champion du monde junior 2013 qui replace l'Allemagne sur la carte du tennis mondial. Il faut remonter à 1996 pour voir un compatriote, Boris Becker, faire aussi bien. "Ça veut dire beaucoup pour moi car Boris est une légende", se réjouissait le vainqueur du jour. "C'est génial de marcher dans ses pas, même un tout petit peu. mais je suis encore loin de ce qu'il a réalisé". Pour rejoindre, voire dépasser un jour "Boum Boum" au panthéon, Zverev devra briller en Grand Chelem. C'est pour l'instant le seul obstacle qui entrave encore sa progression. Jusqu'à présent, le nouveau numéro 7 mondial n'a jamais fait mieux qu'un 1/8e de finale (cette année à Wimbledon). Il est temps de réparer ce contre-temps. Ça tombe bien, l'US Open (28 août) arrive à grand pas. 

"J'ai l'impression de produire un des meilleurs tennis de tout ma vie", résumait le tombeur de Federer qui, avant de s'attaquer à la montagne de New York, passera par l'ascension de Cincinnati. "J'ai un tableau difficile et je ne sais pas si je serai capable d'aller loin parce que je suis un peu fatigué", prévient-il comme pour désamorcer une trop grande pression. Mais, après tout, peu importe son parcours dans l'Ohio, Zverev fait déjà partie des gros outsiders à Flushing Meadows. Là-bas, dans le vacarme de la Grosse Pomme, le géant (1,98m) se saura attendu. Par ses fans qui louent sa gueule d'ange et la pureté de ses frappes, tout comme par ses détracteurs qui lui reprochent un jeu monolithique. A 20 ans, Zverev a tout l'avenir pour leur répondre. 

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