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Federer, ses paris pour 2014

Après sa plus modeste saison depuis 10 ans, Roger Federer entre en lice aujourd'hui (pas avant 19h30), pour le compte du 2e tour du Masters 1000 de Bercy, contre Kevin Anderson. En franchissant ce tour, il assurerait sa qualification pour le Masters de Londres, sa 12e consécutive. Mais l'ancien maître du tennis veut faire beaucoup mieux la saison prochaine. En a-t-il encore les moyens ? Le doute est permis, même avec le plus grand joueur de l'Histoire.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Gagner un 22e Masters 1000 ? Probable

Vainqueur à 21 reprises d'un Masters 1000, Roger Federer connaît la recette pour vaincre à l'échelon inférieur du Grand Chelem. Bien sûr, le record est détenu par Rafael Nadal (26), et c'est assez rare pour être souligné. Mais pour la première fois depuis 2003, il n'a gagné ni tournoi du Grand Chelem ni Masters 1000 en 2013. Le signe d'une saison décevante. Empêtré dans des problèmes de douleurs (surtout au dos), de manque de sensations (changement de raquette en cours d'année) et de confiance, il a décidé de se séparer de son entraîneur, Paul Annacone. Une façon de se libérer de ses doutes. En confiance, sur une semaine, il peut redevenir le meilleur du monde. Surtout en salle.

Remporter la Coupe Davis ? Possible

La Coupe Davis n'a jamais représenté un objectif dans la saison de Roger Federer. Depuis 1999, il a disputé 58 matches pour l'équipe de Suisse (dont 39 en simple). Au mieux, il a atteint les demi-finales, en 2003. Mais avec un Stanislas Wawrinka devenu membre à part entière du Top10, avec lequel il a remporté sa seule couronne olympique (en double à Pékin en 2008), la nation helvète aurait les moyens de viser le Saladier d'Argent. Encore faut-il qu'il la joue, et ne fasse pas l'impasse comme en 2013 et 2010. La retraite approchant, il serait dommage qu'il ne puisse jamais être sacré en Coupe Davis, contrairement aux Sampras, McEnroe, Borg et autres Nadal.

Battre Djokovic ou Nadal en Grand Chelem ? Envisageable

Malgré son accroc à Wimbledon cette saison, Roger Federer demeure une valeur sûre sur gazon, et sur dur. Il reste par ailleurs l'un des meilleurs techniciens du circuit. Avec son expérience et sa rage de vaincre, si son physique ne lui fait pas défaut, il est toujours capable de battre n'importe qui. Y-compris Rafael Nadal, Novak Djokovic, Andy Murray et autres Juan Martin Del Potro. Ses chances sont plus réduites sur terre-battue qu'ailleurs. Mais avec désormais des tournois du Grand Chelem qui couvrent leurs courts lors des intempéries, il peut bénéficier d'un nouvel atout par temps de pluie. Et mettre à profit son aisance en indoor, lui qui est sans doute l'un des plus efficaces sous toit.

Remporter un 18e tournoi du Grand Chelem ? Improbable

Avec une concurrence exacerbée, et certains seconds couteaux qui n'ont même plus peur de lui même dans son jardin de Wimbledon (Stakhovsky), Roger Federer est désormais menacé partout. Et par tout le monde. Jamais battu en première semaine d'un Grand Chelem depuis 2004, ayant toujours atteint au moins les quarts de finale depuis cette date, il est tombé à deux reprises précocément. Au 2e tour à Wimbledon, en 8e de finale à l'US Open. Remporter un Grand Chelem, cela revient à battre successivement au moins deux des trois meilleurs du monde (Nadal, Djokovic, Murray), sans avoir été beaucoup protégé auparavant. Un parcours de plus en plus incertain.

Redevenir N.1 mondial ? Impossible

Si Roger Federer est redevenu N.1 mondial en fin de saison dernière, 8 ans après sa première accession sur ce trône, il n'est pas redevenu incontesté. Tombé au 6e rang mondial, il n'a pas brillé en 2013. Vainqueur d'un seul tournoi, présent seulement dans deux autres finales (dont une seule en Masters 1000), sans victoire en Grand Chelem pour la deuxième fois depuis 2004 (après 2011), et seulement présent dans le dernier carré d'un Grand Chelem en Australie, le Suisse ne fait plus peur. Le retour de Rafael Nadal, le maintien de Novak Djokovic, la montée d'Andy Murray, il a été clairement inférieur à ces trois joueurs cette année. Et à 32 ans, on ne le voit pas inverser la tendance. Sans oublier que d'autres (Tsonga, Berdych, Del Potro) veulent se refaire une place au soleil. L'imaginer arbitrer le duel Nadal-Djokovic pour le trône paraît simplement impossible.

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